Année politique Suisse 1985 : Sozialpolitik / Gesundheit, Sozialhilfe, Sport
Politique de la santé
L'explosion des coûts reste la préoccupation majeure de la politique de la santé. Dans le cadre du programme n° 8 du Fonds national suisse de la recherche scientifique a été réalisée une
importante étude sur le prix de la santé en Suisse. Celle-ci a démontré que la loi de l'offre et de la demande ne fonctionnait pas dans le domaine médical. Le prix de la santé est ainsi non seulement fonction du nombre de malades, mais aussi proportionnel au nombre de médecins. Dans presque tous les cantons, la population stagne, alors que le nombre de docteurs a fortement tendance à augmenter. Le médecin accroît alors le nombre des consultations et compense ainsi largement la diminution du nombre de ses malades. De cette manière, le coût de la santé augmente sensiblement et le vieillissement de la population, souvent cité comme cause importante de l'explosion des coûts de la santé, n'a, selon cette étude, qu'une influence minime. L'auteur de la recherche a montré qu'en six ans le nombre de consultations avait progressé en moyenne de plus de 25%, étant entendu que l'effectif de la population restait stable et que le nombre de médecins augmentait simultanément. Dans le même temps, les coûts par consultation ont en moyenne augmenté de quelque 50%
[1]. La Société suisse pour la politique de la santé a estimé que les dépenses enregistrées durant l'année s'étaient montées à 19 milliards de francs. L'accroissement incessant du personnel hospitalier est l'une des causes majeures de cette inflation des coûts de la santé
[2]. Face à ce problème lancinant, diverses solutions ont été ébauchées.
La révision de la loi fédérale sur l'assurance-maladie ou les initiatives populaires lancées de divers milieux n'ont pas pu esquisser de solutions efficaces. Un modèle de réforme a pourtant été élaboré, qui vise en premier lieu à redéfinir clairement le rôle et la responsabilité de chaque partenaire dans le financement du système
[3].
Cette hausse des coûts a amené la Société suisse pour la politique de la santé et la Fédération romande des consommatrices (FRC) à
dresser une statistique sur l'utilisation des médecines parallèles. Un sondage effectué par la FRC a montré que
l'homéopathie était de loin la thérapie parallèle la plus utilisée. Derrière, on trouve l'acupuncture, la réflexologie plantaire, le reboutage et autres manipulations. Le sondage a de plus démontré que plusieurs médecins accordaient, dans certains cas, une place importante à ces médecines parallèles
[4]. Par ailleurs, la revue «Beobachter» a lancé une initiative populaire «contre l'application abusive des techniques de reproduction et de manipulation génétique à l'espèce humaine». Cette initiative vise à interdire les banques d'embryons, la commercialisation des services de mères porteuses, les manipulations génétiques douteuses, ainsi que les préparations pharmaceutiques à base d'embryons humains. Le nouvel article constitutionnel proposé charge la Confédération d'édicter des prescriptions sur les manipulations du patrimoine reproducteur et génétique humain. Elle devrait ainsi veiller à assurer le respect de la dignité humaine et la protection de la famille
[5].
La lutte contre le
SIDA (syndrome d'immuno-déficience acquis) s'est amplifiée. Lors de sa session d'automne, le Conseil national a adopté un postulat Günter (adi, BE) priant le Conseil fédéral de faire usage de ses compétences pour renforcer la lutte contre cette maladie. Il s'agit notamment de rendre obligatoire le test SIDA pour toutes les conserves de sang, avant que celles-ci ne soient données au destinataire. De plus, le postulat propose que la Confédération désigne des laboratoires où la population pourrait se soumettre gratuitement au test, si les cantons n'agissent pas de leur propre chef
[6].
[1] R. Doppmann, Determinanten der Nachfrage nach Gesundheit und der Inanspruchnahme medizinischer Leistungen, Basel 1985; 24 Heures, 15. 7.85. Cf. aussi Domaine public, 759, 24.1.85; 763, 21.2.85; L'Hebdo, 13, 28.3.85; P. Gygi / A. Frey, Das schweizerische Gesundheitswesen, Basel 1985.
[2] NZZ, 30.1.85; 23.3.85.
[3] Bund, 12.4.85; 10.5.85; SZ, 25.4.85; JdG, 9.5.85; 25.11.85; BZ, 10.5.85; Suisse, 19.10.85.
[5] FF, 1985, II, p. 1386 ss; presse du 16.10.85.
[6] BO CN, 1985, p. 1826 ss. Pour d'autres informations sur le SIDA en Suisse, voir L'Hebdo, 16, 18.4.85; 37, 12.9.85; Suisse, 3.7.85; 12.9.85; 16.9.85; 13.10.85; 23.10.85; 6.11.85; 24 Heures, 3.7.85; 3.9.85; 4.9.85; 12.9.85; NZZ et BaZ, 12.9.85; Vat., 12.10.85.
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