Année politique Suisse 1979 : Grundlagen der Staatsordnung / Wahlen / Elections fédérales
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Candidats et listes
Le flot record de candidats, enregistré lors des élections de 1975, a quelque peu diminué. Cela est principalement dû à la fondation du canton du Jura qui a permis aux partis bernois de réduire le nombre de leurs abondantes listes régionales. On n'a, toutefois, pas constaté une diminution des petits partis et groupements en lice. Ainsi, dans 21 cantons connaissant la proportionnelle, il y eut 1845 candidats sur 164 listes (1975: 1947 candidats sur 170 listes). Sur ce nombre, plus d'un tiers concernait le canton de Zurich (656; 1975: 605). A l'extrême-droite, les forces se sont quelque peu concentrées. En revanche, l'offre s'est étendue pour ce qui est des petits partis et groupuscules de gauche [6]. Pour la première fois, les indépendants se présentaient à Neuchâtel, les libéraux en Valais et le Parti populaire évangélique à Schaffhouse. D'autre part, différents partis ont renoncé à la lutte dans les cantons où leurs chances apparaissaient faibles [7]. La part des candidates a de nouveau légèrement augmenté pour atteindre 18,4% (1975: 16,8%). Elle a été la plus forte à l'extrême-gauche. Celle-ci s'est aussi distinguée par la moyenne d'âge la plus basse. On n'a toutefois pas enregistré de modifications notables sur ce point [8].
La tendance aux apparentements de listes s'est renforcée, exprimant ainsi la polarisation [9]. Ce sont plus particulièrement les partis d'extrême-droite et d'extrême-gauche qui ont resserré leurs liens. Il en a été ainsi partout pour l'Action nationale et les républicains et, à une exception près, pour le PdT et les Organisations progressistes (POCH) respectivement le Parti socialiste autonome (PSA). Outre Genève et Vaud, une alliance entre PS et POP (PdT) vit le jour à Neuchâtel également [10]. Dans le camp des partis bourgeois, on a noté de nouvelles alliances dans les deux Bâle [11]. En revanche, la coalition bourgeoise a éclaté à Genève, en raison surtout des rivalités concernant le siège bourgeois au Conseil des Etats [12]. Au centre, l'Alliance des indépendants, en perte de vitesse, a cherché un soutien accru auprès de petits groupes en s'associant surtout au Parti évangélique populaire [13]. Le Jura a connu une nouvelle fois des coalitions inhabituelles: dans le Jura-Sud, tous les groupes séparatistes constituèrent une liste commune qui s'apparenta au bloc de la majorité des petits partis de gauche du canton de Berne. Dans le nouveau canton du Jura, les socialistes et les chrétiens-sociaux présentèrent également une liste commune [14].
 
[6] Berne: 376 candidats sur 18 listes (1975: 504 candidats. 24 listes). Extrême-droite (AN, REP, Union démocratique fécérale): 210 candidats dans 6 cantons (1975. tous les groupements: 271 candidats. 10 cantons). Extrême-gauche (PST. POCH. PSA du TI. LMR): 261 candidats dans 13 cantons (1975: 270 candidats. 15 cantons); l'apparition de nouveaux groupements de gauche fit augmenter le nombre de candidats de 29. Cf. Office fédéral de la statistique. Elections au Conseil national 1979, Candidatures. Berne 1979. p. 9 ss.; FF, 1979, III, p. 863 ss.; APS, 1975. p. 30 s.
[7] Ne se représentèrent plus: Le PDC dans le canton d'AR, I'UDC dans le canton de SZ, l'Adi dans les cantons de LU, SH et GE, le PEP dans le canton de BS.
[8] Proportion des candidates: POCH 44.7% (1975 : 26.9). PST 30,0% (20.2). LMR 25.0% (27.3); cf. BaZ, 245. 19.10.79. Moyenne d'âge: LMR 29 ans (1975:27). POCH 30 (28). PST 41(41). en tout 44 (45). Cf. Office fédéral de la statistique. Elections au Conseil national 1979, Candidatures. p. 16 ss.
[9] Cf. ibidem. p. 32 ss.; Bureau fédéral de statistique. Elections au Conseil national 1975. Berne 1977. p. 56 ss.; APS, 1975, p. 31.
[10] Le congrès du PS n'accepta la proposition du POP que par une faible majorité (TLM, 133. 13.5.79).
[11] Le nouvel apparentement PRD/PL à BS avait pour but de contesterà la gauche le siège incertain occupé par l'AdI. De l'avis de quelques observateurs. l'adhésion du PDC à l'apparentement PRD/UDC dans le canton de BL avait une raison analogue. Cf. BaZ, 224. 25.9.79; 229. 1.10.79 (BS) ainsi que NZZ, 234. 9.10.79: BaZ, 245. 19.10.79.
[12] Après la démission du CE Reverdin (pl). une proposition radicale de présenter une liste bourgeoise commune pour le CE (1 PL, 1 PRD) fut refusée par le PL craignant de perdre son dernier siège aux Etats. face à la réélection plus que probable du candidat socialiste. Le PRD renonça alors à un apparentement pour le CN (JdG, 204. 1.9.79; 211. 11.9.79: 24 Heures, 240. 16.10.79).
[13] Aux alliances Adl/PEP dans les cantons de ZH et AG s'ajoutèrent celles des cantons de BL et SH où le PEP, en 1975, n'avait pas participé aux élections nationales.
[14] Jura-Sud: TA, 122, 29.5.79: 24 Heures, 233, 8.10.79. Canton du JU: TLM, 248, 5.9.79.