Année politique Suisse 1974 : Parteien, Verbände und Interessengruppen / Parteien
 
Droite nationaliste
Les nouveaux groupements de droite ont réussi à entrer dans de nouveaux parlements cantonaux et communaux, mais leur désintégration a repris. Les principaux points de litige ont été la politique à l'égard de la population étrangère et le style de direction de James Schwarzenbach. Les élections communales de Zurich permirent d'assister aux premières et sérieuses frictions entre les deux groupes. En mars, les républicains déposèrent leur propre initiative sur la surpopulation étrangère, tandis que J. Schwarzenbach refusait à nouveau son appui à l'initiative de l'Action nationale lorsque cette dernière était traitée au Conseil national [30]. Redoutant de perdre la direction du groupe parlementaire commun, il décida, avec trois collègues républicains, de la dissoudre. Mais les trois autres conseillers nationaux républicains tenaient au maintien de la fraction commune ; de ce fait, J. Schwarzenbach et les siens se retrouvèrent dans la même situation que l'Action nationale avant 1973, lorsqu'il leur manquait un siège pour former un groupe distinct [31].
La division des républicains se manifesta aussi au sein de l'organisation du parti. Dans quatre cantons (Bâle-Campagne, Bâle-Ville, Saint-Gall et Zurich), on assista à la formation de groupements républicains dissidents, en conflit avec J. Schwarzenbach quant à la succession de droit, groupements par ailleurs proches de l'Action nationale. D'autre part, le comité central du mouvement présidé par J. Schwarzenbach édicta de nouveaux statuts caractérisés par un centralisme inhabituel et excluant toute appartenance simultanée à d'autres formations. L'assemblée des délégués jugea bon, néanmoins, de laisser la liberté de vote, vu le penchant de la majorité en faveur de l'initiative de l'Action nationale [32]. L'Action nationale également fut touchée çà et là par des scissions de moindre ampleur. En Suisse romande, le républicain L. de Meuron abandonna en début d'année déjà la présidence du comité commun [33].
 
[30] Elections communales de Zurich : TA, 18, 23.1.74 ; Volk + Heimat, no 2, févr. 1974 ; Der Republikaner, 3, 22.2.74. Pour les élections, cf. aussi supra, part. I 1e. Initiatives sur la surpopulation étrangère : cf. supra, part. I, 7d.
[31] Vat. (ddp), 120, 25.5.74 ; NZZ, 247, 30.5.74 ; TG, 124, 30.5.74 ; Volk + Heimat, no 6, juin 1974. Le groupe commun (nouvelle dénomination : groupe républicain libre et national) comprend les républicains W. Bräm (ZH), W. Naegeli (TG) et W. Reich (ZH) (JdG, ats, 214, 14/15.9.74). Cf. APS, 1973, p. 166.
[32] Républicains dissidents : TA, 133, 12.6.74 ; (ddp), 292, 16.12.74 ; (ats), 298, 23.12.74 ; Die Stimme der Republikaner, no 6 (supplément de Volk + Heimat, no 12, déc. 1974). Statuts : NZZ, 326, 17.7.74. Assemblée des délégués : TA, 220, 23.9.74.
[33] Scissions au sein de l'AN : Bund, 134, 12.6.74 ; GdL (ats), 134, 12.6.74 ; TA, 140, 20.6.74 ; 215, 17.9.74. L. de Meuron : TLM (ats), 31.1.74 ; Bund, 26, 1.2.74 ; cf. APS, 1973, p. 166.