Année politique Suisse 1972 : Grundlagen der Staatsordnung / Wahlen
Elections au niveau cantonal
Les premières élections au niveau cantonal se déroulèrent dans le canton de Bâle-Ville le 5 mars. Pour le Grand Conseil, 932 candidats, chiffre record, briguaient les 130 sièges à repourvoir
[8]. La « National-Zeitung » résuma le résultat du scrutin en une formule d'une heureuse concision : « Avance de la gauche et de la droite, aux dépens du centre »
[9]. De fait, l'Action nationale (AN) et les « Progressive Organisationen » de Bâle, ainsi que le PdT, apparenté à ces dernières — pour la ville de Bâle seulement
[10] — gagnèrent des sièges. Le PS et les libéraux purent conserver les leurs ; mais le PRD, le PDC et les indépendants subirent des pertes sensibles
[11]. Un seul mandat échut à l'un des nombreux groupuscules en lice : parmi ceux-ci, l'un s'intitulait « Die Unzufriedenen », et un autre « Volksvertreter für Lebensfreude ».
Le même jour avaient lieu les élections au Conseil d'Etat. Pour les sept sièges, on comptait 13 candidats
[12]. Seuls les socialistes réussirent à faire passer les trois leurs au premier tour
[13]. Encouragés par ce succès, ils en présentèrent au second tour un quatrième, en la personne du conseiller national Hubacher
[14]. Ce n'est qu'à ce moment-là que les partis bourgeois conclurent une alliance électorale, dans laquelle les libéraux renonçaient à une deuxième candidature, pourtant justifiée compte tenu de leur force, au profit des radicaux
[15]. C'est de cette manière que les partis au pouvoir purent maintenir leurs sièges, ainsi répartis : deux radicaux, un libéral, un démo-chrétien
[16]. Aucun des candidats des petites formations ne put entrevoir une victoire, que ce soit au premier ou au second tour ; il en fut de même de celui de l'AN et de celui du PdT, malgré l'appui à ce dernier des « Progressive Organisationen »
[17]. Le même sort était destiné à un socialiste dissident, présenté par un comité ad hoc
[18].
Dans le canton de Saint-Gall, où les élections au Grand Conseil eurent lieu le 19 mars, 702 candidats se présentaient pour les 180 sièges que comporte désormais le législatif (soit 24 de moins que durant la législature précédente)
[19]. Pour la première fois, le scrutin était organisé selon le principe de la représentation proportionnelle en usage dans les élections au Conseil national
[20]. Autrefois, on se fondait sur le système de listes qui interdisait l'apparentement et le cumul et qui, dans la répartition des sièges, faisait abstraction des voix obtenues par panachage. Le nouveau mode d'élection permit au PDC d'obtenir la majorité absolue
[21], celle-ci ne se justifiant pourtant pas si l'on tient compte du nombre des électeurs ayant voté pour le parti
[22]. Les radicaux, les socialistes et les indépendants perdirent des voix. Les républicains, qui se présentaient pour la première fois, et les évangéliques enregistrèrent de modestes succès. On était spécialement curieux de savoir si le PDC allait revendiquer la majorité lors des élections au Conseil d'Etat. Celles-ci se déroulèrent le 23 avril
[23]. De fait, le parti présenta un quatrième candidat
[24]. Le PRD avait à remplacer deux conseillers sortants
[25] et le PS devait trouver un successeur à l'ancien conseiller national F. Vetsch, décédé récemment
[26]. La situation semblait critique, surtout pour les radicaux qui, outre une certaine perte de vitesse, avaient à affronter la coalition du PDC et du PS
[27]. La surprise ne fut donc pas petite de constater, au dépouillement du scrutin, le succès très net des candidats radicaux
[28]. Ainsi la distribution des forces politiques au sein de l'exécutif cantonal resta la même.
Entre-temps, le canton de Thurgovie avait organisé, mais dans l'ordre inverse, ses élections au Conseil d'Etat et au Grand Conseil. Ce fut aussi un succès pour les démocrates-chrétiens et les républicains aux élections législatives (16 avril), alors que les socialistes subirent les pertes les plus sensibles
[29]. Vraisemblablement leur clientèle traditionnelle était passée aux nouveaux groupements de droite
[30]. D'une manière générale, la stabilité fut maintenue. On peut en dire de même à propos des élections à l'exécutif (5 mars). Seul le nouveau candidat socialiste, A. Abegg, rencontra quelque opposition, sans influence réelle d'ailleurs sur son élection
[31].
Dans le canton de Schwyz, les radicaux perdirent, lors des élections au Grand Conseil et de par les caprices du système électoral, les cinq sièges qu'ils avaient reconquis quatre ans auparavant
[32]. Le PDC consolida légèrement sa majorité. Le PAB, qui participait à l'élection pour la première fois, décrocha deux sièges. Les élections à l'exécutif se caractérisèrent par le maintien du statu quo
[33]. Une liste hors parti, publiée quelques jours avant le scrutin, n'entraîna aucune conséquence
[34]. Il en fut de même dans le canton d'Uri où une candidature de dernière heure ne parvint pas à modifier la composition du gouvernement sortant
[35]. Les deux tours de scrutin des élections au Grand Conseil ne créèrent aucune surprise. Malgré les gains réalisés par les radicaux et les socialistes, le parti majoritaire ne fut pas sérieusement menacé
[36].
L'élection au Grand Conseil de Schaffhouse, le 22 octobre, fut plus surprenante au niveau des personnalités que sur le plan politique
[37]. La répartition des sièges resta sensiblement la même
[38]. Les élections au Conseil d'Etat (24 septembre) se terminèrent par un résultat analogue
[39], malgré l'entrée en lice de candidats présentés par le PAB et un comité spécial
[40]. Les élections communales du chef-lieu confirmèrent le rapport des forces en présence, à une exception près : au lieu du représentant du PDC, ce fut un jeune radical qui entra à l'exécutif
[41].
[8] AZ, 46, 24.2.72 ; NZZ, 105, 2.3.72.
[9] NZ, 113, 9.3.72 ; cf. de même BN, 101, 8.3.72, ou TA, 58, 9.3.72.
[11] BN, 98, 6.3.72 et nos suivants ; NZ, 108, 6.3.72 et nos suivants ; VO, 56, 7.3.72 ; NZZ, 123, 13.3.72 ; 133, 19.3.72.
[12] NZ, 50, 31.1.72 ; BN, 47, 1.2.72.
[14] NZ, 110, 7.3.72 ; BN, 100, 7.3.72 ; AZ, 57, 8.3.72.
[15] BN, 102, 8.3.70 ; 107, 11/12.3.72 ; 112, 15.3.72 ; NZ, 124, 15.3.72.
[16] NZ, 131, 20.3.72 ; 133, 21.3.72 ; BN, 119, 20.3.72.
[17] BN, 41, 27.1.72 ; NZ, 45, 28.1.72.
[18] NZ, 74, 14.2.72 ; 76, 15.2.72 ; 80, 17.2.72.
[19] Ostschw., 50, 29.2.72 ; NZZ, 115, 8.3.72.
[20] Cf. APS, 1970, p. 167.
[21] Ostschw., 67, 20.3.72 et nos suivants ; St. Galler Tagblatt, 67, 20.3.72 et nos suivants.
[22] Cf. Amtsblatt des Kantons St. Gallen, 14, 5.4.72 ; Ostschw., 72, 25.3.72.
[23] St. Galler Tagblatt, 69, 22.3.72 ; TA, 70, 23.3.72 ; Ostschw., 75, 29.3.72.
[24] Ostschw., 72, 25.3.72 ; 73, 27.3.72 ; St. Galler Tagblatt, 72, 27.3.72 ; TA. 73, 27.3.72.
[25] NZZ (ats), 14, 10.1.72 ; Ostschw., 37, 14.2.72 ; St. Galler Tagblatt, 74, 29.3.72.
[26] AZ, 58, 9.3.72 ; NZZ, 117, 9.3.72.
[27] AZ, 78, 4.4.72 ; St. Galler Tagblatt, 78, 4.4.72 ; Ostschw., 78, 4.4.72.
[28] St. Galler Tagblatt, 95, 24.4.72 et nos suivants ; Ostschw., 95, 24.4.72 et nos suivants ; NZZ, 190, 24.4.72 ; Ww, 17, 26.4.72.
[29] NZZ, 167, 11.4.72 ; 179, 18.4.72 ; Ldb, 89, 18.4.72 ; Vat., 90, 18.4.72.
[30] TA, 74, 28.3.72 ; 90, 18.4.72 ; AZ, 84, 11.4.72 ; 284, 1/2.12.72 ; NZ, 176, 18.4.72.
[31] Ldb, 14, 18.1.72 ; 53, 4.3.72 ; 54, 6.3.72 ; AZ, 51, 1.3.72 ; TA, 52, 2.3.72 ; 55, 6.3.72.
[32] Vat., 101, 1.5.72 ; 102, 2.5.72 ; Tat, 102, 1.5.72 ; BN, 180, 2.5.72.
[33] Cf. note 171, ainsi que NZZ, 202, 2.5.72 ; NZ, 199, 2.5.72.
[34] NZN, 99, 28.4.72 ; Tat, 101, 29.4.72 ; Bund, 100, 30.4.72.
[35] NZN, 104, 5.5.72 ; Tat, 106, 6.5.72 ; Vat., 107, 8.5.72 ; TA, 106, 8.5.72.
[36] Cf. note 174, ainsi que Vat., 110, 12.5.72 ; 125, 31.5.72 ; 128, 5.6.72 ; NZZ, 257, 5.6.72.
[37] TA, 248, 24.10.72 ; cf. en outre : NZZ, 500. 26.10.72.
[38] NZN, 248, 23.10.72 ; Tat, 249, 24.10.72 ; TA, 249, 25.10.72.
[39] NZZ, 447, 25.9.72 ; TA, 223, 25.9.72.
[40] TA, 197, 25.8.72 ; 207, 6.9.72 ; 219, 20.9.72 ; Ldb, 211, 12.9.72.
[41] TA, 259, 6.11.72 ; Ldb, 258, 6.11.72 ; NZZ, 520, 7.11.72. Pour les élections communales : NZZ, 561, 30.11.72 ; 570, 6.12.72.
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