Année politique Suisse 1968 : Grundlagen der Staatsordnung / Wahlen
 
Elections cantonales
Sept cantons ont renouvelé leurs autorités législatives en 1968. Si. dans les cantons de Thurgovie [4], d'Uri [5], et de Glaris [6] aucun changement notable n'est à signaler, il n'en a pas été de même ailleurs. Dans le canton de Schwyz, où les conservateurs ont pu garder leur prépondérance malgré 5 pertes, les radicaux ont regagné 5 sièges [7]. Les élections de Bâle-Ville, de Saint-Gall et de Schaffhouse ont été marquées par .la poursuite des succès que l'Alliance des Indépendants avait enregistrés en 1967 [8]; seule la Thurgovie ne leur fut pas favorable, comme nous le signalons plus haut. L'élection du Grand Conseil de Bâle-Ville, à laquelle les femmes prenaient part pour la première fois, a vu en effet l'Alliance des Indépendants doubler sa part aux suffrages et gagner 8 sièges, alors que les radicaux et les socialistes accusaient des pertes sensibles. La liste présentée par l'Action nationale contre l'hyperxénie obtint deux sièges, et retint l'attention des observateurs. Ceux-ci ont par ailleurs caractérisé le résultat comme une mutation: quatre partis sont presque à égalité derrière les socialistes; en raison de la nouvelle limitation des mandats à trois législatures, 62 nouveaux députés ont été élus, dont 14 femmes, sur un total de 130 [9]. Dans le canton de Saint-Gall, les Indépendants gagnèrent 6 sièges au détriment des trois autres partis, après une campagne caractérisée, au contraire des luttes traditionnelles entre conservateurs et radicaux, par l'union des partis gouvernementaux contre l'« opposition » nouvelle [10]. Le canton de Schaffhouse ne présenta pas de bouleversements: certes, les Indépendants passèrent de 3 à 5 sièges, mais, à part la perte de 3 sièges que les radicaux durent encaisser, les autres partis couchèrent plus ou moins sur leurs positions [11].
Alors que le renouvellement des Conseils exécutifs se passait sans histoire à Saint-Gall [12] et en Thurgovie [13], de durs combats eurent lieu ailleurs. A Bâle-Ville, où la répartition resta en définitive la même, le candidat des Indépendants W. Allgöwer parvint à mettre un candidat radical sortant, M. Miescher, en ballottage; ce dernier fut élu au second tour [14]. De même, deux tours furent nécessaires pour élire le Petit Conseil des Grisons, où l'un des deux candidats conservateurs fut élu, mais où le second candidat officiel dut nettement s'incliner devant le succès d'un « outsider », G. Casaulta [15]. Dans le canton de Schwyz, où l'élection du 28 avril fut fermée, une élection complémentaire, le 14 janvier, avait vu le candidat radical, G. Leimbacher, se heurter vivement, mais avec succès, à un autre « outsider » [16]. Deux tours furent nécessaires pour renouveler le gouvernement d' Uri, où, profitant des dissensions régionales dont souffraient les conservateurs, un socialiste parvint, pour la première fois, à se glisser, au détriment de ces derniers, sur un siège de l'exécutif [17]. Un autre changement survint aussi à Schaffhouse, où les socialistes, enlevant un siège au PAB, se retrouvèrent à deux au gouvernement cantonal [18].
 
[4] Thurgovie (3 siéges de plus à répartir): Paysans 34 (1965: 32), Radicaux 27 (26), Socialistes 28 (27), Conservateurs catholiques 20 (21), Chrétiens-sociaux 12 (11), Evangéliques 8 (9); cf. NZZ, 189, 25.3.68.
[5] Uri: Conservateurs 42 (1964: 41), Radicaux 15 (15), Socialistes 4 (4), Non inscrit 0 (1); cf. NZZ, 275, 6.5.68.
[6] Glaris: Radicaux 28 (1965: 27), Démocrates 25 (26), Socialistes 15 (14), Conservateurs 13 (14); cf. NZZ, 348, 10.6.68.
[7] Schwyz: Conservateurs 34 (1964: 39), Radicaux 32 (27), Chrétiens-sociaux 20 (18), Socialistes 14 (16). Cf. Lib., 69, 22.3.68.
[8] Cf. APS 1967, p. 28 ss.
[9] Cf. JdG, 63, 15.3.68; NZ, 161, 5.4.68; Annuaire statistique de la Suisse, 1968, p. 546. Voir APS, 1966, p. 131.
[10] Grand Conseil de Saint-Gall: Cf. Annuaire statistique de la Suisse, 1968, p. 546, ainsi que NZZ, 173, 18.3.68.
[11] Conservateurs chrétiens-sociaux 7 (1964: 8), Radicaux et Jeunes radicaux 16 (19), PAB 19 (18), Socialistes 27 (27), Démocrates 4 (2), Indépendants 5 (3), Evangéliques 1 (2), Libéraux-socialistes 1 (1). Cf. NZZ, 669, 29.10.68.
[12] Cf. Ostschw., 43, 20.2.68.
[13] Cf. NZZ, 108, 19.2.68.
[14] Le demi-échec radical est à mettre en rapport avec le recul enregistré au Grand Conseil. Cf. BN, 117, 18.3.68; 138, 1.4.68.
[15] Cf. NBüZ, 92, 8.4.68; 110, 29.4.68; Bund, 83, 8.4.68. Les démocrates, les radicaux et les socialistes placèrent chacun leur candidat.
[16] Cf. NZZ, 29, 15.1.68; 260, 29.4.68.
[17] Cf. NZZ, 276, 6.5.68; 307, 20.5.68; Vat., 106, 6.5.68.
[18] Cf. NZ, 463, 7.10.68; NZZ, 617, 7.10.68.