Année politique Suisse 1977 : Bildung, Kultur und Medien / Bildung und Forschung / Hautes écoles
La récession et l'augmentation du nombre d'étudiants semblent briser l'élan des étudiants politisés. Certes les groupements de gauche ont maintenu la majorité à Bâle, Berne et Zurich lors des élections des représentants des étudiants, mais leur engagement n'apporte pas aux étudiants des résultats tangibles. Au contraire, les règlements qui rétrécissent la liberté d'action des étudiants gagnent du terrain
[53]: à Zurich, le Conseil d'Etat a sanctionné le recours de deux étudiants contre l'obligation de verser des cotisations à l'Association des étudiants et a dissout par ce fait l'obligation de s'affilier. Néanmoins, 60% environ des étudiants ont payé l'été passé leur cotisation semestrielle à l'Association des étudiants, 40% environ ont préféré bloquer leur versement sur un compte. Les représentants des étudiants ont exprimé l'idée d'un plébiscite sanctionnant l'affiliation obligatoire. Après que le Tribunal administratif de Zurich ait refusé d'entrer en matière sur une plainte de l'Association des étudiants, il est question à différents niveaux de l'Université de savoir quelles structures donner à une nouvelle organisation estudiantine. Deux propositions s'affrontent: celle du directoire des étudiants et celle du comité du Sénat. Les deux prévoient une corporation de droit public avec droit de sortie, mais le comité du Sénat prévoit en outre une association bipartite, de défense des intérêts des étudiants d'un côté, accordant des prestations générales de l'autre
[54]. Sur demande du conseiller d'Etat A. Gilgen, le recteur a refusé le budget de l'Association des étudiants, son déficit étant trop élevé. Aux yeux des étudiants, ce geste a représenté un nouveau coup porté à leur association
[55]. L'Association des étudiants bernois a également des difficultés financières. L'Union suisse des étudiants (UNES) l'a mise aux poursuites. Lors d'une votation, les étudiants se sont prononcés en grande majorité pour le rétablissement de l'autonomie financière, supprimée par le gouvernement en 1973. Au Grand Conseil une motion, soutenue par plusieurs groupes, élève une exigence semblable
[56].
A l'EPF de Zurich, les étudiants et assistants ont opposé au rapport annuel officiel du président H. Ursprung un contre-rapport élaboré en commun qui fait apparaître la mauvaise humeur de la base. Les réformes qui devraient figurer dans une nouvelle loi sur l'EPF se sont heurtées aux structures existantes et ont échoué. La commission des réformes de l'EPF n'a par ailleurs aucun pouvoir exécutif
[57].
[53] Cf. «Studentenschaften im behördlichen Clinch», in Das Konzept, 9, 12.9.77.
[54] TA, 53/54, 4/5.3.77; 90, 19.4.77; 223, 24.9.77; 300, 23.12.77; TG, 63, 16.3.77; Vr, 85, 13.4.77; 87, 15.4.77; BaZ, 114, 28.5.77; Leserzeitung, 60, 9.8.77; Zürcher Student, no 1, avril 1977; no 5, oct. 1977; no 7, déc. 1977.
[56] TW, 119, 24.5.77; 133, 10.6.77; Berner Student, 5, 18.5.77; 9, 12.10.77; cf. APS, 1973, p. 134. Résultat de la votation: 1326 pour, 519 contre l'autonomie financière.
[57] Controverse H. Ursprung/étudiants: Bal 147, 1.7.77; Ww, 36, 7.9.77. Réformes/nouvelle loi pour l'EPF: TA, 154, 5.7.77; BaZ, 152, 6.7.77; cf. APS, 1969, pp 132; 1970, p. 152 s.; 1974, p. 141.
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