Des élections communales importantes se sont déroulées dans la ville de Zurich, élections qui ont donné lieu à un duel entre la gauche et la droite. Au sein du législatif, les socialistes ont réussi une remarquable percée au détriment de la coalition bourgeoise fortement ébranlée par des affaires administratives [31]. Depuis les élections de 1938, le PS n'a jamais été aussi fortement représenté puisqu'il passe de 44 à 50 mandats, alors que l'AN n'est plus représentée au Conseil communal [32]. Cependant, c'est à l'exécutif que la bataille a été la plus virulente. En effet, après avoir ravi lors du renouvellement général des autorités en février un siège aux radicaux — R. Pestalozzi (prd) a été battue — les socialistes ont à nouveau croisé le fer avec le PRD pour briguer la succession du conseiller municipal H. Burkhard (prd) décédé en juin. Un nouveau succès aurait permis aux socialistes d'obtenir ainsi la majorité absolue. Rarement campagne pour une élection complémentaire aura été aussi animée. Les partis bourgeois qui soutenaient T. Wagner contre le candidat du PS P. Sprecher ont dénoncé toute la «boulimie» et l'«arrogance» socialiste et agité l'épouvantail d'un nouveau «Zurich rouge». Finalement, le souverain a désigné le candidat radical [33].