Année politique Suisse 1975 : Sozialpolitik / Gesundheit, Sozialhilfe, Sport
 
Politique de la santé
Parler d'assurance-maladie, c'est prendre en considération les coûts toujours plus élevés des services hospitaliers. Fin mai, à l'occasion d'un symposium international, l'Institut suisse des hôpitaux fit connaître une série de données relatives à ces coûts. A la suite de sa propre enquête, l'Union de banques suisses calcula que les taxes journalières pour adulte en salle commune avaient doublé en cinq ans. Sur le plan intercantonal, les projets de construction et de développement d'hôpitaux dans le nord-ouest de la Suisse ont été mis en réserve. Dans cette même région, à Bâle plus exactement, l'augmentation croissante du déficit du Centre pour paraplégiques ainsi que la politique vigoureuse du nouveau médecin-chef provoquèrent le mécontentement de la bourgeoisie bâloise, fondatrice de l'institution. Diverses solutions de diminution du déficit et de répartition des \frais sont à l'étude [1]. Enfin, signalons l'activité soutenue du POCH, dont deux initiatives étaient encore pendantes. L'une en ville de Zurich demande la création de policliniques de quartier, l'autre dans le cantón de Bâle-Campagne réclame la mise sur pied de cliniques dentaires. Les citoyens de la ville de Berne ont, pour leur part, rejeté une initiative communale de cette même organisation en faveur de policliniques de quartier [2].
Dans le cadre de la politique de la santé, un grand débat s'est ouvert dans l'opinion publique à propos de l'euthanasie passive. La mise en accusation d'un médecin-chef de la clinique médicale de l'hôpital Triemli, à Zurich, en a été le point de départ. A mi-janvier, la directrice de la Santé publique et de l'Economie de la ville, R. Pestalozzi (prd), annonce au Conseil législatif que le professeur Hämmerli est suspendu de ses fonctions ; il est accusé d'avoir privé de nourriture des malades chroniques incurables proches de l'agonie. Une enquête pénale est ouverte par la police. Un fort courant d'opinion favorable au médecin se fit jour ; les républicains zurichois lancèrent une pétition de soutien, demandant la suspension de la conseillère municipale radicale. Début février, une initiative populaire est déposée ; elle demande au canton de soumettre au parlement fédéral une initiative légalisant, sous certaines conditions, l'euthanasie. L'Académie suisse des sciences médicales, quant à elle, forma une commission d'étude [3]. Au niveau parlementaire, une question ordinaire, un postulat et une initiative traduisirent une sensibilité certaine à ce problème. L'indépendant bâlois Allgöwer, auteur de l'initiative, ne fut pas suivi par la commission du Conseil national. Lors de la session de septembre, après avoir pris note de la volonté du Conseil fédéral de poursuivre les études sur ce sujet, il retira son initiative « pour un droit à l'euthanasie passive » ; il en avait été de même du postulat Copt (prd, VS) quelques instants auparavant [4].
 
[1] Institut suisse des hôpitaux : JdG, 117, 23.5.75 ; 149, 30.6.75. UBS : JdG (ats), 184, 9.8.75. Hôpitaux du Nord-Ouest : SZ, 188, 16.8.75. Centre pour paraplégiques : TA, 150, 2.7.75 ; 249, 27.10.75 ; JdG, 259, 6.11.75 ; NZ, 360, 18.11.75 ; 362, 20.11.75.
[2] Zurich : POCH-Zeitung, 20. 6.11.75 ; Bâle-Campagne : POCH-Zeitung, 35, 6.3.75. Ville de Berne : POCH-Zeitung, 25, 11.12.75.
[3] Voir la presse du 16.1 au 30.3. Pétition : Der Republikaner, 2, 31.1.75. Initiative : TG (ats), 28. 4.2.75. Académie suisse : NZZ (sda), 27. 3.2.75.
[4] Question ordinaire Reich (mna, ZH) : BO CN. 1975, p. 598. Postulat Copt : BO CN, 1975, p. 1302 ss. Initiative Allgöwer : BO CN, 1975, p. 1297 ss. Rapport de la commission : FF. 1975, II, no 39, p. 1356 ss. Parmi les experts consultés figurait le prof. Hämmerli, qui avait été auparavant réintégré dans ses fonctions. Selon ce rapport, le DFJP a désigné une commission d'experts chargés de l'étude du problème de l'euthanasie.