Année politique Suisse 1972 : Parteien, Verbände und Interessengruppen / Verbände und übrige Interessenorganisationen
 
Patronat
Lors du congrès annuel tenu par l'Union suisse des arts et métiers (USAM) [21], son président, K. Hackhofer, en esquissa les revendications, accrues : il faudrait tenir compte, dans l'activité de l’Etat, des besoins les plus importants de l'USAM et transformer l'association aussi rapidement que possible en un instrument moderne au service de ses membres [22]. Le « Bund », quotidien qui se qualifie de libéral, reprocha à l’USAM d'avoir adopté un style autoritaire qui aurait condamné à l'inactivité les participants au congrès [23]. Le conseiller national O. Fischer, directeur de l’USAM, protesta vigoureusement en soulignant l'importance revêtue par la Chambre des arts et métiers, le « Parlement » de l’USAM, et l'attention portée, à d'autres échelons, à la formation de l'opinion [24]. Pour le reste, l’USAM continua à considérer les revendications de l'Etat avec scepticisme [25]. Il en fut de même de la Société suisse des entrepreneurs qui s'éleva contre les arrêtés fédéraux sur la construction [26]. Cette organisation, tout comme la Société suisse des maîtres-ramoneurs, fêta son soixante-quinzième anniversaire [27]. L'USAM connut également la rationalisation. Preuve en soient quelques fusions : entre les maîtres-fumistes et les maîtres-carreleurs [28] ; entre l'Union suisse des entreprises de forge, du bois, du métal et de la machine agricole et l'Union suisse des serruriers-constructeurs, qui se sont associés pour former l'Union suisse du métal [29]. Dans le même ordre d'idées, signalons la fusion de l'Association des graphistes suisses avec l'Association des graphistes créateurs suisses, qui forment désormais l'Association suisse des graphistes (ASG), une des rares associations professionnelles de Suisse dans laquelle employeurs et employés soient réunis [30]. Il y eut encore la création de quelques petites associations : elles se rattachèrent à l'USAM [31], l'ASG ne faisant d'ailleurs pas partie de cette dernière.
Les associations d'employeurs des secteurs de l'industrie, du commerce et des banques ont été la cible de diverses attaques. Des périodiques communistes publièrent une note du secrétaire du Vorort [32] et quelque temps plus tard, dans un tirage à part, des extraits d'un procès-verbal du Redressement national (RN) [33], qui leur étaient tombés entre les mains. Interprétés unilatéralement dans une optique de lutte de classes, ces documents les incitèrent à affirmer que, parmi d'autres, le RN, l'Union suisse du commerce et de l'industrie et la Société pour le développement de l'économie suisse faisaient partie d'un e cartel de droite » ; leur principale critique portait sur le fait que les associations en question se montraient réticentes dans les problèmes de politique sociale et économique. Un tel climat, ainsi que le releva le président de l'Association patronale suisse des constructeurs de machines et industriels en métallurgie, le conseiller national H. Rüegg (prd, ZH), ne pouvait qu'amener les chefs d'entreprises et leurs associations à durcir leur position [34]. Cette évolution fut également relevée par le président N. Celio, dans une conférence donnée devant la Société suisse de marketing [35]. Il ajouta toutefois une mise en garde : il faut, déclara-t-il en substance, que l'importance croissante des chefs d'entreprises aille de pair avec une conscience accrue de leurs responsabilités vis-à-vis du pays. La tendance générale à la concentration amena diverses associations n'ayant jusqu'ici que des rapports assez lâches, à se constituer en une Union suisse de l'industrie de l'habillement à laquelle s'affilièrent 450 firmes [36]. Les associations de l'industrie du textile également éprouvèrent un tel besoin de concentration afin de mieux coordonner et de simplifier la structure de leurs organisations, ce qui les amena à fonder une Chambre suisse des textiles [37]. Après un mandat de deux ans, E. Hugentobler (ZH) quitta le poste de directeur de la Société pour le développement de l'économie suisse ; son successeur fut trouvé en la personne de R. Reich, de Zurich, ancien rédacteur à la « Neue Zürcher Zeitung » [38].
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P.E.
 
[21] Schweizerische Gewerbe-Zeitung, 19/20, 12.5.72 ; 21, 26.5.72 ; NZZ, 227, 17.5.72 ; 228, 18.5.72 ; NZ, 219, 18.5.72 ; NZN, 113, 18.5.72 ; GdL, 115, 18.5.72.
[22] Karl Hackhofer, « Grundsätzliche und aktuelle Probleme der schweizerischen Gewerbepolitik », in Gewerbliche Rundschau, 17/1972, p. 41 ss.
[23] Bund, 115, 18.5.72.
[24] Bund, 122, 28.5.72.
[25] Par ex. déclaration du CN Fischer, directeur de l'USAM : « Les opérations d'étatisation rencontreront toujours l'opposition de l'USAM » (trad.), in Gewerbliche Rundschau, 17/1972, p. 67.
[26] Schweizerische Gewerbe-Zeitung, 50, 15.12.72 ; NZZ, 582, 13.12.72 ; Bund, 293, 13.12.72 ; supra, p. 62.
[27] Entrepreneurs : Schweizerische Gewerbe-Zeitung, 22, 2.6.72 ; TA, 127, 3.6.72 ; Bund, 129, 5.6.72. Ramoneurs : Bund, 144, 22.6.72 ; Tw, 148, 27.6.72.
[28] NZZ, 313, 7.7.72 ; Schweizerische Gewerbe-Zeitung, 28, 14.7.72.
[29] Bund, 279, 27.11.72 ; NZZ, 556, 28.11.72 ; Schweizerische Gewerbe-Zeitung, 49, 8.12.72.
[30] NZZ, 459, 2.10.72 ; Bund, 231, 2.10.72 ; Vat., 229, 2.10.72.
[31] Association suisse des maîtres mécaniciens diplômés : NZZ, 294, 27.6.72 ; 313, 7.7.72. Verband Schweizerischer Generalunternehmer : Schweizerische Gewerbe-Zeitung, 35, 1.9.72.
[32] Focus, 1972, no 26 ; repris par NZ, 18, 12.1.72 ; SJ, 5, 29/30.1.72. Cf. aussi Focus, 1972, no 27. Critique : NZZ, 23, 14.1.72 ; cf. aussi Bund, 3, 5.1.72.
[33] Annexe du Focus, 1972, no 30 ; Agitation, 1972, no 21 ; Zeitdienst, 17/18, 1.5.72. Cf. aussi NZ, 207, 7.5.72.
[34] Ldb, 149, 30.6.72. Cf. aussi : Ldb, 156, 8.7.72 ; NZZ, 298, 29.6.72 ; 530, 13.11.72.
[35] Documenta, 1972, no 7, p. 30 ss. ; TA, 251, 27.10.72 ; Bund, 253, 27.10.72.
[36] BN, 125, 23.3.72 ; Bund, 71, 24.3.72 ; TA, 71, 21.3.72 ; NZZ, 245, 29.5.72 ; Schweizerischer Handels- und Industrie-Verein, Bericht über Handel und Industrie der Schweiz im Jahre 1971 sowie Mitteilungen über die im Vereinsjahr 1917/72 vom Vorort behandelten Geschäfte, p. 66.
[37] TA, 126, 2.6.72 ; Vat. (ats), 214, 14.9.72 ; Schweizerische Handels-Zeitung, 45, 9.11.72 ; NZZ, 527, 10.11.72 ; 583, 13.12.72.
[38] wf, Dokumentations- und Pressedienst, 51/52, 18.2.72 ; GdL (ats), 299, 21.12.72.