Année politique Suisse 1976 : Parteien, Verbände und Interessengruppen / Verbände und übrige Interessenorganisationen
Salariés
Bien que les associations de travailleurs aient réussi à élargir considérablement le cercle de leurs membres depuis le début de la récession, ce renforcement n'a guère été perçu dans la politique nationale. L'initiative sur la participation n'a recueilli que 472 000 « oui », alors que les trois organisations syndicales qui l'avaient lancée totalisent à elles seules 592 000 membres. Ce résultat a fortement déçu les stratèges syndicaux. Il traduit, lui aussi, un clivage entre la direction et la base
[24]. La collaboration entre syndicats de diverses tendances idéologiques a permis la création d'une fondation pour les placements de capitaux des caisses de prévoyance du personnel
[25]. Pour le reste, on a plutôt suivi des voies distinctes. Lors de certains conflits du travail de Suisse romande, c'est la Fédération chrétienne des ouvriers sur métaux (FCOM) que l'on trouva en première ligne, obligeant sa principale rivale, la Fédération des travailleurs de la métallurgie et de l'horlogerie (FTMH) à emboîter le pas. La FCOM a refusé, d'autre part, de signer vers la fin de l'année le nouveau contrat collectif de l'horlogerie, pourtant accepté par la FTMH
[26]. En outre, la Confédération des syndicats chrétiens a refusé son soutien aux initiatives de l'USS pour la réduction du temps de travail et de la Fédération suisse du personnel des services publics (VPOD) en faveur d'une assurance responsabilité civile étatique pour les véhicules à moteur
[27]. L'Association suisse des salariés évangéliques (ASSE) reste disposée à collaborer avec les partenaires sociaux, tout en réclamant un caractère absolu à l'arbitrage juridique. Elle a promu, par la même occasion, son secrétaire central, H. Isler, au poste de président central ; il est remplacé par H. Studer, jusqu'alors secrétaire central du Parti évangélique populaire. L'Union suisse des syndicats autonomes (USSA) demande une meilleure protection contre les licenciements par la création d'une instance de recours
[28].
La rigueur du climat économique entraîna des
confrontations au sein des grandes fédérations syndicales, opposant les partisans d'une politique conventionnelle traditionnelle aux activistes combatifs, principalement romands. L'USS ne réussit pas à imposer à toutes les organisations membres sa prise de position défavorable à la semaine de 40 heures. La Fédération suisse dés typographes (FST) décida, contrairement aux statuts, de recommander le « oui ». Au congrès de la VPOD, ce mot d'ordre ne parvint pas à l'emporter, la liberté de vote restant toutefois acquise ; un certain divorce apparut entre les délégués alémaniques, plus fidèles à la direction, et ceux de Suisse latine, plus oppositionnels. Le congrès de la FTMH apparut plus homogène dans les questions matérielles, la lutte se déroulant au niveau de la présidence, que quittait H. Mischler, et qui, pour la première fois devait revenir à un Romand : G. Tschumi l'emporta sur A. Ghelfi, ce dernier s'étant attiré certaines inimitiés en rapport avec les conflits du travail en Suisse romande
[29]. Le secrétaire vaudois de la FCOM, B. Clément, provoqua des remous au sein de la CSC lorsqu'il déclara que le qualificatif « chrétien » de la désignation de la fédération n'était plus qu'un rappel historique. Il fut désavoué tant par le Comité directeur de la CSC que par le comité de sa propre fédération
[30].
[24] Cf. supra, part. I, 7a (Participation) et APS, 1975, p. 181. L'initiative avait été lancée par l'USS (471 562 membres fin 1975), la CSC (106 061) et l'ASSE (14 795) ; cf. Revue syndicale, 68/ 1976, p. 193 ss. Déception : VO, 72, 27.3.76 ; La lutte syndicale, 13, 31.3.76 ; gk, 15, 15.4.76 ; 24 heures, 100, 30.4.76. A noter l'analyse sociologique de F. Höpflinger, Industriegewerkschaften in der Schweiz, Zürich 1976 ainsi que l'article de H. Kleinewefers in NZ, 298, 25.9.76.
[25] Cf. supra, part. 1, 7c (Prévoyance professionnelle).
[26] TLM, 320, 15.11.76 ; 345, 10.12.76 ; 24 heures, 289, 10.12.76 ; Aktiv, 25, 21.12.76. Cf. aussi supra, part. I, 7a (Conventions collectives de travail).
[27] Temps de travail : Aktiv, 23, 23.11.76 ; cf. supra, part. I, 7a. Assurance responsabilité civile : Aktiv, 17, 31.8.76 ; cf. supra, part. I, 6b (Strassenverkehr).
[28] ASSE : NZZ (sda), 226, 27.9.76 ; Evangelische Woche, 40, 30.9.76 ; cf. supra, part. III a (Parti évangélique populaire). USSA : NZZ (sda), 122, 26.5.76.
[29] FST : NZZ (sda), 245, 19.10.76 ; TG, 256, 2.11.76 ; Le Gutenberg, 45, 4.11.76. VPOD : 24 heures, 147, 26.6.76 ; Les services publics, 28, 8.7.76. FTMH : 24 heures, 266, 13.11.76 ; NZZ, 268, 15.11.76 ; SMUV-Zeitung, 46, 17.11.76. Cf. supra, part. I, 7a (Conflits du travail, Temps de travail).
[30] Clément : TLM, 144, 23.5.76. Désaveux : Aktiv, 13, 22.6.76 ; 14, 6.7.76 ; NZZ, 158, 9.7.76. Cf. aussi 24 heures, 109, 11.5.76.
Copyright 2014 by Année politique suisse
Dieser Text wurde ab Papier eingescannt und kann daher Fehler enthalten.