Année politique Suisse 1969 : Allgemeine Chronik / Landesverteidigung
 
Organisation
Dans le domaine de l'organisation générale de l'armée, les modifications apportées au service territorial, proposées par le Conseil fédéral en février, ont été acceptées par les Chambres en octobre. Service territorial et protection antiaérienne sont désormais groupés et forment l'« Organisation du service territorial ». La principale nouveauté touche l'identification des frontières d'arrondissements territoriaux à celles des cantons, découpage destiné à simplifier la coopération avec les autorités cantonales. Les places de mobilisation sont ramenées de 60 à 50. Un remaniement a également été apporté dans le soutien logistique, entre autres dans l'organisation de l'approvisionnement en subsistances, carburant, munitions et matériel. Dans le même ordre de mesures, on a assisté à la mise sur pied d'un service sanitaire unifié, englobant les dispositifs civils et militaires [27]. La cavalerie perdant de son importance, le Conseil national a de plus accepté un postulat Baumann (PAB, AG) affectant une partie des officiers vétérinaires au service ABC (atomique, biologique et chimique) [28]. Un arrêté fédéral a apporté des modifications au service de protection AC (atomique et chimique), qui comprend des physiciens, chimistes, biologistes, laborants et qui devient une catégorie du service complémentaire [29]. Signalons encore que deux autres arrêtés ont réglé de façon nouvelle la situation juridique des officiers'dans l'armée: celui du 10 mars concernant certains officiers supérieurs, et celui du 15 décembre sur l'avancement des lieutenants [30]. Toujours dans l'organisation générale de l'armée, il convient de mentionner enfin qu'une motion Allgöwer (ind., BS) en faveur du renforcement des services de renseignements et de contre-espionnage a été adoptée comme postulat par le Conseil national [31].
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Instruction
La modernisation de l'armée et son adaptation aux conditions actuelles de la guerre ainsi qu'aux modes de vie et de pensée d'aujourd'hui ont entraîné naturellement des répercussions dans les domaines de l'instruction et de la formation [32]. Une commission ad hoc, au sein de laquelle figurent des représentants de la jeunesse, a été instituée pour étudier ces problèmes, en particulier pour examiner si les méthodes en usage répondent aux besoins actuels et quels changements il conviendrait d'y apporter. Mais afin de les améliorer immédiatement et de maîtriser les difficultés inhérentes à la brièveté du temps de l'instruction, un nouveau règlement a été d'ores et déjà mis au point et distribué aux officiers et sousofficiers [33]. D'autre part, pour faciliter aux étudiants l'accomplissement de leurs obligations militaires, un organe de liaison a été créé entre l'armée et les universités [34]. Relevons à ce propos que le recrutement des cadres de l'armée passe par une période de difficultés, ce qui a incité le conseiller national Hayoz (ccs, FR) à déposer un postulat sur ce problème [35]. Il semble aussi que l'on cherche à élargir la base du recrutement de l'armée en général. Des initiatives ont été lancées en effet en faveur soit d'une plus grande différenciation des normes d'aptitude au service, soit d'une généralisation du devoir de servir, applicable par exemple aux femmes après l'introduction, qu'il faut croire prochaine, du suffrage féminin [36]. Que l'armée soit en voie de manquer d'effectifs, on serait donc tenté de le croire, d'autant plus qu'elle diversifie ses moyens d'intervention en créant de nouvelles unités: à l'école de recrues du génie à Brougg, formation du premier contingent d'hommes-grenouilles; à celle d'artillerie à Bière, instruction des cadres au char automoteur M-109; enfin mise sur pied d'une compagnie de grenadiers parachutistes [37]. Mentionnons encore, pour terminer cet aperçu des divers aspects de l'instruction militaire, d'une part le message du Conseil fédéral sur l'encouragement à la gymnastique et au sport qui, depuis 1874, faisaient partie intégrante de l'entraînement militaire et auxquels il est question de donner maintenant un statut indépendant de l'armée [38]; d'autre part l'épineux problème de discipline posé par les jeunes qui, jaloux de leurs cheveux longs, refusent de les faire couper soüs prétexte qu'il s'agit là d'une affaire purement personnelle et par conséquent ne relevant en aucune manière de l'autorité militaire [39].
 
[27] Bull. stén. CN, 1969, p. 697 ss.; Bull. stén. CE, 1969, p. 227 ss.; FF, 1969, I, p. 269 ss.; II, p. 1078; NZZ, 150, 10.3.69; JdG, 50, 1./2.3.69.
[28] Délib. Ass. féd., 1969, 1, p. 17; Bund, 67, 21.3.69; NZ, 132, 21.3.69.
[29] RO, 1969, p. 217 s.
[30] RO, 1969, p. 279 ss.; p. 1273 ss.
[31] Délib. Ass. féd., 1969, 1, p. 15 s.
[32] Sur ces problèmes généraux, cf. NZZ, 199, 31.3.69; 205, 2.4.69; 627, 17.10.69; NZ, 172, 16.4.69; BN, 483, 18.11.69.
[33] NZZ, 465, 31.7.69; 484, 10.8.69; GdL, 177, 1.8.69.
[34] TdG, 49, 27.2.69.
[35] Délib. Ass. féd., 1969, II, p. 32.
[36] Sur les normes d'aptitude, cf. postulat Gut (rad., ZH) du 18.3.; Délib. Ass. féd., 1969, II, p. 31; pour le service féminin, le lancement d'une initiative est à l'étude; cf. JdG, 206, 4.9.69; NZZ, 542, 4.9.69; PS, 201, 4.9.69.
[37] Colonel H. R. KURZ, op. cit.; RO, 1969, p. 378.
[38] FF, 1969, II, p. 1029 ss. (message du Conseil fédéral); Délib. Ass. féd., 1969, IV, p. 14; cf. infra, p. 131.
[39] NZ, 173, 17.4.69; 178, 20.4.69.