Année politique Suisse 1983 : Grundlagen der Staatsordnung / Föderativer Aufbau / Questions territoriales
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Vellerat
La décision du Laufonnais de rester dans le giron bernois a relancé le débat sur le problème de l'appartenance territoriale des localités d'Ederswiler (JU) et de Vellerat (BE). En l'absence de dispositions constitutionnelles susceptibles de débloquer la situation, les parties en présence couchent toujours sur leurs positions. Tandis que les deux Berne seraient favorables à un règlement simultané, le canton du Jura se refuse à un échange se circonscrivant uniquement à ces deux communes [23]. Une question écrite a même été posée au Parlement jurassien, demandant d'entreprendre une étude sur les mécanismes qui ont conduit à la germanisation d'Ederswiler [24]. De leur côté, les élus du village sont à nouveau intervenus auprès des autorités cantonales jurassiennes pour qu'elles pourvoient à. leur rattachement au district de Laufon. Ils ont même évoqué la possibilité d'une fusion avec la commune voisine de Roggenburg qui, lors des plébiscites jurassiens, avaient pu opter pour le Laufonnais [25]. Les habitants de Vellerat ont pour leur part engagé une véritable épreuve de force avec le gouvernement bernois. Depuis la proclamation de l'indépendance, survenue en été 1982, le Conseil communal rejette toute forme de collaboration avec les autorités bernoises. En dépit des menaces de poursuites judiciaires, la municipalité a refusé à deux reprises d'organiser des scrutins cantonaux. Aussi le Conseil-exécutif bernois a-t-il promulgué, entre autres, une ordonnance, rendant obligatoire dans la commune le vote par correspondance pour tous les objets soumis au verdict populaire. La préfecture de Moutier a ainsi été chargée de remettre le matériel nécessaire aux électeurs et de procéder au dépouillement des bulletins, en particulier lors des élections fédérales [26].
 
[23] Suisse, 12.9.83 ; TA, 12.9.83 ; TLM, 19.12.83 ainsi que APS, 1982, p. 21 s. La présidence de la délégation du CF aux affaires jurassiennes est désormais assurée par le radical R. Friedrich (TA, 13.1.83; TLM, 13.1.83). Par ailleurs, l'initiative cantonale déposée en 1982 par le groupe Bélier sur les modifications territoriales a été jugée irrecevable (TLM, 27.1.83 et APS, 1982, p. 22).
[24] TLM, 7.3.83; Suisse, 23.9.83.
[25] JdG, 17.9.83; 21.9.83; TLM, 17.9.83; Ww, 38, 22.9.83, ainsi que APS, 1982, p. 21.
[26] La décision de boycotter des scrutins cantonaux a été prise à la suite du refus des autorités bernoises d'entamer une procédure de partage des biens. Cf. TLM, 15.1.83 ; 16.2.83 ;13.9.83 ; Bund, 16.2.83; 13.8.83 ; Suisse, 13.8.83; 24.9.83. Une demande d'effet suspensif auprès du Tribunal fédéral a été rejetée (Suisse, 17.11.83).