Année politique Suisse 1985 : Allgemeine Chronik / Schweizerische Aussenpolitik
Aide publique au développement
Par rapport à l'année précédente,
notre aide publique au développement (APD) s'est accrue de 10% sur le plan des dépenses que celle-ci a engendrées. Notre pays a donc poursuivi son effort consistant à augmenter le volume de sa contribution par rapport au produit national brut (PNB), se rapprochant ainsi de la moyenne des pays de l'OCDE. En 1985, ce sont plus de 500 projets dans quelque 40 pays qui ont bénéficié de l'aide bilatérale de la Suisse. Le gros des efforts s'est à nouveau concentré sur les pays africains et plus spécialement sur ceux du Sud du Sahara en raison des conditions climatiques difficiles qu'ont connues ces derniers. De 124 millions de francs (39,8% de notre APD totale) en 1984, notre APD pour l'Afrique est passé à 141 millions (43%) en 1985. Il est apparu que l'aide au développement devait considérablement être accrue, parallèlement à l'aide humanitaire, pour conserver les forces d'autodéveloppement disponibles, faute de quoi les populations ne pourraient plus, d'ici quelques années, se passer d'une aide permanente, même en période de pluies normales. Une nouvelle fois, c'est le développement rural qui s'est vu attribuer les plus grandes ressources (33%), devant l'éducation (13%), la santé, l'hygiène sanitaire et les services (9% chacun)
[37].
Suite à un rapport de la commission de gestion du Conseil national qui avait mis en lumière en 1984 les difficultés recontrées par des projets de développement mis en oeuvre au Népal et le manque de contrôle sur la réelle efficacité de ceux-ci, la Commission des affaires étrangères, tout en admettant ces critiques, a conclu qu'il ne fallait pas tirer d'un cas isolé des conclusions générales sur l'ensemble de la politique de développement pratiquée par notre pays. La commission en a toutefois profité pour déposer un postulat demandant au Conseil fédéral de présenter un rapport sur sa politique, de coopération et sur les résultats obtenus d'ici fin 1986
[38]. Sur le plan de la coopération technique multilatérale, le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), dont la Suisse fait partie, prévoit pour son 4e cycle, s'étendant de 1987 à 1991, une croissance annuelle de 8% de ses ressources. La contribution helvétique au Fonds international de secours à l'enfance (FISE) est d'autre part passé de 9 à 12 millions de francs de 1984 à 1985
[39].
Les Chambres ont également permis au gouvernement fédéral de poursuivre son effort de collaboration à court terme en votant un nouveau crédit de programme en faveur de
l'aide humanitaire internationale se montant à 440 millions de francs. Durant l'année, ce sont quelque 150 millions qui ont été consacrés à ce titre, dont près de la moitié uniquement pour l'aide alimentaire. De graves famines ont en effet touché certains pays africains, tels l'Ethiopie, le Soudan et l'Angola. Comme par le passé, la Confédération a conduit ses opérations de secours par l'intermédiaire du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) et du Programme alimentaire mondial (PAM). Les contributions octroyées à ces trois organismes ont ainsi dépassé les 90 millions de francs en 1985. L'Assemblée fédérale a en outre décidé de porter de 20 à 40 millions des francs la contribution annuelle ordinaire en faveur du CICR, celle-ci devant même passer à 45 millions dès 1988. La part de la Confédération au budget du CICR, qui ne se montait plus qu'à 33% en 1984, devrait ainsi remonter à 50%. Le Corps suisse d'aide en cas de catastrophes (ASC) a lui aussi eu l'occasion d'intervenir à maintes reprises et plus spécialement au Mexique (tremblement de terre), en Colombie (éruption volcanique) et au Bangladesh (inondations)
[40]. En début d'année, un hebdomadaire romand a provoqué un débat houleux sur la transparence et la gestion des fonds recueillis par la Chaîne du Bonheur. La polémique engagée a conduit Ja fondation à offrir une meilleure information sur ses activités. Enfin, en proie à de sérieuses difficultés financières, l'Union internationale pour la protection de l'enfance (UIPE), sise à Genève, a décidé sa dissolution. La décision ne deviendra cependant effective qu'en 1986 lors d'une session extraordinaire du Conseil général
[41].
[37] Rapp. gest., 1984, p. 32; 1985, p. 15 ss. ; NZZ, 14.5.85. M. Ruf (an, BE) a déposé au CN une motion exigeant du CF qu'il fixe des normes restrictives pour l'octroi de crédits au titre de l'aide au développement (Délib. Ass. féd., 1985, V, p. 79). Cf. également Ww, 27-31, 4.7.-1.8.85 et Annuaire Suisse—Tiers-Monde 1985, Genève 1985. Voir aussi infra (Mesures économiques et commerciales en faveur des pays en développement).
[38] FF, 1985, I, p. 1354 ss. ; BO CN, 1985, p. 797 s. Le CF a décidé de terminer son projet au Népal en octroyant un nouveau crédit de 8,2 millions de francs (NZZ, 5.9.85).
[39] Rapp. gest., 1985, p. 34 s. Voir aussi O. Matzke, «Hilft die Hilfe?», in Schweizer Monatshefte, 65/1985, p. 123 ss.
[40] Crédit : FF, 1985, I, p. 149 ss. ; II, p. 309 s.; BO CE, 1985, p. 95 ss.; BO CN, 1985, p. 786 ss. ; NZZ, 4.6.85. Cf. APS, 1984, p. 52. Activités 1985 : Rapp. gest., 1985, p. 37 ss. Contribution au CICR: FF, 1985, I, p. 873 ss. ; II, p. 1376; BO CN, 1985, p. 806 ss.; BO CE, 1985, p. 594 ss.; 24 Heures, 28.2.85. Voir aussi motion Oester (adi, ZH, Délib. Ass. féd.,1985, IV, p. 70). ASC: Rapp. gestion, 1985, p. 40; Ww, 40, 3.10.85 (Mexique), a: également motion G. Cotti (pdc, TI, Délib. Ass. féd., 1985, V, p. 47).
[41] Chaîne du bonheur: L'Hebdo, 2-10, 10.1.-7.3.85; JdG, 28.2.85. UIPE: JdG, 19.11.85.
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