Année politique Suisse 1977 : Grundlagen der Staatsordnung / Wahlen / Elections cantonales
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Genève
L'événement le plus frappant fut le degré de bipolarisation à Genève. En effet, après une campagne électorale plus «folklorique» que d'habitude et qui s'est déroulée principalement sous le signe de la protection de l'environnement, les socialistes et les libéraux ont le 16 octobre gagné de façon surprenante des électeurs, donc des sièges au Grand Conseil. En revanche, les radicaux et les démocrates-chrétiens, plus centristes, ont subi des pertes. Leur recul fut en partie attribué au fait que des représentants de ces deux partis sont impliqués dans certains scandales immobiliers et financiers. Le Parti socialiste est donc devenu le premier parti du canton, ce qui n'était plus le cas depuis les années 30, tandis que les libéraux prenaient la tête de l'entente bourgeoise qui a conservé de justesse la majorité absolue des sièges. Mais, les extrêmes se sont aussi affaiblis: le Parti du travail qui passe pour vieilli a poursuivi son déclin, alors que Vigilance a tout juste atteint le quorum de 7%, indispensable pour obtenir des sièges. La tentative d'implanter un parti écologiste dans la vie politique de la ville du bout du lac a échoué, surtout à cause de la présence de deux groupes rivaux [2].
Ce déplacement du rapport des forces entre les partis s'est répercuté sur les élections au Conseil d'Etat qui ont eu lieu le 13 novembre. Avant les élections parlementaires déjà, les deux conseillers d'Etat radicaux, G. Duboule et Henri Schmitt, âgé alors que de 51 ans, ainsi qu'un des deux démocrates-chrétiens, J. Babel, avaient annoncé leur démission du gouvernement. Après les résultats du 16 octobre, les libéraux vainqueurs réclamaient un second siège au Conseil d'Etat. Le PDC renonça donc à présenter un deuxième candidat, modifiant ainsi la pondération entre les cinq candidats de la coalition bourgeoise. La gauche, elle, proposait à nouveau les deux socialistes déjà conseillers d'Etat ainsi que A. Magnin, secrétaire général du Parti du travail. Celui-ci a atteint, comme en 1973 déjà, le quorum fixé à un tiers des voix, mais il fut battu au nombre de. voix. Un neuvième candidat, représentant de Vigilance, fut largement distancé. Les nouveaux conseillers d'Etat sont le libéral P. Wellhauser et les radicaux R. Ducret et A. Borner. La participation diminua encore lors des deux élections; elle est tombée à quelque 40% pour celle du Conseil d'Etat [3].
 
[2] Campagne: 24 Heures, 234, 8.10.77; Ldb, 236, 11.10.77; NZZ, 240, 13.10.77. Scandales: JdG, 230, 3.10.77; 24 Heures, 239, 14.10.77; cf infra, part. I, 6c (Bodenrecht). Résultats: presse du 17.10.77. Ecologistes: JdG, 225, 27.9.77. Il y a eu concurrence entre le Rassemblement démocratique genevois et le Mouvement pour une écologie humaine qui présentait une liste commune avec l'Adi.
[3] Démissions: TG, 105, 10.5.77; 24 Heures, 133, 10.6.77. Revendication libérale: JdG, 244, 19.10.77. Résultats: presse du 15.11.77.