Année politique Suisse 1974 : Parteien, Verbände und Interessengruppen
Verbände und übrige Interessenorganisationen
Bemühungen um Vereinbarungen zwischen den Sozialpartnern — Unterschiedliche Ausrichtung der Aktivität der Unternehmerverbände — Scharfe Kritik des Gewerbeverbandes an den Bundesbehörden — Wachsender Druck dissidenter Organisationen auf den Bauernverband — Strukturreformen in gewerkschaftlichen Branchenverbänden — Gründung einer gesamtschweizerischen Mieterorganisation.
Les relations entre associations se sont modifiées en ce sens que l'évolution conjoncturelle a mis les travailleurs dans une situation moins favorable par rapport aux patrons. Cependant, on n'a guère pu noter de détente dans les relations entre partenaires sociaux. Au printemps, la résistance des syndicats fit échouer une proposition, émanant de la commission consultative pour la surveillance des prix et des salaires, concernant un accord sur la structure des salaires et des prix. En revanche, le délégué aux affaires conjoncturelles réussit à susciter l'intérêt des organisations faîtières pour l'élaboration de recommandations sur la marche à suivre en cas de fermeture d'entreprises. Dans ce domaine, l'industrie des machines a pris la tête en réussissant à renouveler la paix du travail, ce qui déboucha sur la signature de conventions relatives à la participation des travailleurs au sein de l'entreprise et sur la procédure à suivre en cas de fermeture
[1].
Organisations patronales
Les porte-parole des
organisations patronales faîtières du commerce et de l'industrie n'ont pas seulement réagi à la critique du système économique et social établi, mais également à la revendication d'une amélioration de la qualité de la vie ; ils ont relevé que cela entraînerait une diminution de la croissance. Le président de l'Union suisse du commerce et de l'industrie, E. Junod, s'éleva en outre contre les jugements peu nuancés émis au sujet des sociétés multinationales. L'Union a décidé de limiter la durée des mandats pour les membres du « Vorort » (12 ans pour l'appartenance au comité, 6 âns pour la présidence)
[2]. L'Union centrale des associations patronales suisses vit J. E. Haefely renoncer à la présidence pour la fin de l'année. Il a été remplacé par F. Halm, jusqu'en 1973 délégué à la défense nationale économique
[3]. La Société pour le développement de l'économie suisse, qui a célébré son trentième anniversaire, a tenu son assemblée pour la première fois en présence de la presse, conformément à ses nouveaux statuts. En raison de l'inquiétude régnante, elle s'est ralliée au principe d'une ouverture à la critique et a affirmé son intention de mieux assumer sa fonction dans le domaine de l'information et de la formation de l'opinion publique. Elle tient à entretenir des contacts plus étroits avec les mass media et à promouvoir la théorie régulatrice de l'économie de marché
[4]. Le président de l'Association suisse des banquiers, A. E. Sarasin, adressa des critiques, lors de la journée des banquiers, surtout à la Confédération ; il mit en doute l'utilité de l'article conjoncturel adopté par le parlement et plaida en faveur d'une remise aux cantons des recettes provenant des impôts directs ; cette prise de position trancha d'avec celle du « Vorort », plus proche de la ligne gouvernementale
[5].
Les porte-parole de
l'Union suisse des arts et métiers (USAM) ont exprimé de manière plus véhémente encore leur mécontentement face à la politique des autorités fédérales. Ils rendent responsable de la dégradation de la situation économique — considérée dans le bâtiment comme une réelle crise — le maintien, au premier chef, des arrêtés sur la construction et le crédit
[6]. A maintes reprises, des délégués de l'Union s'adressèrent à des représentants du Conseil fédéral, de l'administration et de la Banque nationale
[7]. L'USAM soutint certes le projet financier, mais recommanda le référendum contre la loi sur l'aménagement du territoire et se montra sceptique face aux avant-projets de l'administration en ce qui concerne la protection de l'environnement et la prévoyance professionnelle
[8]. En outre, elle entreprit de renforcer les liens entre, d'une part les organisations locales et cantonales ainsi que les membres individuels, d'autre part la presse de l'Union et, partant, le secrétariat central
[9].
Agriculture
Parmi les associations paysannes, l'organisation traditionnelle,
l'Union suisse des paysans (USP), subit une pression accrue de la part des groupements extrémistes, à savoir l'Union des producteurs suisses (UPS) et les comités d'action de Suisse alémanique proches de cette dernière. Dans nombre de régions du pays, ces groupements ont réussi à déchaîner une vague de manifestations contre la politique agricole de la Confédération, manifestations auxquelles prirent part diverses filiales des organisations traditionnelles, pourtant opposées, comme l'USP et l'Union centrale des producteurs suisses de lait
[10]. L'USP se vit contrainte de renforcer ses revendications envers la Confédération et son directeur, R. Juri, brandit même la menace d'un passage de l'Union dans l'« opposition »
[11]. Le malaise s'étendant, la direction de l'Union se lança dans une réforme de ses structures. Les mécontents réclamèrent aussi la démission du président, le conseiller national Joachim Weber (prd, SZ) qui remplissait son mandat à la manière d'un diplomate plutôt que d'un tribun du peuple. En automne, celui-ci abandonna sa fonction et l'assemblée des délégués nomma son successeur en la personne de P. Gerber, président des paysans bernois. La procédure de nomination, cependant, a été taxée de peu démocratique
[12]. L'opposition l'a emporté au sujet de la loi sur l'aménagement du territoire ; sur proposition du président des comités d'actions paysans de l'ensemble du pays, F. Räz, l'assemblée mit comme condition à son adhésion la création, au préalable, d'un texte de loi complémentaire sur la compensation économique à l'agriculture
[13].
Salariés
Un esprit offensif a soufflé, au moins partiellement, au sein des organisations de salariés. La Fédération suisse des typographes (FST) s'est montrée particulièrement dure, commençant à constituer un fonds de lutte en prélevant des contributions extraordinaires, et refusant, en matière d'allocations de renchérissement, une proposition de médiation de l'Office fédéral de conciliation. En outre, l'Union fédérative du personnel des administrations et des entreprises publiques a réclamé, dans une requête au Conseil fédéral, la suppression dans le statut des fonctionnaires de l'interdiction de grève, ainsi que le demandaient en 1971 déjà cheminots et membres de l'Union PTT
[14]. Certaines organisations rattachées à la Confédération des syndicats chrétiens n'ont cependant pas appuyé cette revendication
[15].
Suivant l'exemple de la Fédération des travailleurs de la métallurgie et de l'horlogerie (FTMH), la
Fédération suisse des ouvriers sur bois et du bâtiment a réformé ses structures : d'une part, elle s'est constituée en un syndicat industriel ouvert à tous les travailleurs de la branche, d'autre part, elle a réduit l'influence des fonctionnaires au profit des représentants de la base par la création d'une assemblée nationale des délégués. Finalement, le terme « suisse » a été biffé de l'appellation officielle en dépit d'une forte opposition, cela pour permettre aux étrangers, qui constituent le 40 % des effectifs, d'être élus sans restrictions dans les organes de la fédération
[16]. La Fédération du personnel du textile, de la chimie et du papier a également renforcé l'influence de ses membres ; parallèlement son nouveau programme d'action exige, en échange de l'obligation absolue de respecter la paix du travail, la reconnaissance sans condition de la procédure d'arbitrage. A la présidence centrale, E. Anderhub a succédé à E. Blaser
[17]. Il y eut également relève à la Fédération suisse du personnel des services publics (VPOD), où M. Arnold remit la direction du secrétariat, à la fin de l'année, à son collègue le conseiller national W. Renschler. Il en fut de même à l'Union suisse des syndicats autonomes qui avait à remplacer aussi bien le président central que le secrétaire central
[18],
E. Canonica, président de l'Union syndicale suisse (USS), a déclaré que l'adhésion du syndicat suisse de la télévision à l'USS indiquait clairement que l'image des syndicats s'était modifiée. D'autre part, la Société suisse des contre-maîtres a rejeté l'idée d'un syndicat industriel et s'est constitué comme « troisième force » sous la nouvelle désignation d'Association suisse des cadres techniques d'exploitation
[19]. En dépit des réserves formulées en 1973 par l'USS, la Confédération des syndicats chrétiens de la Suisse a été admise au sein de la Confédération européenne des syndicats, en même temps que d'autres organisations membres de la Confédération mondiale du travail et à l'instar de l'Association suisse des syndicats évangéliques. Un porte-parole des syndicats chrétiens a cependant souligné que cela ne signifiait pas que l'on allait vers le syndicat unique préconisé par l'USS
[20].
Autres asssciations
Une nouvelle association faîtière a été créée au printemps par les
associations de locataires des trois principales régions linguistiques, la Fédération suisse des locataires ; elle a nommé à sa présidence W. Zähner, qui dirigeait déjà l'organisation alémanique. Leur partenaire social en Suisse alémanique, le « Schweizerischer Hauseigentümerverband », a désigné un nouveau secrétaire central, le conseiller national W. Raissig (prd, ZH) ayant donné sa démission pour le printemps 1975
[21].
[1] Salaires et prix : cf. supra, part. I, 4a. Fermetures d'entreprises : Union centrale des Associations patronales suisses, Rapport du Comité, 66/1973, p. 43 ; SAZ, 69/1974, p. 914 s. Industrie des machines : Association patronale suisse des constructeurs de machines et industriels en métallurgie, Rapport annuel, 68/1973, p. 8 ss. Sur les associations en général, cf. J. Kellerhals, Les associations dans l'enjeu démocratique, Elude sur la participation aux groupements organisés, Lausanne 1974 ; D. Sidjanski, Groupes d'intérêt en Suisse, Genève 1974 (Département de science politique, Etudes et recherches, 5).
[2] Cf. SAZ, 69/1974, p. 515 ss. (Union centrale des associations patronales) ; NZZ, 428, 15.9.74 (Union suisse du commerce et de l'industrie).
[3] SAZ, 70/1975, p. 1 s.
[4] NZZ, 434, 19.9.74 ; Ldb, 218, 21.9.74 ; cf. APS, 1973, p. 168. Comme moyen d'information destiné au grand public, cf. Gesellschaft zur Förderung der schweizerischen Wirtschaft, ABC der Wirtschaft, Bern 1974.
[5] NZZ, 457, 5/6.10.74. Cf. supra, part. I, 4 a et d ainsi que APS, 1973, p. 22. Pour le e Vorort », cf. Rapport sur le commerce et l'industrie de la Suisse en 1973 ainsi que Communications sur les affaires traitées par le «Vorort» pendant l'exercice 1973/1974, p. 12 ss.
[6] LNN, 247, 24.10.74 ; Schweiz. Gewerbe-Zeitung, 44, 31.10.74 ; 47, 21.11.74 ; 52, 24.12.74. Cf. aussi NZZ, 523, 21/22.12.74.
[7] Schweiz. Gewerbe-Zeitung, 38, 19.9.74 ; 41, 10.10.74 ; 47, 21.11.74.
[8] Schweiz. Gewerbe-Zeitung, 47, 21.11.74 ; 48, 28.11.74 ; 52, 24.12.74.
[9] Schweiz. Gewerbe-Zeitung, 52, 24.12.74.
[10] GdL (ats), 2, 4.1.74 ; 216, 17.9.74 ; NZZ (ats), 7, 6.1.74 ; Ostschw., 32, 8.2.74 ; LNN, 33, 9.2.74 ; Tai, 217, 18.9.74. Cf. supra, part. 1, 4c. Sur l'UPS, cf. GdL, 14, 18.1.74 ; NZZ, 76, 15.2.74 ; Union, 25, 4.9.74. Cf. supra, part. 1, 4c.
[11] Revendications : cf. supra, part. I, 5. Menace de M. Juri : BN, 31, 6.2.74.
[12] Réforme des structures : BZ, 61, 14.3.74 ; Schweiz. Bauernzeitung, no 8, août 1974. Présidence : Vat, 24, 30.1.74 ; BN, 28, 2.2.74 ; BZ, 297, 19.12.74. La candidature du CN thurgovien H. Fischer aurait, dit-on, été écartée par la direction de I'USP.
[13] NZZ, 520, 18.12.74 ; TLM, 352, 18.12.74 ; cf. supra, part. I, 6c.
[14] FST : gk, 9, 7.3.74 ; JdG (ats), 262, 9/10.11.74. Union fédérative : GdL (ats), 75, 30/31.3.74 ; cf. APS, 1971, p. 185. Cf. aussi supra, part. I, 7.
[15] Cf. NZZ, 210, 8.5.74 (Fédération suisse des syndicats chrétiens des PTT) ; Vat., 118, 22.5.74 (Fédération chrétienne du personnel des transports).
[16] Lib. (ats), 40, 18.11.74 ; NZZ, 494, 18.11.74 ; Tw, 273/274, 22/23.11.74. Pour la FTMH, cf. APS, 1972, p. 168 s. Nouvelle appellation : Syndicat du bois et du bâtiment (FOBB) - Gewerkschaft Bau und Holz (GBH).
[17] Tw, 245, 21.10.74 ; 273/274, 22/23.11.74 ; BN, 247, 22.10.74.
[18] VPOD : GdL (ats), 35, 12.2.74. USSA : NZZ, 221, 14.5.74 ; Bund (ats), 224, 25.9.74. La présidence passa de G. Dennler à J. Hürlimann, le secrétariat de G. Egli à J. Weber.
[19] Télévision : cf. supra, part. I, 8c. Nouvelle désignation : Société suisse des media. - Contremaîtres : Contremaître, 80/1974, p. 475 s., 508 ; 81/1975, p. 4 s. Cf. APS, 1973, p. 170.
[20] Adhésion : gk, 10, 14.3.74. Syndicat unique : NZZ, 208, 7.5.74 ; cf. APS, 1973, p. 170.
[21] Locataires : GdL (ats), 70, 25.3.74 ; TA, 70, 25.3.74. Il s'agit du Schweizerischer Mieterverband, de la Fédération romande des locataires et de la Federazione ticinese inquilini. Le Schweizerischer Hauseigentümerverband nomma d'abord H. U. Fröhlich, et après le refus de ce dernier H. P. Götte (NZZ, ats, 486, 8.11.74 ; 62, 15/16.3.75).
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