Année politique Suisse 1971 : Allgemeine Chronik / Landesverteidigung
 
Places d'armes
Parmi les réformes relatives à l'instruction et recommandées en 1970 par le rapport Oswald, celles introduites le ler janvier 1971 ont généralement donné de bons résultats, bien que leur application ait créé quelques difficultés de commandement et de discipline [28]. La question de la pénurie d'instructeurs, soulevée également par la commission Oswald, a reçu un début de réponse. Des améliorations ont été apportées à leur statut; d'autres le seront encore, notamment en ce qui concerne le point important de la rémunération [29]. Dans le secteur de l'instruction toujours, un crédit de 230 millions de francs a été voté par les Chambres en faveur de places d'armes, d'exercice et de tir. Au Conseil national, une proposition Bussey (pss, VD) de diminuer ce montant de 62 millions de francs n'a recueilli que 17 voix [30]. Le Parlement a approuvé en outre un rapport du Conseil fédéral sur la planification de tels emplacements [31]. Les populations appelées à vivre ou vivant au voisinage des places de tir et d'aviation sont sensibles aux inconvénients que représente leur proximité. Des oppositions à divers projets de création ou d'agrandissement se sont manifestées dans plusieurs cantons, Lucerne et Tessin surtout. Ce dernier a obtenu la promesse du DMF de renoncer aux plans d'extension des places d'aviation de Lodrino et de Locarno-Magadino [32].
Malgré son coût élevé de 646 millions de francs, le programme d'armement 1971 a recueilli aisément l'approbation du Parlement. Après avoir fait l'unanimité de la Chambre des cantons au printemps, il a été adopté par 100 voix contre 4 à la session d'été par celle du peuple. La proposition Chavanne (pss, GE) de renoncer à l'achat, inclu dans le crédit, de «Hunter» d'occasion a été rejetée par 90 voix contre 13 [33]. Par ailleurs, le Conseil fédéral a fait sien un rapport du DMF sur la définition d'une politique nationale d'armement visant à assurer une collaboration judicieuse entre les services officiels chargés de l'acquisition du matériel de guerre d'une part, l'industrie et la science d'autre part. Pour ce qui est de la création d'un pool de l'armement entre pays neutres d'Europe, idée émise par le chef du DMF, les réserves qu'elle a suscitées semblent avoir fortement réduit la portée du projet initial [34].
 
[28] Rapp. gest., 1971, p. 131 s.; AZ, 70, 25.3.71; TLM, 353, 19.12.71; NZZ, 13, 9.1.72.
[29] Der Fourier, 45/1972, p. 42; Rapp. gest., 1971, p. 140.
[30] Message du CF: FF, 1971, I, p. 357 ss. CN: Bull. stén. CN, 1971, p. 623 ss. CE: Bull. stén. CE, 1971, p. 477 ss.
[31] Rapport du CF: FF, 1971, I, p. 404 ss. CN et CE: cf. supra, note 30.
[32] Lodrino: NZZ, 384, 19.8.71; Magadino: NZZ, 385, 20.8.71. Cf. aussi l'opposition à la création d'une place d'armes à Malcantone: NZZ, 165, 9.4.71.
[33] Message du CF: FF, 1971, I, p. 345 ss. CN: Bull. stén. CN, 1971, p. 615 ss.
[34] Politique nationale: FF, 1971, I, p. 877. Déclaration Gnägi: NZZ, 378, 16.8.71. Réserves: NZZ, 443, 23.9.71; TdG, 221, 23.9.71.