Année politique Suisse 1967 : Allgemeine Chronik / Landesverteidigung
 
Protection civile
La protection civile, encore trop peu développée, repose essentiellement sur la volonté des communes de mettre en place les organisations locales; à cet égard, les retards, les difficultés de recrutement n'ont pas manqué, la population n'ayant pas encore pris conscience véritablement des efforts exigés pour parvenir à un minimum de sécurité [4]. Une réduction proposée par le Conseil fédéral sur les subventions allouées aux constructions privées a été refusée par les Chambres, mais les subventions allouées aux frais d'entretien ont été abrogées [5]. Pour la seconde ,fois, l'Argovie a repoussé la loi d'introduction [6]. Cependant, des progrès ont été réalisés, et l'entraînement des cadres s'est poursuivi sur une large échelle. Dans un autre domaine de la défense totale, la défense psychologique, l'année a vu la publication controversée d'un mémoire de la Commission pour la défense nationale spirituelle de la Société suisse des officiers [7]. Des critiques très violentes ont été émises par les milieux qui y ont vu le germe d'une atteinte à la liberté individuelle, une tendance à enfermer les citoyens dans des catégories, à imprimer sur les esprits des moules de pensée peu libéraux [8]. Par ailleurs, un projet de Conférence nationale pour la défense spirituelle du pays, préparé par le Conseil de défense nationale, a vu le jour; les invitations lancées, pour une réunion constitutive à la fin de janvier 1968, à un très grand nombre d'associations, de partis et d'organisations, n'ont pas rencontré l'enthousiasme général [9]. Une nouvelle commission, enfin, a été créée par le Conseil fédéral et chargée d'études stratégiques, pour combler une lacune ressentie depuis longtemps dans ce domaine; la doctrine opérationnelle est, quant à elle, fixée depuis 1966 [10].
 
[4] Cf. Vat., 8, 11.1.67; NZZ, 1211, 20.3.67; 2521, 9.6.67; Brückenbauer, 25, 23.6.67.
[5] Voir plus bas, p. 62 s. L'Union suisse pour la protection des civils et l'Union des villes suisses se sont opposées aux réductions; cf. NZZ, 407, 31.1.67; GdL, 45, 23.2.67.
[6] Cf. Bund, 130, 25.4.67.
[7] Cf. Allgemeine Schweizerische Militärzeitschrift, 133/1967, S. 213 ff.
[8] Cf. NZ, 184, 23.4.67; 188, 25.4.67; 200, 3.5.67; 212, 11.5.67; Weltwoche, 1750-1752, 26.5., 2.6., 9.6.67; JdG, 238, 12.10.67; TdG, 239, 12.10.67; NZ, 471, 12.10.67; 490, 23.10.67; 550, 27.11.67; Bund, 313, 27.11.67; voir aussi plus haut, note 2.
[9] Cf. JdG, 239, 13.10.67; NZZ, 4300, 13.10.67; 5515, 22.12.67; GdL, 297, 20.12.67; 299, 22.12.67; Lb, 300, 23.12.67. La Nouvelle Société Helvétique a notamment refusé d'y prendre part. D'autres organisations ont émis de sérieuses réserves sur les statuts proposés et les buts de la Conférence, qui s'est réunie au début de 1968 et a pris le nom de « Forum helveticum ».
[10] Cf. NZZ, 2305, 26.5.67; TdG, 122, 27.5.67; 191, 16.8.67; TdL, 147, 27.5.67; Vat., 120, 27.5.67; GdL, 123, 30.5.67; NZ, 262, 11.6.67. Voir aussi BN, 293, 14.7.67, et APS, 1966, p. 34 s.