La discussion sur la politique démographique, qui antérieurement avait eu pour objet la surpopulation puis la concentration urbaine, s'est actuellement centrée sur le processus de vieillissement rapide que connaît la population suisse. La cause principale de cet état de fait réside dans la baisse constante du taux des naissances
[1]. C'est pour en limiter les effets divers, en particulier sur le plan des assurances sociales, que le conseiller fédéral Hürlimann préconisa l'accroissement du nombre d'enfants par famille de deux à trois. Cette déclaration, ainsi que le caractère incertain de la prospective et les difficultés de détermination précise des conséquences du mouvement démographique provoquèrent un vif débat
[2].
[1] Par rapport à 1974, le total des enfants nés vivants a baissé de 7 % (5 % pour les enfants suisses, 13 % pour les enfants étrangers). Dans le même temps, l'excédent des naissances diminuait de 19 % (41 % pour les Suisses et 14 % pour les étrangers). Le nombre des mariages conclus est de 10 % inférieur à celui des années précédentes (La Vie économique, 49/1976, p. 174).
[2] Déclaration Hürlimann : BO CE, 1975, p. 172 ss. Polémique : Bund, 27, 3.2.75 ; 113, 18.5.75 ; 126, 3.6.75 ; Der Republikaner, 4, 14.3.75 ; NZZ, 73, 29.3.75 ; 124, 2.6.75 ; 175, 31.7.75 ; 185, 13.8.75 ; 204, 4.9.75 ; 24 Heures, 78, 54.75 ; NZ, 169, 2.6.75 ; SZ, 124, 2.6.75 ; SHZ, 24, 12.6.75 ; Tat, 152, 30.6.75 ; Ww, 51, 23.12.75. Sur la complexité des relations entre l'économie et la démographie : cf. l'article de D. Maillat, « Population et développement économique dans les pays industrialisés », in Revue suisse d'Economie politique et de Statistique, 111/1975, p. 435 ss.