Année politique Suisse 1979 : Sozialpolitik / Gesundheit, Sozialhilfe, Sport
Santé publique
L'accroissement des
coûts dans le domaine de la santé publique s'est poursuivi. Face à cette situation préoccupante, de vives critiques ont été formulées contre la politique trop providentielle de l'Etat et les profits élevés des médecins ou de l'industrie chimique
[1]. Pour remédier à cet état de fait, les Chambres avaient demandé en 1977 au gouvernement de préparer un rapport sur l'évolution des revenus dans le domaine médical et des prix pharmaceutiques ainsi que sur leurs relations avec l'accroissement des coûts de la santé. Ce rapport, établi sur les bases de données fournies par les caisses-maladie, a été publié en 1979. Il révèle que de 1966 à 1976, les gains des médecins indépendants s'étaient élevés de 181% tandis que ceux des salariés n'avaient connu qu'une hausse de 128%. Durant la même période, les prix des médicaments avaient augmenté de 22%, soit dans une proportion plus faible que les prix à la consommation
[2]. Si l'industrie chimique s'est déclarée satisfaite de cette publication, en revanche la Fédération suisse des médecins à démenti ces données, en contestant notamment les méthodes de calculation et en déclarant qu'entre 1971 et 1977 la progression des revenus des médecins avait été plus faible que celle des revenus des ouvriers
[3].
Si l'accord ne s'est pas encore fait sur les causes du mal, on a estimé cependant que de nouvelles mesures devaient être prévues. C'est ainsi que le DFI a mis sur pied un programme national de recherche sur le thème de la santé. Commandée par le Conseil fédéral en 1976 déjà, cette étude doit traiter divers aspects de la médecine et trouver également des méthodes efficaces pour comprimer les coüts
[4].
A l'approche des élections plusieurs partis et associations ont élaboré leur propre concept de la santé. Là aussi, le musellement des dépenses a été au centre des préoccupations. Les syndicats désirent des mesures urgentes, telles que la réduction des tarifs médicaux et des prix des médicaments jugés excessifs ainsi que l'introduction d'une assurance-maladie obligatoire
[5]. Le PRD préconise une prévention plus efficace contre la maladie et les accidents qui repose sur une plus grande responsabilité individuelle (participation plus importante du patient aux frais). L'Alliance des indépendants propose une prévention qui s'attaque aux causes de la maladie et notamment contre le manque de mouvement, la surconsommation, la mauvaise alimentation et le diagnostic précoCE, Enfin le PDC suggère des prélèvements supplémentaires sur le tabac, l'alcool et l'essence destinés à couvrir les dépenses fédérales en matière de santé
[6].
Une question fondamentale d'éthique médicale a été discutée par le parlement. Il s'agit de l'introduction de
l'euthanasie active proposée par une initiative cantonale zurichoise. Les deux conseils ont refusé l'entrée en matière sans opposition. Ils ont estimé la chose irréalisable, dangereuse et beaucoup trop délicate pour être traitée par le législateur. Si personne n'a soutenu l'initiative, trois tendances se sont néanmoins dégagées parmi les opposants: ceux qui désiraient chercher une autre solution légale, ceux qui ne voulaient même pas entrer en matière et ceux qui refusaient la légalisation tout en admettant que dans certains cas le médecin puisse appliquer une thérapie visant à calmer les souffrances au risque d'abréger la vie
[7].
[1] LNN, 6. 9.1.79; 24 Heures, 260. 1.79: cf. aussi APS, 1978. p. 130 s.
[2] JdG (ats), 196. 23.8.79; CSS, 28, 29.8.79. Pour la demande des Chambres, cf. APS, 1977, p. 134.
[3] NZZ, 257, 5.11.79; 24 Heures (ats), 257. 5.11.79.
[6] AdI: TA, 209, 10.9.79. PRD: NZZ, 227, 1.10.79. PDC: BaZ. 242, 16.10.79.
[7] BO CN, 1979, p. 26 ss.; BO CE, 1979, p. 276 ss. ; JdG, 55, 7.3.79 ;103, 4.5.79 ; TLM, 66, 7.3.79 ; 24 Heures, 136, 14.6.79. Cf. aussi APS, 1977, p. 136; 1978, p. 131.
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