Année politique Suisse 1972 : Parteien, Verbände und Interessengruppen / Parteien
Parti radical-démocratique
Alors que, dans les années précédentes, le Parti radical-démocratique (PRD) avait su généralement éviter les conflits internes, une vague inhabituelle de critiques a bouleversé ses rangs dernièrement. Des forces jeunes se sont fait entendre
[11], réclamant aussi bien des réformes d'organisation qu'une réorientation vers un libéralisme plus affirmé
[12]. Le parti a essayé d'enrayer provisoirement l'agitation en constituant des commissions chargées d'étudier les moyens aptes à réanimer conceptions directrices et structures
[13]. Il fut toutefois difficile d'évaluer dans quelle mesure la base a réagi à cette tentative de réforme menée au nom d'un « Liberalismus im Aufbruch ». Le parti cantonal valaisan a enregistré un certain virage à gauche, qui avait débuté chez les Jeunes Radicaux
[14]. Les activités d'un « Forum für liberale Politik » (FLP) nouvellement constitué dans le canton de Bâle-Campagne, ainsi que celles du groupe saint-gallois « Arbeitsgruppe für liberale Politik » (ALP) avaient à peu près la même tendance
[15]. Les efforts de renouvellement entrepris dans d'autres partis cantonaux n'ont pas semblé ouvrir de nouveaux horizons
[16]. La demande, très remarquée, de la réintroduction de la peine de mort pour les enlèvements d'otages
[17], déposée par une fraction de la direction du PRD du canton de Saint-Gall
[18], a été rejetée par divers milieux de gauche à l'intérieur et à l'extérieur du parti, et même par les Jeunes radicaux (JRS). Les JRS en revanche se sont montrés réservés dans leurs prises de position à propos de questions de politique sociale et militaire. Dans le canton de Neuchâtel, des radicaux se sont distancés de membres, plus jeunes qu'eux, des JRS qui s'étaient groupés autour d'une publication conservatrice intitulée « Réaction »
[19]. D'autres motifs ont été à l'origine de la scission formelle entre les radicaux et les jeunes radicaux schaffhousois
[20]. Un de ces derniers avait été élu à l'exécutif communal de la capitale à l'encontre des décisions du parti radical. Celui-ci se refusait à détenir la majorité ; or c'est précisément ce qui arriva par l'élection du candidat des jeunes. Dans le parti radical du canton de Bâle-Ville, une grave crise a éclaté après les lourdes défaites enregistrées lors des élections au Conseil national et au Grand Conseil. Elle a toutefois pu être partiellement résolue vers la fin de l'année
[21].
En dépit de signes annonciateurs de certains changements dans l'orientation du parti, d'autres groupes libéraux de gauche se sont séparés du PRD. L'Association libérale suisse d'étudiants, considérée jusqu'ici comme proche du PRD, s'est déclarée indépendante
[22]. La « Neue Demokratische Bewegung » du canton de Zurich qui, après la fusion des démocrates avec les radicaux, essaie de maintenir une position démocratique indépendante, s'est avérée trop sociale pour les radicaux et trop libérale pour les socialistes
[23]. Ces deux formations participèrent, avec d'autres organisations libérales telles que le Team 67, le FLP, l'ALP et autres, à une rencontre sur le libéralisme de gauche lors de laquelle le PRD et l'Union libérale-démocratique furent soumis à une vive critique et où l'on discuta d'une union des forces libérales de gauche
[24].
[11] L'activité du PRDS et du Groupe radical-démocratique de l'Assemblée fédérale en 1971/72 (publication no 162 du Secrétariat général du PRDS), p. 15.
[12] Jürg Tobler, Freisinn ohne Gemeinsinn, Zürich 1972 ; Peter Günter, « Linksliberalismus », in Der Staatsbürger, 56/1972, p. 62 ss. ; Jörg Thalmann, « Radikaler Liberalismus gesucht», in Schweizer Monatshefte, 52/1972-73, p. 561 ss. ; numéro spécial de la Revue politique, 51/1972, p. 1 ss. (articles de K. Bächtold, G.-A. Chevallaz, R. Deppeler, P. Ehinger, R. Rohr e.a.) ; Badener Tagblatt, 40, 19.2.72 ; 58, 11.3.72 ; NZZ, 188, 23.4.72 ; Ldb, 102, 4.5.72 ; BN, 189, 9.5.72 198, 20.5.72 ; SJ, 18, 29/30.4.72.
[13] L'activité du PRDS..., op. cit., p. 21 ; Berner Tagblatt, 124, 29.5.72 ; NZZ, 530, 13.11.72 ; « Liberalismus heute », projet d'une commission du PRDS, in Revue politique, 51/1972, p. 161 ss.
[14] Jeunesse radicale valaisanne, Le printemps du Valais, Martigny 1971 ; TLM, 140, 9.5.72 184, 2.7.72 ; 190, 8.7.72 ; 255, 11.9.72.
[15] FLP : BN, 208, 2.6.72 ; Baselbieter Post, no 5, juin 1972. ALP : NZZ, 7, 5.1.72 ; SJ, 4, 22/23.1.72 ; cf. APS, 1971, p. 180.
[16] ZH : NZZ, 309, 5.7.72 ; TA, 155, 6.7.72. SG : Ww, 19, 8.3.72 ; St. Galler Tagblatt, 106, 6.5.72 ; 196, 22.8.72 ; Der Volksfreund, 140, 17.6.72 ; 269, 15.11.72 ; NZZ, 293, 26.6.72. AG : Standpunkt (Forum der FDP des Kts AG), no 3, nov. 1972 ; NZ, 438, 27.11.72 ; 410, 27.12.72.
[17] NZZ (ats), 528, 11.11.72 ; 535, 15.11.72 ; St. Galler Tagblatt, 268, 14.11.72.
[18] St. Galler Tagblatt, 268, 14.11.72 ; Ostschw., 272, 18.11.72.
[19] NZ, 128, 17.3.72 ; BN, 127, 24.3.72 ; Tat, 80, 5.4.72 ; TG, 130, 6.6.72.
[20] NZ, 458, 15.11.72 ; Tat, 294, 15.12.72 ; TA, 295, 18.12.72 ; Bund, 305, 29.12.72.
[21] NZZ, 388, 21.8.72 ; 396, 25.8.72 NZ, 332, 26.8.72 ; 29, 27.1.73.
[22] NZZ (ats), 315, 9.7.72 ; Bund, 275, 22.11.72 ; Berner Student, 2, 13.12.72.
[23] TA, 250, 26.10.72 ; NZZ, 503. 27.10.72 ; 563, 1.12.72 ; AZ, 28.10.72 ; cf. APS, 1971, p. 179.
[24] TA, 89, 17.4.72 ; Aargauer Tagblatt, 89, 17.4.72 ; Ldb, 89, 18.4.72 ; 96, 26.4.72 ; NZ, 195, 28.4.72.
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