Année politique Suisse 1974 : Parteien, Verbände und Interessengruppen / Verbände und übrige Interessenorganisationen
 
Salariés
Un esprit offensif a soufflé, au moins partiellement, au sein des organisations de salariés. La Fédération suisse des typographes (FST) s'est montrée particulièrement dure, commençant à constituer un fonds de lutte en prélevant des contributions extraordinaires, et refusant, en matière d'allocations de renchérissement, une proposition de médiation de l'Office fédéral de conciliation. En outre, l'Union fédérative du personnel des administrations et des entreprises publiques a réclamé, dans une requête au Conseil fédéral, la suppression dans le statut des fonctionnaires de l'interdiction de grève, ainsi que le demandaient en 1971 déjà cheminots et membres de l'Union PTT [14]. Certaines organisations rattachées à la Confédération des syndicats chrétiens n'ont cependant pas appuyé cette revendication [15].
Suivant l'exemple de la Fédération des travailleurs de la métallurgie et de l'horlogerie (FTMH), la Fédération suisse des ouvriers sur bois et du bâtiment a réformé ses structures : d'une part, elle s'est constituée en un syndicat industriel ouvert à tous les travailleurs de la branche, d'autre part, elle a réduit l'influence des fonctionnaires au profit des représentants de la base par la création d'une assemblée nationale des délégués. Finalement, le terme « suisse » a été biffé de l'appellation officielle en dépit d'une forte opposition, cela pour permettre aux étrangers, qui constituent le 40 % des effectifs, d'être élus sans restrictions dans les organes de la fédération [16]. La Fédération du personnel du textile, de la chimie et du papier a également renforcé l'influence de ses membres ; parallèlement son nouveau programme d'action exige, en échange de l'obligation absolue de respecter la paix du travail, la reconnaissance sans condition de la procédure d'arbitrage. A la présidence centrale, E. Anderhub a succédé à E. Blaser [17]. Il y eut également relève à la Fédération suisse du personnel des services publics (VPOD), où M. Arnold remit la direction du secrétariat, à la fin de l'année, à son collègue le conseiller national W. Renschler. Il en fut de même à l'Union suisse des syndicats autonomes qui avait à remplacer aussi bien le président central que le secrétaire central [18],
E. Canonica, président de l'Union syndicale suisse (USS), a déclaré que l'adhésion du syndicat suisse de la télévision à l'USS indiquait clairement que l'image des syndicats s'était modifiée. D'autre part, la Société suisse des contre-maîtres a rejeté l'idée d'un syndicat industriel et s'est constitué comme « troisième force » sous la nouvelle désignation d'Association suisse des cadres techniques d'exploitation [19]. En dépit des réserves formulées en 1973 par l'USS, la Confédération des syndicats chrétiens de la Suisse a été admise au sein de la Confédération européenne des syndicats, en même temps que d'autres organisations membres de la Confédération mondiale du travail et à l'instar de l'Association suisse des syndicats évangéliques. Un porte-parole des syndicats chrétiens a cependant souligné que cela ne signifiait pas que l'on allait vers le syndicat unique préconisé par l'USS [20].
 
[14] FST : gk, 9, 7.3.74 ; JdG (ats), 262, 9/10.11.74. Union fédérative : GdL (ats), 75, 30/31.3.74 ; cf. APS, 1971, p. 185. Cf. aussi supra, part. I, 7.
[15] Cf. NZZ, 210, 8.5.74 (Fédération suisse des syndicats chrétiens des PTT) ; Vat., 118, 22.5.74 (Fédération chrétienne du personnel des transports).
[16] Lib. (ats), 40, 18.11.74 ; NZZ, 494, 18.11.74 ; Tw, 273/274, 22/23.11.74. Pour la FTMH, cf. APS, 1972, p. 168 s. Nouvelle appellation : Syndicat du bois et du bâtiment (FOBB) - Gewerkschaft Bau und Holz (GBH).
[17] Tw, 245, 21.10.74 ; 273/274, 22/23.11.74 ; BN, 247, 22.10.74.
[18] VPOD : GdL (ats), 35, 12.2.74. USSA : NZZ, 221, 14.5.74 ; Bund (ats), 224, 25.9.74. La présidence passa de G. Dennler à J. Hürlimann, le secrétariat de G. Egli à J. Weber.
[19] Télévision : cf. supra, part. I, 8c. Nouvelle désignation : Société suisse des media. - Contremaîtres : Contremaître, 80/1974, p. 475 s., 508 ; 81/1975, p. 4 s. Cf. APS, 1973, p. 170.
[20] Adhésion : gk, 10, 14.3.74. Syndicat unique : NZZ, 208, 7.5.74 ; cf. APS, 1973, p. 170.