Année politique Suisse 1984 : Allgemeine Chronik / Schweizerische Aussenpolitik / Politique économique extérieure
Si pour la première fois depuis le début de la crise l'ensemble des PVD a été en mesure d'assurer le paiement du service de sa dette
[58], il n'en demeure pas moins qu'aucune forme de solution aux
problèmes de l'endettement n'a encore été unanimement reconnue. Dans ce climat d'incertitude qui caractérise la situation actuelle, tous les observateurs s'accordent à dénoncer la hausse des taux d'intérêt aux Etats-Unis. Chaque augmentation d'un point de ces taux. d'intérêt correspond, en effet, à une charge supplémentaire de près de 3,5 milliards de dollars sur une dette extérieure de près de 900 milliards de dollars. Dans les pays du tiers monde, mais aussi dans le monde occidental, les avertissements se sont multipliés pour demander à Washington de plafonner les taux d'intérêt pour les prêts bancaires. Lors du sommet de Londres, les sept pays les plus industrialisés ont acceptées une nouvelle fois de négocier le rééchelonnement des dettes pour les Etats engagés dans une politique de redressement économique. Pour leur part, les repésentants des onze pays d'Amérique latine, qui se sont réunis en juin à Carthagène (Colombie), ont signé un document commun contenant un certain nombre de propositions concrètes pour résoudre le délicat problème de la dette extérieure de cette région du monde. Ainsi se trouve amorcé la première étape d'un long processus qui verra sans aucun doute les données du problème se modifier, d'autant plus que la solution de la crisé de l'endettement ne peut être totalement dissociée de l'examen des relations Nord-Sud et des discussions relatives à la réforme du système monétaire international
[59].
Diverses mesures économiques et commerciales en faveur des pays en développement ont à nouveau été instituées ou renforcées. Le Conseil national a ainsi approuvé à une très large majorité un
crédit additionnel pour la participation de la Suisse à l'augmentation du capital de la Banque interaméricaine, de la Banque africaine et de la Banque asiatique de développement, ainsi que l'adhésion de la Suisse à la Société interaméricaine d'investissement. Le montant de ce crédit s'élève à 120 millions de francs, dont seuls 20 millions sont à verser, le reste étant constitué par des garanties. L'octroi de ce crédit a suscité certaines critiques de la part de l'Action nationale et des socialistes. Ces derniers reprochent, en effet, aux organismes multilatéraux de patronner des projets qui favorisent les industries d'exportation au détriment des exploitations locales. Pour contribuer à soulager le fardeau de la dette extérieure contractée par la plupart des pays d'Amérique latine, la Confédération a conclu avec certains d'entre eux (Pérou, Equateur et Brésil) un accord de consolidation des dettes résultant des crédits commerciaux garanti par la GRE
[60].
[58] En 1983, le tiers monde a versé aux pays industrialisés 92 milliards de dollars pour le service de sa dette, alors qu'il n'a reçu que 85 milliards de dollars sous forme d'aide, de crédits, d'investissements et de transferts de capitaux (FF, 1985, I, p. 302).
[59] Sommet de Londres: Suisse, 10.6.84. Réunion de Carthagène: Suisse, 24.6.84. Problème de l'endettement international : FF, 1984, I, p. 853 ss. (Rapport sur les risques de l'endettement international); Suisse, 16.2.84; NZZ, 12.5.84; L'Hebdo, 23, 7.6.84; 26, 28.6.84; 27.5.84.
[60] FF, 1984, III, p. 829 ss.; BO CN, 1984, p. 1864 ss.; Rapp. gest., 1984, p. 279. Cf. APS, 1983, p. 83. Pour l'adhésion de la Suisse au «Club des 10» cf. infra, part I, 4b (Währung).
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