Année politique Suisse 1980 : Allgemeine Chronik / Schweizerische Aussenpolitik
 
ONU
Les Grandes lignes de la politique gouvernementale pour la législature1979–1983 font de l'entrée de la Suisse à l'ONU une tâche prioritaire [32]. Selon le calendrier établi par le Conseil fédéral, la votation populaire aura lieu avant la fin de cette législature. Le PDC, le PSS et l'UDC sont favorables à l'adhésion de la Suisse. Le PRD considère, en revanche, qu'il faut encore peser soigneusement le pour et le contre. Il a donc proposé dans une lettre au gouvernement d'engager une procédure de consultation à ce sujet. Cette requête a été écartée par le Conseil fédéral et la plupart des partis politiques l'ont qualifiée de manoeuvre dilatoire [33]. Ce que les radicaux n'ont pu obtenir par leur lettre, les libéraux ont tenté de l'arracher par une motion. Celle-ci fut nettement repoussée par le Conseil national et de justesse par la chambre des cantons (17 non contre 15 oui). La majorité fut d'avis que les arguments pour et contre l'entrée de la Suisse à l'ONU sont fort bien connus et qu'une procédure de consultation est donc superflue. Cette décision du parlement a ouvert la voie à la préparation d'un message du Conseil fédéral [34].
On s'est aperçu d'une concurrence possible pour l'entrée à l'ONU lorsque M. McNamara, président de la Banque mondiale, a fait une visite en Suisse. On a alors constaté, en effet, que l'Office fédéral des affaires économiques extérieures considérait l'adhésion aux institutions de Bretton Woods (Banque mondiale et Fonds monétaire international) comme plus urgente que l'entrée à l'ONU. Les partisans de l'adhésion de notre pays à l'ONU ont protesté contre ce renversement des priorités. C'est surtout le PSS qui estime que notre entrée à l'ONU tarde, mais qui met, en revanche, un grand point d'interrogation quant à l'opportunité d'adhérer aux institutions de Bretton Woods. Le Conseil fédéral a continué à s'en tenir à sa déclaration selon laquelle le référendum sur l'entrée à l'ONU doit avoir lieu si possible durant la présente législature [35]. L'ONUDI, organisation spécialisée des Nations-Unies pour l'industrialisation des pays en développement, compte la Suisse parmi ses membres depuis 1980; une collaboration existait déjà depuis 1968 [36].
 
[32] FF, 1980, I, p. 688.
[33] JdG, 41, 19.2.80; Lib., 116. 19.2.80; 226, 2.7.80; NZZ, 50, 29.2.80; 103. 5.5.80; 166, 19.7.80; BaZ, 171, 24.7.80; 224, 24.9.80. Cf. La Suisse et la politique étrangère, résumé des rapports présentés au congrès du PLS à Yverdon, 1980, p. 33 ss.
[34] Motion Reymond (pl, VD): BO CE, 1980, p. 647 ss.; BO CN, 1980. p. 1505 ss.
[35] TLM, 333. 29.1 1.80; SP-lnformation, 88, 18.12.80. Sur l'adhésion éventuelle à la Banque mondiale, cf. B. Hürni, « Der Beitritt der Schweiz zur Weltbank aus ökonomischer Sicht », in Revue suisse d'économie politique et de statistique, 116/1980, p. 5 ss. En 1980, la Suisse a adhéré à la Banque africaine de développement: TLM, 345. 11.12.80; FF, 1980, Il, p. 1257 ss.; BO CE, 1980, p. 510; BO CN, 1980, p. 1496 ss.
[36] Rapport du CF dans FF, 1979, III, p. 1069 ; BO CN, 1980, p. 334 ss. ; BO CE, 1980, p. 234 ss. ; cf. APS, 1979, p. 51.