Année politique Suisse 1981 : Allgemeine Chronik / Landesverteidigung
 
Places d'armes
L'exiguïté de notre territoire, accentuée par le développement du tourisme et l'extension des zones urbaines, oppose de considérables pressions à la réalisation des infrastructures requises pour l'instruction intensive d'une armée motorisée. Dans son bilan de la situation en matière de places d'armes, d'exercices et de tir, le Conseil fédéral a relevé que les besoins recensés dans son précédent rapport, en 1976, n'ont pu être couverts que très partiellement. Si l'aviation bénéficie toujours de la possibilité d'effectuer des essais à l'étranger, l'idée d'y envoyer des blindés a été abandonnée. La compréhension de la population et le concours des autorités sont donc devenus, dans ce domaine, un capital aussi précieux que les ressources financières [21]. A Rothenthurm (SZ) comme dans la région du Marchairuz (VD), où le DMF compte aménager des plateformes de tir bétonnées pour les obusiers blindés M-109, autorités communales, habitants soucieux de leur tranquillité et amis de la nature ont fait front. Dans le premier cas, le chef du DMF n'a pas hésité à mettre en route la procédure d'expropriation. Vis-à-vis des Vaudois, il s'est, toutefois, efforcé de calmer les esprits [22]. Dans la région d'Eriswil (BE), les communes touchées par un projet lié à l'introduction du missile antiaérien Rapier ont vivement réagi [23]. L'accord intervenu à Bernhardzell (SG) a cependant montré jusqu'où l'utilisation des places de tir peut être limitée pour ménager les intérêts des partenaires civils [24]. Les Chambres ont ainsi pu souscrire en toute bonne conscience au premier crédit pour la modernisation de cette place qui figurait, entre autres, au programme des ouvrages militaires et des acquisitions de terrain pour 1981. Le projet du Conseil fédéral portait sur un montant total de quelque 309 millions. Après des divergences mineures, National et Etats y ont ajouté deux millions. A la chambre du peuple, une motion indépendante a témoigné de l'intérêt que suscitent les simulateurs électroniques. Utiles pour améliorer les méthodes d'instruction, ces appareils ne sauraient pourtant offrir une panacée aux inévitables désagréments causés par une préparation réaliste au combat [25].
 
[21] FF, 1981, III, p. 447 ss. ; BO CN, 1981, p. 1636 ss. ; cf. APS, 1976, p. 50. Essais en Suède : TLM, 154, 3.6.81. Relations militaires avec ce pays: NZZ, 151, 3.7.81; 228, 2.10.81.
[22] Rothenthurm: presse du 30.9.81; TA, 227, 1.10.81; Hebdo, 14, 11.12.81; cf. APS, 1978, p. 50; 1979, p. 61. Associations écologistes: Vat., 241, 17.10.81 ; LNN, 252, 30.10.81. Marchairuz: TLM, 24, 24.1.81 ; 24 Heures, 30, 31, 33, 45, 6-24.2.81; 132, 9.6.81; 135, 13.6.81; 159, 11.7.81; 185, 12.8.81.
[23] Vat., 46, 25.2.81; 67, 21.3.81; Bund, 54, 6.3.81; 194, 21.8.81. Questions ordinaires Schärli (pdc, LU) et Günter (adi, BE): BO CN, 1981, p. 945.
[24] Bund, 292, 14.12.81; SGT, 294, 16.12.81. On relève le rôle joué par le CN R. Kaufmann (pdc, SG) dans l'aplanissement des différends avec les communes: Vat., 300, 29.12.81.
[25] FF, 1981, I, p. 1245 ss. (message); 1982, I, p. 200 ss. (arrêté) ; BO CN, 1981, p. 1621 ss. ; 1982, p. 1s. (session de janvier); BO CE, 1981, p. 351 ss. et 526; cf. G.-A. Chevalin in BO CE, 1981, p.196 s. Moyens pédagogiques modernes: ASMZ, 147/1981, no 3 et no «spécial armée» du JdG, février 1981. Motion Günter (adi, BE), adoptée comme postulat, BO CN, 1981, p. 560 ss.