Année politique Suisse 1985 : Allgemeine Chronik / Schweizerische Aussenpolitik
 
Commerce extérieur
Après la forte reprise de l'année précédente, la croissance de la production mondiale s'est ralentie en 1985 en n'atteignant que 3%. Ce fléchissement a surtout été perceptible aux Etats-Unis sous l'effet du cours élevé du dollar. Par contre, en Europe, une certaine réactivation de la demande intérieure, notamment des investissements privés et de la consommation, a été accompagnée du taux d'inflation le plus bas enregistré depuis 13 ans. Cependant, sous l'effet du ralentissement des impulsions venues des Etats-Unis et de la contraction du commerce des pays en voie de développement (PVD), la progression du volume des échanges mondiaux a fortement diminué par rapport à l'année précédente, passant ainsi de 9% à 3%. En valeur réelle, le commerce mondial a augmenté de moins de 1 % contre 5,5% en 1984, se chiffrant ainsi à 1910 milliards de dollars. Seules les importations des pays à économie planifiée ont vu leur croissance augmenter en raison principalement du rôle toujours plus important joué par la Chine populaire dans le commerce international. Pour la troisième fois depuis 1950, le volume du commerce des produits agricoles a accusé une baisse. En fait, les produits manufacturés (qui représentent le 65% de la valeur du commerce mondial des marchandises) se sont révélés comme étant le seul élément dynamique avec une croissance de leur volume de 5% (contre 12% tout de même l'année auparavant) [44].
Le commerce extérieur de la Suisse a été marqué par la hausse de nos exportations et par un léger recul dans la progression de nos importations. Ces deux éléments ont dégagé un taux de croissance en termes réels de plus de 3,5%, ce qui représente le deuxième meilleur résultat obtenu depuis le premier choc pétrolier. En valeurs absolues, les exportations ont atteint sur l'ensemble de l'année 66,6 milliards de francs (1984: 60,7 milliards) et les importations 74,8 milliards (69,0 milliards). La balance commerciale s'est soldée par un déficit légèrement moins grand que celui de l'année précédente avec 8,16 milliards (8,37 milliards). La balance des revenus (total des transactions courantes) a quant à elle poursuivi sa progression en dégageant un excédent de 11,1 milliards (8,9 milliards).
Par rapport à 1984, nos ventes à l'étranger se sont accrues de 11,2% en valeur nominale et de 9,1 % en volume. En difficulté depuis de nombreuses années, l'industrie des machines et l'horlogerie ont enregistré la plus forte expansion (respectivement 12,8% et 8,2% en volume). La chimie (7,1 %), l'industrie des métaux (6,3%) et le textile (6,0%) ont obtenu des scores moins élevés. Nos exportations de biens d'équipement ont dans l'ensemble progressé de manière spectaculaire avec un taux de 10,7% en volume (1984: 3,1 %). Avec un accroissement de 8,8%, celles de biens de consommation ont également augmenté (1984: 6,4%), alors que celles de matières premières et de produits semi-fabriqués accusaient une légère baisse de croissance avec 7,9% (9,8%). Contrairement à l'année auparavant, nos importations se sont développées de manière moins soutenue que nos exportations. Elles se sont accrues de 10,1 % en valeur nominale et de 5,2% en volume. Nos achats à l'étranger de biens d'équipement ont augmenté de 8,7% (1984: 3,6%), ceux de matières premières et de produits semi-ouvrés de 7,6% (10,1%) et ceux de biens de consommation de 2,5%(9,6%). Nos importations de produits énergétiques ont pour leur part régressé de 0,2% (0,8%).
La part de nos ventes en direction des pays de l'OCDE non-européens a poursuivi sa progression: avec un taux de croissance de 14,7% par rapport à 1984, elle représente à présent le 15,7% de nos exportations. Une fois de plus, les marchés américain (+15,6%), canadien (+ 37,0%) et australien (+14,3%) se sont révélés particulièrement attractifs pour notre industrie, alors que le Japon ne progressait que faiblement (+ 6,2%). A eux seuls, les Etats-Unis absorbent maintenant le 10,3% de nos exportations. Ils sont toujours précédés par l'Allemagne fédérale qui reste de loin notre plus fort client avec une part de 19,7%. Nos ventes vers les pays de la Communauté européenne (CE) ont enregistré une progression de 9,7%, celles vers les pays de l'AELE croissant elles de 9,4%. Si nos exportations vers les pays en développement non producteurs de pétrole et vers ceux à économie planifiée se sont accrues respectivement de 11,5% et 28%, celles destinées aux pays de l'OPEP ont accusé une baisse de 8,2%. Avec une progression de 102,40%, le marché chinois a montré une nouvelle fois des perspectives intéressantes. Nos importations en provenance des pays de l'OCDE se sont accrues de 10%. Nos achats à l'Allemagne fédérale (+13,8%), aux Pays-Bas (+12,6%) et au Japon (+12,5%) ont fortement progressé, alors que ceux conclus avec les Etats-Unis ont baissé (— 3,8%), à l'instar de ceux en provenance des pays en développement (— 2,1 %), des pays à économie planifiée (— 0,5%) et de l'Afrique du Sud (—15,9%) [45].
 
[44] JdG, 27.3.86 (évaluation du GATT).
[45] FF, 1986, I, p. 474 ss. (Rapport sur la politique économique extérieure); BNS, Bulletin mensuel juillet 1986, p. 113; RFS, 10, 11.3.86. Cf. APS, 1984, p. 76 s. En faisant abstraction des métaux précieux, ainsi que des objets d'art et des antiquités (indice II), les exportations atteignent 61,9 milliards de francs et les importations 70,3 milliards, soit un déficit de la balance commerciale de 8,4 milliards, alors qu'il était de 8,2 milliards en 1984 (FF, 1986, I, p. 564). Voir également Bulletin/Commission pour les questions conjoncturelles, no 299, supplément de La Vie économique, 59/1986, fasc. 3, ainsi que K. Furgler, «Der pazifische Wirtschaftsraum: Partner und Konkurrenten für die Schweiz», in Documenta, 1986, no 1, p. 16 ss.