Année politique Suisse 1980 : Allgemeine Chronik / Schweizerische Aussenpolitik / Collaboration européenne
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Conférence sur la sécurité et la coopération en Europe
Le refroidissement des relations Est-Ouest après la crise d'Afghanistan a remis longtemps en question la tenue à Madrid de la seconde réunion faisant suite à la Conférence sur la sécurité et la coopération en Europe (CSCE) [30]. Finalement, la première phase de cette rencontre, conçue comme un compte-rendu de l'application de l'Acte final d'Helsinki, a pu se dérouler à la fin de l'automne comme prévu. La Suisse y a trouvé un forum bienvenu pour faire entendre sa voix dans le concert de la politique européenne. Compte tenu des expériences faites à Belgrade, lors de la première réunion qui a suivi la Conférence d'Helsinki, on ne se faisait guère d'illusions sur l'issue favorable d'une telle rencontre. II est dès lors réjouissant que la délégation suisse ait pu qualifier de satisfaisant le déroulement de la première phase de ces conversations diplomatiques. Les discussions ont été plus ouvertes et plus dures qu'à Belgrade. De nombreux Etats participants, y compris la Suisse, ont interpellé les pays de l'Est sur les violations des droits de l'homme chez eux ainsi que sur l'occupation de l'Afghanistan. La menace de la Pologne n'a été invoquée qu'indirectement par égard pour la délégation polonaise. Cependant, le climat des conversations fut meilleur qu'en 1977. En compagnie de sept autres pays neutres et non alignés, la Suisse a présenté des propositions de mesures propres à rétablir la confiance dans le domaine militaire. Elle s'est aussi prononcée pour une nouvelle réunion d'experts chargés d'examiner son projet de système européen de règlement pacifique des différends. Elle a, enfin, préconisé des améliorations dans les systèmes d'information. Ces points seront traités lors de la seconde phase de la Conférence de Madrid [31].
 
[30] Cf. APS, 1975, p. 47 (CSCE à Helsinki) et APS, 1977, p.42 s. (conférence consécutive). En ce qui concerne la poursuite du dialogue Est-Ouest, cf. CF Aubert dans Documenta, 1980, no 1, p. 5 ss. et 12 ss. ; voir également A. Riklin, «Audiatur et altera pars», in Aus Politik und Zeitgeschichte, Beilage zur deutschen Wochenzeitschrift Das Parlament, B 3/81, 17.1.1981.
[31] NZZ, 296, 19.12.80 ; 24 Heures, 295, 19.12.80; TLM, 354. 20.12.80; E. Brunner, «La CSCE, véhicule de politique étrangère pour la Suisse?», in Festschrift für Rudolf Bindschedler..., hrsg. v. E. Diez et al.. Bern 1980, S.611 ff. Un cas concret de violation des droits de l'homme, survenu en URSS, c'est-à-dire l'exil du physicien Sakharov, a provoqué, au printemps, une protestation du Conseil fédéral: NZZ, 21, 26.1.80; TLM, 26, 26.1.80; 24 Heures, 21, 26.1.80.