Année politique Suisse 1973 : Parteien, Verbände und Interessengruppen / Parteien
 
Droite nationaliste
Du côté de la nouvelle droite, la tendance à une collaboration entre le Mouvement républicain et l'Action nationale (AN) s'est renforcée, mais d'autres dissidences n'ont pu être évitées. En janvier, les deux groupements de droite se sont réunis au Conseil national en un groupe parlementaire commun qui, avec ses 11 membres, peut mieux faire valoir ses droits à siéger au sein des commissions. Les républicains ont maintenu leur suprématie : le président de l'AN, V. Oehen (BE), a dû se satisfaire de la seconde vice-présidence [51]. On fit un pas de plus en Suisse romande où, en juillet, un comité romand d'action nationale et sociale s'est constitué sous la présidence du républicain neuchâtelois L. de Meuron, comité ralliant les sections des deux .organisations dans quatre cantons (sans Genève). Le représentant principal des républicains romands, le Vaudois L. Grosclaude, ne souscrivit pas à cette évolution et créa, en octobre, un « Parti démocratique indépendant », formé de dissidents des deux mouvements, et qui trouva des adeptes aussi en Suisse alémanique [52]. Une brouille au sein des milieux républicains se produisit en Argovie, où J. Schwarzenbach, président national, remplaça les chefs du parti cantonal par une administration exercée par des commissaires, ce qui souleva de l'opposition [53].
En dépit des contacts plus étroits entre républicains et AN, chaque partenaire poursuivit sa propre politique. Il y eut action concertée lors d'élections cantonales et communales, dont les résultats cependant restèrent en partie en retrait par rapport au succès remporté en 1971 lors des élections au Conseil national [54]. En mai, J. Schwarzenbach accorda subitement son soutien à l'AN pour la troisième initiative contre l'emprise étrangère déposée en 1972, cela après que l'UDC eut rejeté une offre de collaboration avec lui [55]. L'AN cependant lança seule une initiative sur la restriction des naturalisations et élabora un programme politique [56]. Ce dernier présente des traits nettement conservateurs : il insiste sur la nécessité d'une adaptation démographique aux conditions écologiques du pays, sur un renoncement à la civilisation du gaspillage, sur ,l'autarcie dans le ravitaillement en denrées alimentaires, sur la préservation des surfaces cultivées et de la forêt ainsi qu'un renforcement de la défense nationale ; il exige une stabilisation de l'économie et un frein à la croissance des agglomérations. Enfin, l'AN a créé son propre mouvement de jeunes pour assurer la relève [57].
 
[51] Bund, 14, 18.1.73 ; GdL (ats), 57, 9.3.73. Cf. aussi la documentation sur les deux groupements in Neutralität, 11/1973, n° 9.
[52] TLM (ats), 211, 31.7.73 ; GdL (ats), 188, 14.8.73 ; 242, 17.10.73.
[53] Solothurner Zeitung, 234, 8.10.73 ; BN, 244, 17.10.73 ; AZ, 254, 31.10.73.
[54] Cf. supra, p. 27 ss.
[55] Der Republikaner, 6, 4.5.73 (offre à I'UDC) ; 7, 25.5.73 (initiative). Cf. supra, p. 111, 164.
[56] Volk + Heimat, no 3, mars 1973 (initiative) ; nos 5-7, mai/juillet 1973 (programme).
[57] Volk + Heimat, no 12, déc. 1973 ; cf. NZ, 346, 5.11.73.