Année politique Suisse 1976 : Parteien, Verbände und Interessengruppen / Parteien
 
Alliance des indépendants
Parti non-gouvernemental comptant le plus d'électeurs, l'Alliance des indépendants (Adi) s'est également vue dans l'obligation de revoir sa situation. Cela non seulement à la suite des pertes enregistrées en 1975, mais aussi à cause du changement marquant intervenu à la tête de la Fédération des coopératives Migros qui assurait l'existence financière du parti depuis sa fondation. Pierre Arnold, qui a succédé au conseiller national Suter (ZH) à la présidence de la délégation du conseil d'administration, n'est pas aussi proche de l'Adi que son prédécesseur. La nouvelle direction de l'entreprise — bien qu'elle ne comprenne plus de leaders politiques de l'Adi — a promis de continuer à soutenir matériellement le parti, à la condition que celui-ci engage ses moyens de manière efficace et qu'il défende l'ordre social libéral, l'Etat de droit démocratique et une économie sociale de marché. On soulignait cependant dans les milieux du parti qu'il fallait chercher à attirer davantage de membres et les encourager à fournir un soutien matériel plus important. L'Adi a également été concernée par la décision de la nouvelle direction commerciale de transformer le quotidien zurichois « Die Tat » en un journal pour consommateurs politiquement neutre. La préparation d'une charte fixant les relations futures entre la Migros et l'Adi est envisagée [26].
Cette distance prise par la Migros à l'égard du parti créé par Gottlieb Duttweiler correspond à une tendance apparue en 1973 parmi les jeunes leaders de l'Adi et qui consiste à se détacher de l'influence de l'entreprise économique [27]. A la diète de février, ces forces ont réussi à imposer le « oui » à l'initiative sur la participation, plaçant le parti en opposition avec le groupe parlementaire et le comité. Lors des festivités du 40e anniversaire, en novembre, une proposition de résolution, émanant de l'active section de Saint-Gall, demandait la démission du conseiller fédéral Gnägi à la suite de l'affaire Jeanmaire ; elle ne fut toutefois pas soumise au vote. Cependant le député aux Etats Heimann (ZH) se prononça pour une opposition plus dure de la part de l'Adi et pour un recours plus fréquent à l'initiative et au référendum [28].
 
[26] TA, 62, 15.3.76 ; NZ, 110, 7.4.76 ; NZZ, 228, 29.9.76 ; LNN, 266, 13.11.76 ; Tat, 268, 14.11.76. Pour la Tat, cf. supra, part. I, 8c (Presse).
[27] Cf. APS, 1973, p. 164 s. ; TA, 62, 15.3.76.
[28] Participation : cf. supra, part. I, 7a ; Tat, 44, 22.2.76 ; TA, 44, 23.2.76. 400 anniversaire : Tat, 268, 14.11.76 ; TLM, 319, 14.11.76 ; Der Ring, 17, 22.11.76. Sur la fonction de l'Adl dans le système politique suisse, cf. E. Gruner et R. Ruffieux in Der Ring, 16, 8.11.76 ; sur l'affaire Jeanmaire, voir supra, part. I, 3.