Année politique Suisse 1978 : Sozialpolitik / Gesundheit, Sozialhilfe, Sport
Santé
Comprimer au maximum les
coûts et promouvoir une
prévention sanitaire de la population, tels sont les deux sujets marquants évoqués en matières de politique de la santé. Des analyses récentes ont montré que les soins médico-pharmaceutiques qui représentaient en 1974 7% du PNB pourraient se situer d'ici 1985-1990 entre 10% et 12% de ce même PNB. Cet accroissement vertigineux des charges de la santé publique serait en grande partie imputable à l'essor prodigieux enregistré ces dernières années par la médecine moderne, à la multiplication de l'infrastructure hospitalière, à l'inflation incontrôlée des assortiments pharmaceutiques et à l'abus des assurés eux-mêmes. C'est ainsi qu'aujourd'hui, beaucoup de personnes ont pris conscience que l'instauration d'une véritable politique de la santé à l'échelle nationale s'impose, politique qui s'attacherait non pas seulement à guérir, mais aussi à prévenir les maladies
[1]. Cette préoccupation a également été au centre du débat animé par la Fédération romande des consommatrices (FRC) et l'Association des droits de la femme sur le thème «quelle politique de la santé?». Les participants se sont notamment prononcés en faveur d'une limitation des prestations médicalo-sociales, d'une meilleure gestion des services actuels de santé et d'une adaptation, voire d'une réorganisation des modes de distribution des soins. Ils souhaiteraient en outre que l'on encourage des investissements en dehors du secteur hospitalier, destinés entre autres à lutter contre la pollution et la nuisance du bruit, et de mettre l'accent sur la prévention aussi bien individuelle que collective
[2]. Enfin, le Congrès de l'Association suisse des établissements hospitaliers (VESKA) s'est plus particulièrement intéressée au problème du recrutement du personnel infirmier, du coùt exorbitant des médicaments et des économies énergétiques susceptibles d'être faites dans les centres hospitaliers
[3]. La commission du Conseil national chargée d'examiner l'initiative cantonale zurichoise visant à introduire en Suisse l'euthanasie active sous certaines conditions a refusé à l'unanimité ce projet, estimant qu'il était contraire au droit et à l'éthique médicale
[4].
[1] Cf. l'ouvrage de J. Fell, L'assurance-maladie, tonneau des Danaïdes, Vevey 1978 ; TLM, 199, 18.7.78. Cf. aussi l'analyse du système de la santé de la Suisse par le sociologue A. J. Gebert in NZZ, 215, 16.9.78 ; le dossier des libéraux in Forum libéral, no 3, mars 1978 ; les conclusions du professeur Schär sur l'avenir de la santé publique in Lib., 90, 16.1.78.
[2] Lib., 140, 17.3.78; 24 Heures, 124, 31.5.78; TG. 130, 7.6.78. Cf. également une étude de la FRC sur «la santé notre affaire» in J'achète Mieux mai/juin 1978 et les thèses de la commission de la politique sociale du PSS in JdG (ats) 54, 6.3.78.
[3] TLM, 290, 17.10.78; NZZ, 242, 18.10.78; 243, 19.10.78; 244, 20.10.78.
[4] TG, 104, 6.5.78; 112, 17.5.78; NZZ, 205, 5.9.78; BaZ, 232, 6.9.78.
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