Les catastrophes survenues fin avril à la centrale nucléaire soviétique de
Tchernobyl et début novembre dans l'entrepôt chimique de Sandoz à Schweizerhalle (BL) ont remis en cause la conception même de la protection civile en Suisse. Définie par la loi comme étant une partie de notre défense nationale, visant à protéger les personnes et les biens lors des conflits armés, mais également en temps de paix, celle-ci a montré ses limites à l'occasion de ces deux accidents. Essentiellement basée sur des scénarios guerriers, elle a péché par son incertitude et son manque de détermination et d'information auprès de la population. Si l'infrastructure était suffisante, les événements de Tchernobyl et de Schweizerhalle ont démontré à quel point les citoyens helvétiques étaient dans l'ignorance des possibilités offertes par la protection civile, nombreux étant ceux qui ne savaient pas où chercher l'information nécessaire. Certains responsables de la protection civile, soutenus en cela par plusieurs députés de tous horizons politiques au cours de la session d'hiver du Conseil national, ont ainsi prôné une réorganisation complète afin que celle-ci soit véritablement apte à l'avenir à remplir sa tâche lors de catastrophes en temps de paix. Le DFJP s'est quant à lui donné comme mandat pour ces deux prochaines années de mieux faire connaître au public les possibilités d'action, d'utilisation et d'aide offertes par la protection civile
[29].
[29] BO CN, 1986, p. 609 s., 776 ss. (Tchernobyl) et 1864 ss. (Schweizerhalle); Bund, 12.6.86 (interview de H. Mumenthaler, directeur de l'Office fédéral de la protection civile); 24 Heures, 19.7.86; WoZ, 40, 3.10.86; NZZ, 25.10.86; 29.11.86; BaZ, 8.11.86; Ww, 51, 18.12.86. Voir aussi infra, part. II, 1c. Pour les accidents de Tchernobyl et de Schweizerhalle, cf. supra, part. I, 2 (Relations bilatérales) et infra, part. I, 4c (Lebensmittel), 6a (Politique énergétique) et 6d (Umweltpolitik).