Année politique Suisse 1975 : Sozialpolitik / Bevölkerung und Arbeit
 
Temps de travail
Chômage et travail à temps réduit constituent l'arrière-plan du débat engagé à propos de la réduction du temps de travail. Fin mai, dans sa réponse aux questions Trottmann (pdc, AG) et Grolimund (prd, SO), le Conseil fédéral se montrait hésitant quant à l'introduction de la semaine de travail de 45 heures. La disparité des horaires selon les branches et leur situation économique ainsi que l'augmentation des heures supplémentaires que créerait l'introduction d'une telle mesure furent les raisons majeures de cette hésitation [21]. Cependant, à mi-août, l'exécutif fédéral entreprenait, par l'intermédiaire de l’OFIAMT, une consultation sur un projet d'ordonnance réduisant la durée maximum légale de travail hebdomadaire de 46 à 45 heures. La détérioration du marché du travail joua un rôle non négligeable dans cette décision [22]. Ces réticences ainsi que l'attitude antérieure du gouvernement indiquaient clairement le sort réservé à l'initiative populaire pour l'introduction de la semaine de 40 heures, soutenue par plusieurs groupements de la nouvelle gauche. En effet, dans son message du 26 novembre, le Conseil fédéral recommandait le rejet de cette initiative, sans présenter de contre-projet. La base de son argumentation reposait sur les conséquences économiques et sociales qu'entraînerait cette limitation du temps de travail, conséquences pouvant déséquilibrer l'économie nationale. Cet argument fut violemment contesté par les initiateurs qui, en outre, reprochèrent à l'USS d'avoir facilité la tâche du Conseil fédéral. La centrale syndicale avait en effet décidé, une semaine auparavant, lors de son congrès, de ne pas soutenir l'initiative du POCH ; elle préconisait par contre l'introduction progressive de la semaine de 40 heures, en priorité par le biais des contrats collectifs. Les associations patronales avaient auparavant exprimé une préférence analogue [23].
 
[21] JdG (ats), 122, 29.5.75 ; NZZ (sda), 121, 29.5.75 ; BO CN, 1975, p. 1046 s. Rappelons que cette compétence de l'exécutif d'abaisser la durée légale du temps de travail est expressément mentionnée dans la loi sur le travail. Cf. APS, 1967, p. 108 s.
[22] JdG (ats), 187, 13.8.75.
[23] Premières réactions du CF : APS, 1974, p. 124. Message : FF, 1975, II, no 52, p. 2265 s. Critiques : POCH-Zeitung, 22, 20.11.75 ; 23, 27.11.75 2, 15.1.76 ; Bresche, 60/61, 15.12.75. Congrès USS : gk, 38, 24.11.75. Associations patronales : gk, 39, 27.11.75 ; SAZ, 70/1975, p. 805 ss.