Année politique Suisse 1980 : Grundlagen der Staatsordnung / Wahlen
Elections communales
Lors des élections communales, les succès sont surtout allés aux radicaux et aux socialistes. A St-Gall où la vieille opposition libérale-conservatrice est toujours vivante, le PRD a réussi, pour la première fois depuis 1968, à égaler le PDC au législatif. Il est en outre remarquable que l'Alliance des indépendants ait pu renforcer sa position électorale, . contrairement à la tendance générale qui l'afflige
[18].
Lors des élections à l'exécutif, qui ont suivi, les radicaux ont tâché de remplacer le maire sortant, A. Hummler, qui ne sollicitait pas sa réélection. Les trois grands partis, le PDC, le PRD et le PS, ne se battaient pas pour leurs sièges respectifs au sein de l'exécutif communal, mais chacun d'eux revendiquait la charge de maire, qui avait toujours été occupée par un radical. Au premier tour, aucun des trois candidats n'a obtenu la majorité absolue, mais le socialiste H. Christen arriva nettement en tête. Avec l'appui de l'Alliance des indépendants et la sympathie des milieux démocrates-chrétiens, il l'emporta au second tour sur le radical P. Schorer, qui venait d'être élu à l'exécutif
[19].
A Bienne, le PS fut le gagnant principal, mais aux frais du groupe local de gauche, l'Entente biennoise. Le représentant de cette entente à l'exécutif, H. Kern, anciennement socialiste, démissionna, ce qui provoqua de fortes pertes de voix pour son groupe. Le PS a ainsi retrouvé, au sein de l'exécutif communal, la majorité absolue qu'il avait. perdue en 1964. Du côté bourgeois, il y eut aussi un changement puisque le PRD a dû concéder un siège de l'exécutif à l'UDC. Au législatif, les socialistes ont également renforcé leur position. Toutefois, la majorité de gauche fut remise en question par la mauvaise humeur de l'Entente biennoise envers les socialistes. Pour la première fois en Suisse, la Ligue marxiste révolutionnaire a obtenu à Bienne un mandat parlementaire
[20].
Le renouvellement de l'exécutif de la ville de Berne a vu la victoire des partis bourgeois, qui ne sont toutefois pas parvenus à rétablir la majorité perdue en 1955. Cette fois-ci, les mandats ont été répartis selon la même méthode que pour les élections au Conseil national, alors que jusqu'à présent une «proportionnelle à la bernoise» avait favorisé les petites formations politiques. Ainsi le mouvement «Junges Bern » a perdu son siège conquis en 1958, son représentant, F. Augstburger, directeur de la police, ayant eu à souffrir aussi bien de troubles de santé que des oppositions politiques. En outre Ruth Geiser, une nouvelle fois candidate sans l'appui d'un parti, n'a pas atteint non plus le quorum. La proportionnelle a fait pencher la balance en faveur de la liste commune PRD/UDC, qui a ainsi obtenu quatre des sept mandats. Mais comme ces deux partis n'avaient désigné que trois candidats, il a fallu organiser une nouvelle élection selon le système majoritaire pour attribuer le septième siège, ce qui a permis à Ruth Geiser de l'emporter avec l'aide des socialistes. Le seul nouveau venu au sein de l'exécutif de la ville est donc le radical M. Albisetti. Au sein du législatif, les déplacements ont été de peu d'importance
[21].
Le PRD a aussi obtenu des succès dans les communes tessinoises, qui ont toutes renouvelé leurs autorités le même jour. En revanche, le PS a renforcé sa position dans les communes neuchâteloises et jurassiennes. Le succès des socialistes jurassiens a été partiellement attribué au nouveau droit de vote des étrangers sur le plan communal
[22].
[18] Elections du 7.9: NZZ. 198, 27.8.80; SGT, 211, 9.9.80.
[19] Elections du 28.9 et du 26.10: Ldb, 222, 25.9.80 ; TA, 224, 26.9.80 ;246, 22.10.80 ;SGT, 228, 29.9.80 ;233, 4.10.80; 252, 27.10.80. La participation a été de 43% au premier tour, de 45% au second.
[20] Elections du 16.11: Bund, 231. 2.10.80; 270, 17.11.80; 271, 18.11.80; TA, 230, 3.10.80; SZ, 271, 18.11.80; TW, 281, 29.11.80; Bresche, 170, 1.12.80. Pour H. Kern, R. Villars (ps) et C. L. Renggli (prd), démissionnaires, ont été élus R. Glas et A. Petermann (ps) ainsi que J. Habegger (udc).
[21] Elections du 30.11: Bund, 127, 3.6.80; 180, 4.8.80; 229, 30.9.80; 282, 1.12.80 ; 283, 2.12.80; NZZ, 281, 2.12.80; TW, 283, 2.12.80. Pour l'élection du septième membre de l'exécutif il faudra deux scrutins, les 1 et 22.2.81. R. Geiser sera contestée par la candidate du POCH et le démo-chrétien H. Thalmann, soutenu par le PRD et I'UDC (Bund, 26, 2.2.81; 44, 23.2.81). Cf. APS, 1976. p. 34.
[22] Tessin: CdT, 101, 30.4.80; NZZ, 100, 30.4.80. Neuchâtel: 24 Heures, 127, 3.6.80; NZZ, 126, 3.6.80. Jura: JdG, 283. 3.12.80; Vat., 282. 4.12.80; cf. APS, 1978, p. 29 s.
Copyright 2014 by Année politique suisse
Dieser Text wurde ab Papier eingescannt und kann daher Fehler enthalten.