Année politique Suisse 1983 : Parteien, Verbände und Interessengruppen
Parteien
Der Nationalrat lehnt eine parlamentarische Initiative für staatliche Parteienfinanzierung ab — Die SPS gerät durch die Nichtwahl ihrer offiziellen Bundesratskandidatin in eine Identitätskrise — Der sozialdemokratische Wahlparteitag nimmt Initiativen zum Umweltschutz und zur Krankenversicherung in Aussicht — Der letzte SP-Regierungsrat von Basel-Stadt tritt zu den Dissidenten über — Das Wahlprogramm der FDP hält an der Devise «Mehr Freiheit, weniger Staat» fest — Das christlich-demokratische Aktionsprogramm versucht zwischen den Unternehmer- und den Gewerkschaftsanliegen die Mitte zu halten — Weitere Bemühungen der SVP, ihr konservatives Image zu verändern — Die Liberalen verlieren ihren einzigen Nationalratssitz in der deutschen Schweiz — Der Landesring zeichnet sich durch das Aufgreifen drängender Zeitfragen aus — Auch die Evangelische Volkspartei setzt neue Akzente — Wahlerfolge der nationalistischen Parteien (NA, Vigilance) — Weiterer Krebsgang der PdA — Weniger dogmatische Tendenz in der Sozialistischen Arbeiterpartei — Die POCH lässt auch in ihren Statuten die Berufung auf Marx und Lenin fallen — Scheitern eines Zusammenschlusses aller « Grünen».
Système des partis
Les élections fédérales de 1983 n'ont pas apporté de modifications sensibles dans la représentation populaire. Certes, à ne considérer que la répartition des sièges, il s'en dégage globalement un glissement continu vers la droite, auquel la gauche conventionnelle a de la peine à résister. Mais le mode de scrutin ne reflète que partiellement le rapport réel des forces en présence. Certains observateurs ont relevé cependant des tendances au changement dans le régime des partis en Suisse. L'évolution la plus significative concerne l'affirmation sur la scène nationale de nouvelles organisations qui, agissant en marge des structures politiques traditionnelles, ont réussi à propulser leurs représentants au parlement. La progression des écologistes, même si elle ne s'est pas traduite par un gain de sièges correspondant, se conjugue aux mandats conquis par les partis classiques grâce au soutien de milieux favorables à une protection active de l'environnement
[1]. Simultanément, les partis gouvernementaux sont victimes, à des degrés divers, d'une lente érosion. Bien que détenant encore 77,6% des suffrages, ils sont pourtant touchés par les doutes qui se font jour à propos de la démocratie de concordance. Cette défiance du souverain à l'encontre de la politique consensuelle s'est manifestée notamment à l'occasion des consultations portant sur la naturalisation facilitée des jeunes immigrés et de l'article constitutionnel sur l'énergie
[2]. Les perspectives sont à cet égard d'autant plus difficiles que la succession de W. Ritschard au Conseil fédéral a laissé des traces dans les rangs socialistes. Le secrétaire de l'UDC, M. Friedli, a du reste vivement stigmatisé l'attitude des délégations gouvernementales lors de leurs réunions traditionnelles à la Maison de Wattenwyl. Pour remédier à certaines carences, il souhaiterait l'instauration d'un nouveau «style de relations» et l'amélioration des méthodes de travail dans le cadre de la préparation des sessions parlementaires
[3].
Le Conseil national s'est penché à son tour sur l'initiative parlementaire Hubacher (ps, BS) demandant l'octroi d'une
aide financière de l'Etat aux partis politiques, indexée sur le montant des dépenses inscrites au budget de la défense nationale. Tout en rejetant la proposition du député socialiste, le National a néanmoins adopté une motion de sa commission chargeant le gouvernement d'établir un catalogue de mesures destinées à apporter un soutien indirect aux formations politiques représentées au parlement
[4].
Parti socialiste
En dépit de l'esprit d'ouverture ménagé dans son manifeste électoral le Parti socialiste suisse (PSS) n'a pas été en mesure, à l'occasion des dernières élections fédérales, d'en rayer la poussée des organisations écologistes et progressistes dont l'émergence sur la scène politique a contribué, en partie, à «l'inertie de la gauche modérée». Ce manifeste est largement ouvert aux préoccupations de l'heure, puisque à côté des thèmes traditionnels du maintien de l'emploi ou du renforcement de la sécurité sociale, deux volets importants sont consacrés à la protection de l'environnement et à la sécurité internationale
[5]. Depuis le 7 décembre, les socialistes affrontent de surcroît une crise d'identité. La non-élection de leur candidate officielle au Conseil fédéral — Lilian Uchtenhagen au profit de O. Stich — pourrait déboucher non seulement sur un éventuel retrait du parti de la coalition gouvernementale, mais encore sur une réorientation de sa stratégie politique. Le comité central a approuvé la convocation d'un congrès extraordinaire pour le début de l'année 1984 qui sera chargé de se prononcer sur ces deux importantes questions
[6]. Jusqu'alors, le PSS avait été progressivement contraint de se confiner dans un rôle de défenseu:r des «avantages acquis», menacés en période de récession économique par une partie des milieux bourgeois
[7].
Cette position a été réaffirmée lors de son congrès électoral où l'essentiel des débats a porté sur le problème de la sauvegarde de l'environnement. Les délégués se sont attelés à l'élaboration d'une initiative populaire qui devrait compléter et renforcer les dispositions de la nouvelle loi fédérale adoptée en automne par le parlement. Les socialistes ont souligné également leur attachement à des objectifs plus traditionnels comme la défense de l'emploi, la réduction de la durée du travail ou la protection des salariés. Ils ont ainsi décidé de s'associer au lancement de l'initiative de l'Union syndicale suisse sur la semaine de 40 heures. Par ailleurs, ils envisagent de lancer une initiative'populaire en faveur d'une assurance-maladie obligatoire, financée selon le modèle de l'AVS. Un texte correspondant devrait être soumis au prochain congrès ordinaire. S'ils n'ont pas dominé les débats, les problèmes de la paix, de la défense nationale et du désarmement ont toutefois alimenté une discussion passionnée. Les délégués ont accepté deux résolutions. La première préconise l'amorce d'un processus de réduction contrôlée et équilibrée des armements stationnés sur le continent européen. La seconde affirme la présence socialiste au sein du mouvement pacifiste
[8].
Absente ou presque des travaux de leur congrès, la situation économique a été abordée en d'autres circonstances. Réunie à Bienne au début de l'année, la commission économique du PSS a analysé les divers aspects de la récession et formulé un certain nombre de propositions en matière de création d'emplois. Elle s'est en outre penchée sur les dispositions contenues dans le programme de relance publié en janvier par le Conseil fédéral. Tout en approuvant dans ses grandes lignes le projet, elle a présenté un train de mesures complémentaires ayant trait à une'extension de l'aide fédérale aux régions défavorisées, à une amélioration de la formation professionnelle et au développement de certaines infrastructures
[9]. La diminution des emplois a également été au centre des préoccupations du congrès des femmes socialistes. Elles ont adopté une série de résolutions demandant une réduction de la durée du travail et la promotion de possibilités de travail à temps partiel
[10].
A la suite du revers électoral enregistré lors du renouvellement des autorités législatives cantonales, les socialistes zurichois se sont efforcés de resserrer les rangs. Au cours d'une assemblée extraordinaire, les délégués ont reconduit dans leurs fonctions les dirigeants qui avaient offert leur démission et décidé d'élaborer un nouveau programme d'action. La désignation des candidats aux élections nationales a donné lieu toutefois à bien des divergences, la section de Bülach menaçant même de lancer une liste dissidente
[11]. Par ailleurs, le dernier des socialistes à siéger encore à l'exécutif du canton de Bâle-Ville a rejoint la dissidence dite sociale-démocrate (
Demokratisch-Soziale Partei), constituée en parti en 1982
[12]. Enfin, les socialistes jurassiens ont décidé de s'affilier à nouveau au PSS. Cette adhésion met ainsi un terme à la convention transitoire qui avait été négociée entre les deux formations en 1980, au lendemain de l'accession du Jura à la souveraineté cantonale. Le PS jurassien entend néanmoins conserver son option autogestionnaire et renforcer l'aile gauche du PSS
[13].
Parti radical-démocratique
C'est avec la devise «
Plus de libertés et de responsabilités — moins d'Etat» que le Parti radical-démocratique (PRD) s'est engagé une nouvelle fois dans la campagne électorale. Une campagne menée sur la base d'un programme, abordant pas moins de 24 thèmes différents. Au niveau de la politique générale, l'appel pressant lancé contre l'emprise de l'Etat se veut le reflet de la résistance que les radicaux entendent opposer aux interventions toujours plus marquées des pouvoirs publics. Toutefois, dans certains domaines, comme la politique économique, ils ne refusent pas d'emblée toute ingérence. Ils insistent cependant pour qu'elle ne s'exerce qu'à titre complémentaire, la priorité devant être accordée à l'initiative privée et à la concertation entre partenaires sociaux
[14]. Le PRD se déclare également partisan d'une protection active de l'environnement. De plus, il approuve une politique énergétique, fondée sur des mesures diversifiées. Par rapport aux «Objectifs 79/83», de nouveaux accents ont été mis sur les problèmes de l'emploi, de la défense nationale et de la jeunesse. Pour le reste, le PRD réaffirme la nécessité de parvenir à un équilibre des finances fédérales, par une nouvelle compression des dépenses, et, en matière de sécurité sociale, de préserver l'acquis, tout en développant la prévoyance privée
[15].
Soumis à l'assemblée ordinaire des délégués, le projet n'a pas soulevé d'objections majeures. Les amendements présentés par les sections cantonales plutôt «conservatrices» (LU, SO) ou plus «progressistes» (BL), avec l'appui des Jeunes radicaux, ont été généralement rejetés. Les délégués ont néanmoins accepté d'inclure des propositions portant sur une réduction graduelle de la durée du travail, l'intégration de la femme dans la défense générale et la création d'un service civil pour les objecteurs de conscience se réclamant de motifs religieux ou éthiques
[16]. Soucieux de ne pas heurter une partie de sa base, le PRD a décidé en revanche de s'accorder un délai de réflexion avant de se prononcer sur des dossiers aussi controversés que l'adhésion de la Suisse aux Nations Unies, l'harmonisation scolaire ou l'avortement
[17].
A l'heure où l'aide publique au développement est particulièrement contestée, les radicaux ont publié un document demandant que les contributions fédérales soient augmentées, afin de parvenir progressivement au niveau moyen des prestations fournies par les pays membres de l'OCDE (actuellement 0,35% du PNB). Ce renforcement de l'aide publique est toutefois subordonné à certains critères d'évaluation
[18]. Par ailleurs, dans le cadre du débat portant sur la participation des salariés, le PRD a réactualisé le principe de l'«intéressement financier» des employés au capital de leur firme. Ce projet, inspiré de la doctrine économique libérale, entend développer l'idée de solidarité dans l'entreprise
[19]. Enfin, les radicaux ont présenté des thèses et postulats relatifs à l'intégration de la femme dans la société. Ces recommandations s'apparentent davantage à des déclarations de principe qu'à une volonté de s'engager activement à concrétiser les revendications féminines. Du reste, aucun chapitre spécifique n'est consacré à la condition de la femme dans leur volumineux programme pour la législature en cours
[20].
A la suite de la décision prise par le comité directeur du PRD de la ville de Berne de ne pas faire figurer sur sa liste la députée au Grand Conseil, L. Robert, un certain nombre de personnalités ont décidé de se retirer de la section cantonale
[21].
Parti démocrate-chrétien
Le Parti démocrate-chrétien (PDC) a commémoré en mai le centenaire «du groupe PDC à l'Assemblée fédérale»
[22]. Mis à part cet important jubilé, les délégués ont approuvé en mars un «programme d'action» axé sur trois thèmes prioritaires: la protection de la famille, le renforcement de l'économie et la sécurité de l'emploi. Ce programme s'inspire largement des «principes fondamentaux» définis en 1978 et du projet «socio-politique» adopté en 1979. Il réaffirme en outre la volonté de ce parti gouvernemental de se tenir au centre de l'échiquier politique, quand bien même le concept de «centre dynamique», introduit au début des années 1970, a été quelque peu édulcoré. Ni l'aile droite, récemment structurée en un groupement «Economie et société»
[23], ni l'aile chrétienne-sociale n'ont été en mesure d'altérer ce projet de compromis élaboré par la direction du parti. Tandis que les premiers souhaitaient notamment supprimer toute référence à la participation des salariés, les seconds proposaient de soutenir l'initiative populaire des syndicats chrétiens sur la protection contre les licenciements. L'assemblée plénière a également repoussé la revendication des Jeunes démocrate-chrétiens (JDC) de trouver une solution au problème de l'objection de conscience, par l'instauration d'un service civil
[24]. C'est à une faible majorité en revanche que les délégués se sont prononcés en faveur de l'adhésion de la Suisse à l'ONU
[25]. Pour étayer certains points forts contenus dans son programme, le PDC a publié diverses brochures consacrées à la politique agricole, économique, de la paix et de la sécurité dans le monde
[26].
La communauté des femmes démocrates-chrétiennes a tenu pour la première fois un congrès sur le plan national. Fondé en 1974, ce groupement n'avait été reconnu officiellement qu'en 1981, au lendemain de l'inscription dans la Constitution fédérale du principe de l'égalité des droits. L'essentiel des discussions a porté sur la présence des femmes dans la politique
[27]. De leur côté, les JDC suisses se sont attelés à l'élaboration d'un projet de manifeste pour les années 1984/85. Au cours des débats, des dissensions sont apparues entre représentants alémaniques, soucieux de se démarquer de certaines thèses défendues par le parti, et romands, plus proches de la ligne officielle. Une résolution a néanmoins été adoptée, réclamant un renforcement des mesures dans le domaine de la protection de l'environnement
[28].
Union démocratique du centre
Soutenue traditionnellement par la paysannerie et les arts et métiers, l'Union démocratique du centre (UDC) a souvent été considérée comme l'une des formations politiques les plus conservatrices du pays. Depuis l'adoption de ses «principes fondamentaux» en 1977, elle s'efforce de corriger cette image, en intégrant de nouveau thèmes dans sa réflexion politique. Le programme d'action soumis à l'approbation de l'assemblée des délégués confirme ce virage. Le texte contient un certain nombre d'innovations, notamment dans les domaines du développement de nouvelles technologies (informatique, microélectronique), des droits politiques et de l'égalité entre les sexes. Des accents nouveaux ont également été mis dans des secteurs comme les transports, la jeunesse, l'enseignement, la culture et les médias. Sur le plan économique en revanche, l'UDC reste fidèle aux principes du libéralisme. La lutte contre l'inflation demeure prioritaire pour garantir l'emploi. Son programme évoque cependant la nécessité d'aménager des conditions cadres propres à sauvegarder les places de travail. Enfin, dans le domaine de la politique agricole, les délégués ont accepté, au terme d'un débat animé, de réexaminer la question controversée de l'introduction de prix différenciés à la production au profit des petits agriculteurs. Ils se sont en outre prononcés pour le maintien de l'aide fédérale aux améliorations foncières et aux investissements dans les régions de montagne
[29].
Par ailleurs, les démocrates du centre se sont penchés sur la situation des petites et moyennes entreprises (PME) dans l'économie suisse. Tout en rejetant le projet fédéral de création d'une garantie contre les risques à l'innovation, ils proposent que l'Etat réduise sensiblement les charges fiscales qui pèsent sur les PME
[30].
Parti libéral suisse
En perdant avec Bâle-Ville son unique siège en Suisse alémanique, le Parti libéral suisse (PLS) n'a pas été en mesure de concrétiser les ambitions affichées à la veille des élections fédérales. Le PLS a présenté en septembre ses « nouvelles lignes directrices» qui guideront, sans mandat impératif, l'action de ses élus pour la législature en cours. Le rôle de l'Etat figure une nouvelle fois au centre de la réflexion libérale. Les libéraux entendent mener en effet une politique intransigeante sur des principes tels que le fédéralisme, l'opposition à l'intervention économique des pouvoirs publics et le maintien d'une défense nationale crédible. Dans le secteur de l'amélioration du cadre de vie, le PLS adopte en revanche une position moins tranchée. Il est ainsi favorable à une protection active de l'environnement qui prenne en compte les réalités économiques (transports, énergie)
[31]. Les libéraux se sont en outre réunis à deux reprises pour débattre des questions ayant trait au régionalisme et à la défense nationale. Ils ont confirmé à cet égard leur opposition au principe du libre choix entre service militaire et service civil. Par contre, ils se sont déclarés en faveur de la création, dans le cadre de la défense générale, d'un corps fédéral de protection civile pour les objecteurs de conscience
[32].
Alliance des indépendants
L'Alliance des indépendants (AdI) est sans doute l'un des partis conventionnels de notre pays qui s'est montré le plus actif dans la prise en charge de certaines grandes revendications contemporaines: écologie, protection des consommateurs, énergie. Ces éléments tiennent du reste une grande place dans ses objectifs, présentés en février par le président de l'Alliance, le conseiller national W. Biel (ZH). A côté des thèmes plus traditionnels comme l'harmonisation fiscale ou la surveillance des prix, son manifeste contient de nouvelles propositions, en particulier dans les domaines de la santé publique, l'égalité des droits et la protection des données personnelles
[33]. Par ailleurs, l'AdI s'est doté au printemps d'un programme économique, comprenant un catalogue de mesures à court et moyen terme pour faire face à la crise. Il prévoit d'une part l'élaboration de vastes plans nationaux d'investissements dans les secteurs de l'énergie, de la protection de l'environnement et des transports publics. D'autre part, il préconise l'aménagement de conditions cadres visant, entre autres, à renforcer la capacité concurrentielle de notre industrie d'exportation et à favoriser une meilleure répartition du travail. Le financement de ces mesures devrait être assuré par le produit des taxes perçues sur la consommation d'énergie et les carburants, par un prélèvement sur les bénéfices réalisés par la Banque nationale suisse et par l'introduction d'un impôt progressif sur les grosses fortunes
[34].
Parti évangélique populaire
Le Parti évangélique populaire (PEP) a également soumis à l'assemblée de ses délégués un programme d'action, rédigé sous la forme de «points forts». Le PEP se prononce ainsi pour un démantèlement progressif du régime actuel des subventions publiques, un retour à certaines pratiques éprouvées (collaboration entre partenaires sociaux, éthique du travail, initiative privée) et une réduction des armements, tout en soulignant la nécessité pour notre pays de disposer d'une force armée crédible. Des accents nouveaux ont été mis sur l'environnement et la politique agricole. Les évangéliques se déclarent partisans d'un développement économique ne portant pas préjudice à notre cadre de vie et souhaitent la promotion d'une agriculture basée sur l'exploitation familiale. Enfin, au terme d'un débat animé, les délégués ont nettement rejeté le principe de l'adhésion de la Suisse à l'ONU
[35].
Droite nationaliste
Confortés par des réflexes populaires récents, les partis nationalistes, qu'il s'agisse de
l'Action nationale (AN) ou des Républicains avec leur section
Vigilance à Genève, ont fait un retour spectaculaire sur la scène nationale à l'occasion des élections fédérales. L'AN a conquis pas moins de deux sièges supplémentaires, l'un à Zurich, l'autre à Berne, tandis qu'à Genève, Vigilance a doublé son électorat. Avec cinq députés, l'extrême droite est à nouveau en mesure de former un groupe parlementaire. Le dossier des réfugiés et le lancement d'une nouvelle initiative contre la surpopulation étrangère lui ont donné un excellent cheval de bataille
[36].
Parti suisse du travail
A l'inverse des autres formations politiques de l'extrême gauche, le Parti suisse du travail (PST) tarde à opérer une véritable reconversion. Sa représentation au Conseil national, déjà fort réduite, s'est amenuisée encore à la suite des dernières élections. Le conseiller municipal genevois, R. Daflion, se retrouve unique représentant de l'extrême gauche conventionnelle, dominée désormais par les Organisations progressistes (POCH)
[37]. Au cours de son 12e congrès quadriennal, le PST a réaffirmé sa fidélité à la ligne politique générale définie par les thèses de 1971 et le programme de 1979, avec la volonté de prendre en considération les nouvelles réalités nées de la mutation sociologique du monde ouvrier. Les délégués ont ainsi adopté des résolutions portant sur la lutte pour la paix, la politique économique et sociale, le rassemblement de toutes les forces populaires de gauche. Ils ont toutefois rejeté une proposition de la section tessinoise tendant à créer en Suisse un cartel des partis de l'extrême gauche
[38]. Le PST a en outre procédé à un large renouvellement de son comité central et à un élargissement de son secrétariat central
[39].
Parti socialiste ouvrier
Fondé par des universitaires, influencés par la doctrine trotskyste à l'époque des événements de Mai 68, et d'anciens militants du PST, le Parti socialiste ouvrier (PSO, ex-LMR) semble s'être distancé quelque peu de son dogmatisme étroit. Le PSO siège aujourd'hui dans les législatifs de trois villes: Bienne, Zoug et Coire. Mais il s'est avant tout manifesté à l'occasion d'actions ponctuelles. Il a ainsi mené à terme en 1982 son initiative pour une formation professionnelle et un recyclage garantis et apporté un soutien décisif à l'initiative socialiste sur les dépenses militaires. Son programme, publié en septembre, comprend un certain nombre de revendications ayant trait à la diminution de la durée hebdomadaire de travail (35 heures), à la formation professionnelle des jeunes et à la protection de la maternité
[40]. Les différentes sections suisses des organisations affiliées au PSO, «La Taupe» et «Uni Brèche», ont pour leur part décidé de fusionner en un seul groupement, les «Jeunesses socialistes révolutionnaires». La lutte contre le chômage, l'exploitation du tiers monde, l'oppression dont sont victimes les femmes, ainsi que les problèmes de l'environnement constituent les objectifs principaux de cette nouvelle formation
[41].
POCH
De leur côté, les POCH ont procédé à une révision de leurs statuts, en supprimant toute référence au marxisme-léninisme. Cette remise à jour ne fait que confirmer des choix opérés voilà plusieurs années. Les POCH ont même proposé aux groupements écologistes des apparentements de listes pour les élections nationales
[42]. Réunis à Berne, les délégués ont en outre adopté un nouveau manifeste électoral. Le texte demande notamment la création d'emplois par la réduction de la durée du travail et un relèvement des rentes minimales AVS. La politique en faveur de la paix, la défense de l'en vironnement et la lutte contre les discriminations dont sont victimes les femmes constituent les autres points forts de leur programme. Au terme du congrès, les délégués ont d.onné mandat à leur comité directeur d'élaborer deux initiatives: l'une en faveur de la mise hors service progressive des centrales nucléaires et l'autre pour un moratoire dans la construction des routes nationales
[43].
Partis écologistes
Les différents mouvements et partis écologistes de notre pays ont tenté en vain de se regrouper en une fédération unique à l'échelon national. Le projet de créer un parti rassemblant tous les écologistes de Suisse, à l'image de celui de la République fédérale allemande, avait été envisagé au début de l'année. Une première assemblée constitutive s'était tenue en janvier à Berne, au cours de laquelle les bases d'une fédération avaient été jetées. Toutefois, au terme de réunions successives, aucune entente n'avait pu se réaliser sur les fondements mêmes d'une politique écologiste. Des divergences étaient apparues entre l'aile «modérée», soucieuse de concentrer son action sur l'amélioration qualitative de l'ensemble du cadre de vie, et l'aile «alternative» pour qui le combat écologiste s'inscrit dans l'optique d'un engagement politique plus global (pacifisme, aide au tiers monde, autogestion)
[44]. La rupture allait être consommée en mai et déboucher sur la constitution de deux regroupements distincts: une organisation strictement écologiste, la Fédération suisse des partis écologistes (FPE)
[45], et l'«Alternative verte de Suisse»
[46].
[1] Domaine public, 704, 3.11.83, ainsi que supra, part. I, 1e (Conseil national). Sur les formes de participation politique institutionnelles et alternatives, cf. NZZ, 12.2.83 ; 16.6.83 (H.-P. Fagagnini); E. Gruner / H.-P. Hertig, Der Stimmbürger und die neue Politik, Bern 1983.
[2] Cf. supra, part. I, 1b (Bürgerrecht) et 6a (Conception globale de l'énergie).
[3] SVP-Pressedienst, 38, 2.11.83; NZZ, 5.11.83, ainsi que supra, part. I, 1c (Institutionen).
[4] BO CN, 1983, p. 1269 ss. Voir aussi BaZ, 27.8.83; Suisse, 26.9.83; TLM, 26.9.83; NZZ, 6.10.83, ainsi que APS, 1981, p. 202, note 4 et 1982, p. 199.
[5] PSS, Objectifs 1983-87; Berne 1983; presse du 6.7.83; L'Hebdo, 15.12.83.
[6] Retrait du PSS: presse du 12.12.83; Vr., 14.12.83, ainsi que supra, part. I, 1c (Regierung). Crise d'identité: TA, 14.5.83; Domaine public, 710, 15.12.83; NZZ, 15.12.83; 30.12.83; LNN, 24.12.83.
[7] Voir à cet égard son opuscule consacré à l'idéologie du « moins d'Etat »: Dossier SPS/PSS: Moins d'Etat ou Etat-providence?, Berne 1983. Cf. également l'ouvrage de J.-N. Rey, Trop d'Etat ? Lausanne 1983 et APS, 1982, p. 198 s.
[8] Congrès électoral : presse du 12.9.83. Environnement: cf. supra, part. I, 6d (Umweltschutzgesetz). Durée du travail : cf supra, part. I, 7a (Temps de travail), ainsi que infra, part. IIIb (Arbeitnehmer). Assurancè-maladie: cf. supra, part. I, 7c (Krankenversicherung). Voir en outre SP-Information, 146, 8.9.83; 147, 19.9.83; AT, 8.10.83; Rote Revue, 62/1983, no 10, p. 1 ss.
[9] TLM, 7.2.83; Vr., 8.2.83; SP-Information, 133, 14.2.83. Cf. également TA, 25.2.83; Vr., 18.4.83; TW, 2.8.83, ainsi que supra, part. I, 4a (Konjunkturpolitik) et 7a (Marché du travail).
[10] SP-Information, 144, 15.8.83.
[11] NZZ, 4.7.83; Vr., 4.7.83; 8.7.83; TA, 4.7.83; 8.7.83; 18.8.83, ainsi que supra, part. I, 1e (Parlements cantonaux: Zurich). Le PS zurichois a enregistré de nouvelles démissions notamment celles du conseiller d'Etat A. Bachmann et du président du PS de la ville, L. Fünfschilling, sans parler de la décision de E. Lieberherr de ne plus solliciter un nouveau mandat au CE (TA, 15.1.83; 19.1.83; 13.5.83; 8.10.83).
[12] Il s'agit du conseiller d'Etat E. Wyss (BaZ, 20.8.83; TA, 22.8.83). Cf. APS, 1982, p. 200.
[13] JdG, 15.3.83; Suisse, 25.3.83; 27.3.83; VO, 31.3.83. Cf. aussi APS, 1975, p. 28.
[14] Voir à cet égard les thèses et propositions du PRD pour l'amélioration des conditions cadres de l'économie et la sécurité de l'emploi à long terme: Bund, 30.8.83; NZZ, 30.8.83; Freisinn, no 9, sept. 1983 et no 12, déc. 1983.
[15] PRD, Nos convictions, Berne (1983). Cf. également Revue politique, 62/1983, no 3, p. 1. ss. (« Radicalisme et protection de l'environnement ») et no 4, p. 1 ss. (« Positions radicales sur la politique de la jeunesse »). Voir aussi APS, 1979, p. 195.
[16] En dépit de cette position de principe sur l'objection de conscience, le PRD rejette l'initiative populaire en faveur d'un service civil dit de la preuve par l'acte (NZZ, 26.9.83). Cf. aussi supra, part. I, 3 (Dienstverweigerung).
[17] Assemblée des délégués: presse des 7.5 et 9.5.83. Cf. également SGT, 6.5.83; 27.9.83; NZZ, 14.5.83; AT, 15.10.83.
[18] NZZ, 26.2.83; Freisinn, no 4, mars 1983. Cf. aussi supra, part. I, 2 (Politique de développement).
[19] Revue politique, 62/1983, no 1, p. 25 ss.; NZZ, 2.7.83, ainsi que supra, part. I, 7a (Participation).
[20] Revue politique, 62/1983, no 2, p. 1 ss.; NZZ, 9.7.83.
[21] TA, 4.5.83; Bund, 10.5.83; 2.7.83; Ww, 2.7.83. Cf. aussi APS, 1982, p. 203, ainsi que supra, part. I, 1e (Candidatures).
[22] C'est en 1882 que l'opposition catholique-conservatrice avait été en mesure de former un groupe parlementaire qui allait la conduire, en 1891, à être intégrée au CF. Cf. Vat., 27.5.83; Bund, 28.5.83; TA, 28.5.83. Voir aussi U. Altenmatt, Der Weg der Schweizer Katholiken ins Ghetto, Zürich 1972, p. 88 s.
[23] Cette «communauté de travail» proche des milieux de l'industrie et du commerce s'était officiellement constituée en 1982 (cf. APS, 1982, p. 201 s.).
[24] Les JDC ont annoncé qu'ils participeraient à la campagne en faveur de l'initiative pour l'introduction d'un service civil par la preuve par l'acte (TLM, 21.1.83). Cf. aussi supra, part. I, 3 (Dienstverweigerung).
[25] Assemblée des délégués: presse du 28.3.83. Cf. également NZZ, 2.4.83; Vat., 28.4.83 ; AT, 24.9.83, ainsi que APS, 1971, p. 178; 1978, p. 171 s.; 1979, p. 198. En accord avec le Comité central du PDC, l'assemblée des actionnaires du quotidien Vaterland a décidé de supprimer la mention «Organe central du PDC» (LNN, 19.5.83 ; 20.5.83; TA, 27.5.83).
[26] PDC suisse, L'exploitation familiale — modèle de la politique agricole, Berne 1983; PDC suisse, Une politique de la paix et de la sécurité d'inspiration chrétienne, Berne 1983 ; PDC suisse, Lignes directrices en matière de politique économique, Berne 1983. Cf. aussi supra, part. I, 5 (Agrarpolitik), ainsi que APS, 1982, p. 202.
[27] TA, 22.8.83. Vat., 22.8.83. Cf. APS, 1981, p. 147 s. et 205.
[28] Vat., 26.9.83; BaZ, 27.9.83.
[29] UDC, Programme d'action '83, Berne 1983; Bund, 15.1.83 (projet de la commission). Assemblée des délégués: Bund, 17.1.83 ; 7.2.83 ; Lib., 17.1.83 ; NZZ, 17.1.83 ; BaZ, 7.2.83. Voir aussi AT, 1.10.83, ainsi que APS, 1977, p. 173.
[30] BaZ, 20.7.83; LNN, 20.7.83; TA, 20.7.83, ainsi que supra, part. I, 4a (Strukturpolitik).
[31] PLS, Principes libéraux pour la législature 1983-1987, Berne (1983).
[32] PLS, Fédéralisme et politique régionale, Berne 1983; PIS, Défense nationale dans un Etat libéral, Berne 1983. Voir aussi supra, part. I, 1d (Cantons et communes) et 3 (Dienstverweigerung).
[33] LdU, Liberal denken — sozial handeln. Standortsbestimmung, Bern 1983. Voir aussi BaZ, 9.2.83; Bund, 9.2.83; TA, 9.2.83; AT, 10.9.83; NZZ, 14.10.83.
[34] BaZ, 2.5.83; 18.10.83; 20.10.83; TA, 2.5.83; Bund, 3.8.83.
[35] EVP, Die Schwerpunkte der EVP-Politik, Bern (1983). Voir aussi NZZ, 6.6.83; SGT, 6.6.83; 19.10.83; Bund, 19.8.83; AT, 17.9.83.
[36] NZZ, 2.5.83 ; 12.8.83 ; TA, 2.5.83 ; 12.8.83. Voir aussi Ww, 27, 6.7.83 ; AT, 3.9.83, ainsi que supra, part. I, 1e (Conseil national), 2 (Asile politique) et 7d (Ausländerpolitik).
[37] Le PST a enregistré de nouvelles démissions à GE (24 Heures, 19.2.83 ; 13.4.83) et à Zurich (TA, 5.8.83). Voir aussi supra, part. I, 1e (Conseil national).
[38] Congrès: presse du 24.5.83. Voir aussi VO, 10.2.83; 26.5.83; 2.6.83, ainsi que APS, 1971, p. 182; 1979, p. 200.
[40] BaZ, 2.9.83; TLM, 2.9.83; AT, 13.10.83, ainsi que APS, 1982, p. 146 et supra, part. I, 3 (Rüstungsbeschaffung).
[42] La référence à Marx et à Lénine avait déjà disparu dans le programme de 1978. Cf. TA, 7.3.83, ainsi que APS, 1978, p. 176.
[43] BZ, 16.5.83; TA, 16.5.83; Voir aussi Ww, 19, 11.5.83; BZ, 14.5.83; BaZ, 21.5.83; POCH, Wer sind wir? Was wollen wir? Zürich 1983.
[44] TLM, 16.1.83; TW, 18.1.83; Bund, 16.5.83; BaZ, 17.5.83; 24 Heures, 27.5 et 28.5.83. Cf. aussi L'Hebdo, 3, 20.1.83; 25, 23.6.83; NZZ, 12.2.83.
[45] La FPE regroupe: Groupement pour l'environnement (VD), Parti écologiste GE, Mouvement populaire pour la protection de l'environnement (NE), Amis de la Terre (NE), Parti vert de ZH et du nord-ouest, implanté surtout à BL. Cf. presse du 31.5.83.
[46] Alternative verte rassemble : Alternative démocratique (BE, VD), Autrement (VD), Combat socialiste (JU), partis verts-alternatifs (BS et ZH). Cf. presse du 13.6.83.
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