Année politique Suisse 1987 : Allgemeine Chronik / Schweizerische Aussenpolitik / Institutions mondiales
print
Crise de l'endettement
La dette globale des pays en développement a atteint en 1987 1 100 milliards de dollars (contre 1 035 milliards en 1986). Si le protectionisme, la faible croissance de l'économie mondiale et le maintien de taux d'intérêt élevés ne sont guère favorables au règlement de ce problème [78], la probabilité d'une remise des dettes, notamment pour les pays les moins avancés, s'accroît et pourrait dès lors autoriser quelque espoir. Le Conseil national a d'ailleurs accepté d'entrer en discussion sur le problème de l'endettement international, et notamment sur la répudiation totale de la dette des pays les plus pauvres, posé par l'interpellation Widmer (adi, ZH) [79].
Cependant, la situation des différents pays en développement demeure inégale. Si les pays nouvellement industrialisés du Sud-Est asiatique ont connu une croissance en 1987, ceux d'Amérique latine et du Sud ont vécu une période de stagnation alors que la crise de l'endettement s'est aggravée en Afrique. Ce sont les pays africains qui ont principalement souffert de la baisse du dollar et des prix des matières premières. De ce fait, un nombre croissant d'entre eux n'ont plus pu assurer le service de leur dette extérieure.
A ce titre, la Suisse a conclu des accords de consolidation avec le Nigéria (190 millions de francs), la Côte d'Ivoire (84 millions), la Tanzanie (24 millions), la Sierra Leone (16 millions), la Zambie (8,8 millions), le Gabon (6,6 millions), le Zaïre (4 millions) et Madagascar (1,3 million). Dans le cadre d'actions internationales, elle a également accordé des aides à la balance des paiements au Mozambique (10,1 millions de francs) et à la Tanzanie (10 millions). De même, plusieurs rééchelonnements de la dette ont été octroyés notamment au Mexique (portant sur 43,5 millions de francs), à la Bolivie (38 millions) et à Cuba (4,8 millions) [80]. Notre pays a aussi offert un soutien de 40 millions de francs à l'Inde au profit des artisans et des petits entrepreneurs [81].
Le Conseil national a transmis le postulat de la Commission des pétitions portant sur les relations économiques de la Suisse avec le Tiers-Monde. Fondé sur la pétition de sept oeuvres d'entraide helvétiques [82], qui avait recueilli 109 700 signatures en 1986, il invite le gouvernement à présenter un rapport sur sa politique économique à l'égard des pays en développement ainsi qu'à encourager la production, dans ces Etats, de biens socialement et écologiquement compatibles [83].
 
[78] L'Hebdo, 24.9.87; JdG, 30.9.87.
[79] BO CN, 1987, p. 1509 ss. Cf. aussi APS, 1986, p. 82.
[80] "Rapport sur la politique économique extérieure 87/1+2", in FF, 1988, I, p. 976 ss.; Rapp. gest., 1987, p. 315 ss.; NZZ, 24.12.87. Les autres mesures prises par la Suisse concernant la collaboration avec les pays en développement cf. supra (Aide publique au développement).
[81] NZZ, 24.12.87.
[82] Pain pour le prochain, Caritas, Action de carême des catholiques suisses, Entraide protestante Suisse, Helvetas, Oeuvre d'Entraide Ouvrière et Swissaid.
[83] BO CN, 1987, p. 1193 s.; Délib. Ass. féd., 1987, Il, p. 113; Bund, 25.9.87.