Année politique Suisse 1976 : Bildung, Kultur und Medien / Kultur, Sprache, Kirchen
Eglises
La discussion entamée l'année passée au sein de l'Eglise catholique au sujet de l'évêque intégriste Marcel Lefèbvre et de son séminaire à Ecône (VS) est restée d'entière actualité. L'ordination de prêtres dans ce séminaire traditionaliste, les messes célébrées par l'évêque à Lille (France) et Genève, le voyage de Lefèbvre à Rome ont attiré l'attention bien au-delà des frontières de notre pays
[22]. En politique intérieure, la prise de position des évêques suisses sur l'initiative pour la participation des organisations syndicales a revêtu une importance particulière et a été abondamment commentée
[23]. La publication des dignitaires de l'Eglise a enflammé les esprits et, dans beaucoup de cercles, on a discuté de la mesure et de l'opportunité de l'engagement politique des Eglises. Les rapports entre les Eglises et les partis, la puissance politique des Eglises et leur ascendant sur les citoyens ont été débattus
[24].
L'initiative fédérale sur la
séparation de l'Eglise et de l'Etat a été déposée en septembre. Elle demande l'introduction d'un nouvel article 51 dans la Constitution qui aurait la teneur suivante : « L'Eglise et l’Etat sont complètement séparés »
[25]. Le Conseil d'Etat zurichois a rejeté, sans fournir de contre-projet, une initiative populaire de même inspiration. De son côté, un groupe de travail du Parti socialiste avait présenté une solution de rechange : le prélèvement d'un impôt d'Eglise devrait garantir un juste soutien à toutes les communautés religieuses reconnues
[26]. Au Tessin, où l'égalité entre les Eglises réformée et catholique a été reconnue constitutionnellement en 1975, les jeunes radicaux ont lancé une initiative pour la suppression de l'article traitant de la religion. Ils fondent leur démarche sur la Constitution fédérale qui garantit la liberté de conscience, de croyance et du culte
[27].
[22] Cf. APS, 1975, p. 148 et Abbé J. Anzévui, Le drame d'Ecóne, Sion 1976. Commentaires : NZZ, 37, 14.2.76 ; 39, 17.2.76 ; 255, 30.10.76 ; TLM, 46, 15.2.76 ; 111, 20.4.76 ; 146, 25.5.76 ; 171, 19.6.76 ; 187, 5.7.76 ; 199, 17.7.76 ; 201, 19.7.76 ; 243, 30.8.76 ; 24 heures, 203-205, 31.8-2.9.76 ; Focus, 1976, no 79, p. 10 ss. ; no 80, p. 10.
[23] Cf. supra, part. I, 7. Communiqué des évêques : TA, 29, 5.2.76 ; 35, 12.2.76 ; BZ, 37, 14.2.76 ; Vat., 224, 25.9.76. Réactions : NZZ, 53, 4.3.76 ; 112, 14.5.76 ; SZ, 79, 3.4.76.
[24] Cf. « Die politischen Parteien der Schweiz und das Christentum », in Reformatio, 25/1976, p. 517 ss.
[25] FF, 1976, III, p. 741 ss., la presse du 18.9.76 ainsi que TA, 252, 28.10.76. Cf. J. Bruhin, Die beiden Vatikanischen Konzile und das Staatskirchenrecht der Schweiz. Bundesverfassung, Freiburg/Schweiz 1975 ; Ww, 14, 7.4.76 ; 37, 15.9.76 ; TLM, 187, 5.7.76 ; Lib., 14, 16.10.76.
[26] Cf. APS, 1975, p. 149 ; NZZ, 127, 2.6.76 ; 150, 30.6.76 ; 182, 6.8.76 ; 240, 13.10.76 ; 243, 16.10.76 ; JdG, 134, 11.6.76. Parti socialiste : TA, 132, 10.6.76 ; FA, 34, 11.6.76 ; NZZ, 135, 12.6.76.
[27] Cf. APS, 1975, p. 172 ; CdT, 15, 20.1.76 ; Dov., 15, 20.1.76 ; TA, 17, 22.1.76.
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