Année politique Suisse 1976 : Grundlagen der Staatsordnung / Wahlen
 
Elections cantonales du gouvernement
Les élections à l'exécutif acquièrent, selon les situations régionales, des significations différentes. De la simple confirmation à l'épreuve de force, en passant par les rivalités personnelles, le registre des possibilités est étendu.
Plusieurs cantons n'ont fait que reconduire leur gouvernement ; ce fut le cas de Saint-Gall et de la Thurgovie. Il en alla de même, malgré la présence de candidats d'opposition, d'ailleurs peu soutenus, dans les cantons de Schaffhouse et de Schwyz [9].
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Uri
Dans le canton d'Uri, les six conseillers d'Etat sortants furent réélus au premier tour ; restait à repourvoir le siège occupé auparavant par le radical A. Weber, démissionnaire. Au deuxième tour, le candidat officiel — péniblement désigné — du PRD dut affronter deux membres de son propre parti, dont le président en fonction, qui cherchaient à combattre la suprématie des représentants du chef-lieu à l'exécutif [10]. Bénéficiant du soutien des deux autres partis, H. Dahinden réussit toutefois à s'imposer, sans pour autant faire l'unanimité [11].
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Fribourg
Contrastant avec l'élection du législatif, celle du gouvernement du canton de Fribourg donna lieu à une bataille dont le résultat fut longtemps incertain. A son issue, le PRD parvint à ravir aux socialistes les deux sièges qu'il leur avait concédés en 1971 [12]. Cette victoire n'est pas étrangère au soutien que les radicaux apportèrent au PDC lors des élections préfectorales, s'abstenant de présenter leurs propres candidats, bien que promoteurs de l'initiative en faveur de l'élection par le peuple de ces fonctionnaires. On constata en effet que le report des voix démocrates-chrétiennes au deuxième tour constitua un élément appréciable du double succès du PRD [13].
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Bâle-Ville
Ennuis pour les socialistes à Bâle-Ville également. Par suite de la démission de deux de ses trois conseillers d'Etat, le PS désigna comme nouveaux candidats les conseillers nationaux K. Schnyder et H. Hubacher. Comme il y a quatre ans, le choix de ce dernier provoqua une vive opposition dans les rangs bourgeois [14]. L'échec de H. Hubacher au premier tour permit à cette opposition, regroupée dans un « Comité d'action pour un gouvernement digne de confiance », de soutenir, lors du second tour, le socialiste dissident H. Schmid, candidat refusé par son parti, qui l'excluera pour sa candidature « sauvage » [15]. Bien que les critiques adressées à H. Hubacher aient surtout concerné son incapacité gouvernementale supposée, sa fonction de président du PSS en faisait une cible privilégiée de cette contre-offensive, qui s'inscrit dans le cadre du durcissement des rapports entre les partis bourgeois et le parti socialiste [16]. Malgré le soutien de la gauche et de l'extrême-gauche, le dirigeant socialiste fut battu par son ex-camarade [17].
 
[9] Saint-Gall : Ostschw., 68, 22.3.76 ; Thurgovie : NZZ, 44, 23.2.76 ; Schaffhouse : NZZ, 226. 27.9.76 ; Schwyz : LNN, 86, 12.4.76.
[10] LNN, 82, 7.4.76 ; 83, 8.4.76 ; 102, 3.5.76.
[11] LNN, 114, 17.5.76 ; Vat., 114, 17.5.76.
[12] Cf. APS, 1971, p. 42.
[13] Lib., 56, 6.12.76 ; TLM, 341, 6.12.76 ; 24 heures, 285, 6.12.76.
[14] Cf. APS, 1972, p. 30. Désignation : BN, 18, 23.1.76.
[15] H. Schmid, déçu par sa non-désignation, avait démissionné de la présidence du groupe parlementaire socialiste bâlois et de celle de la section cantonale de la VPOD. Cf. Bund, 20, 26.1.76 ; TLM (ats), 86, 26.3.76 ; Ww, 13, 31.3.76.
[16] Cf. ci-dessous part. IIIa (Parti socialiste suisse).
[17] JdG, 78, 2.4.76 ; 80, 3.4.76 ; BN, 80, 3.4.76 ; NZ, 104, 2.4.76 ; 108, 5.4.76.