Année politique Suisse 1975 : Allgemeine Chronik / Landesverteidigung / Défense nationale et société
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Organisation
De l'armée, pilier central de la défense générale, on a fêté le centenaire [26]. Depuis 1875, l'essentiel des décisions qui la concerne se prend à Berne. La Constitution fédérale laisse toutefois aux cantons maintes prérogatives appréciables, notamment en ce qui concerne la nomination et la promotion des officiers de certaines troupes. Ce qui explique la célébration, par les troupes fribourgeoises par exemple, de leur propre centenaire [27]. Ces anniversaires ont suscité une réflexion utile sur notre fédéralisme ainsi que sur le rôle de l'armée. Ils ont provoqué aussi des critiques, voire des manifestations parallèles d'inspiration diverse (anticonformiste, pacifiste, anarchiste ou révolutionnaire) : protestations verbales, défilé silencieux, grève de la faim, etc. [28]. De façon plus générale, la contestation a perdu de son étendue et de son intensité, mais guère de son venin, semble-t-il. Un certain durcissement de la justice militaire [29] l'a même peut-être rendue plus virulente. Un procès de presse, intenté par le DMF à un organe des comités de soldats, a contribué en outre à faire à ces derniers une large publicité [30].
 
[26] Essentiellement par des publications : cf. entre autres Das Feldarmeekorps 2 in der 100jährigen Geschichte der Schweizer Armee, Luzern 1975.
[27] Lib., 26, 30.10.75 ; 27, 31.10.75 ; 32, 7.11.75. Cf. aussi R. Ruffieux, Du noir et blanc au rouge et blanc. Un siècle d'histoire militaire fribourgeoise (1875-1975), Fribourg 1975.
[28] Cf. notamment Lib., 28, 3.11.75 ; 31, 6.11.75 ; 36, 12.11.75 ; 40, 17.11.75.
[29] Surtout à l'endroit, semble-t-il, des réfractaires. Une pétition d'environ 30 000 signatures, s'élevant contre les peines jugées sévères infligées à des objecteurs de conscience, a été adressée au Conseil fédéral. Celui-ci s'est déclaré non compétent pour en ordonner la suspension : JdG, 144, 24.6.75 ; TA, 143, 24.6.75 ; 24 Heures, 161, 12.7.75 ; Bund, 161, 14.7.75. A la fin de l'année, le suicide d'un objecteur qui purgeait une deuxième peine dans un pénitencier, a suscité une vive émotion : 24 Heures, 289, 21.12.75 ; NZZ, 291, 15.12.75.
[30] Cf. la presse à partir du 18.8.75. Selon le commandant de corps O. Pittet, l'audience des comités de soldats dans les écoles de recrues aurait singulièrement diminué en 1975. (La Suisse qu'ils veulent, publ. par L. Rebeaud, Lausanne 1975, p. 60).