Année politique Suisse 1987 : Allgemeine Chronik / Schweizerische Aussenpolitik
 
Relations économiques extérieures
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Commerce mondial
En 1987, la croissance des pays de la zone OCDE s'est située à 2,75%, le léger ralentissement enregistré aux Etats-Unis et en Europe étant compensé par une accélération au Japon [55]. Les pays industrialisés ont donc connu une croissance identique à celle de l'année précédente. Toutefois, cette évolution a été très inégale, le premier semestre étant marqué par une faible et le second par une forte croissance [56]. Ce processus a été perturbé par le krach boursier du 19 octobre ainsi que par la chute spectaculaire du dollar qui s'ensuivit. Il a été suscité par la crise de confiance provoquée par les déficits continus du budget et de la balance commerciale des Etats-Unis (respectivement 161 et 170 milliards de dollars en 1987) [57], la montée des taux d'intérêt issue d'une politique monétaire généralement restrictive ainsi que par un gonflement spéculatif des cours boursiers [58]. Le krach a démontré les risques représentés par la persistance des déséquilibres économiques mondiaux. Mais l'atteinte qu'il est susceptible d'avoir porté aux conditions de croissance des prochaines années est aujourd'hui difficilement estimable. Par la suite, l'expansion monétaire s'est accrue dans tous les grands pays et les taux d'intérêt ont repris leur mouvement de recul interrompu les mois précédents.
La croissance du volume du commerce mondial a fléchi en 1987, pour se situer entre 3 et 3,5%, l'élément le plus dynamique restant le commerce dans la zone CEE [59].
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Commerce extérieur suisse
Si l'expansion conjoncturelle s'est affaiblie en Suisse en 1987, la conjoncture intérieure s'est bien maintenue. Les importations ont augmenté de 1,9% en valeur nominale par rapport à 1986, pour se chiffrer à 75,17 milliards de francs. Les exportations helvétiques, bien qu'ayant subi de fortes ,variations en cours d'année (-2,2% en terme réel au premier semestre, +5,3% au second), ont finalement connu une légère croissance en terme nominal de 0,4% et se sont élevées à 67,47 milliards de francs [60]. La stagnation des exportations a donc été compensée par une conjoncture intérieure favorable, la croissance réelle s'élevant à quelque 2%, contre 2,5% en 1986 [61]. Malgré une amélioration des termes de l'échange, consécutive à une forte appréciation du franc suisse et à une baisse des prix du pétrole et des matières premières, le déficit de la balance commerciale s'est accru de près d'un cinquième en 1987 pour se chiffrer à 7,69 milliards de francs [62].
Selon les branches, les exportations de produits chimiques, de machines et de métaux ont connu l'expansion en volume la plus importante (+1,8%, +1,3%, +1,7%), alors que celles des textiles régressaient (-1,1 %). L'horlogerie a atteint un niveau record, ses exportations ayant progressé de 1,6%. Les importations de biens d'équipement et de consommation ont été les plus conséquentes en volume (+10%, +8,1%) [63]; ce qui illustre le bon comportement de la demande intérieure.
Géographiquement, les exportations en direction des pays de l'OCDE non européens ont régressé de 1% par rapport à 1986. Mais si nos ventes aux Etats-Unis (-6,7%) et au Canada (-11,2%) ont diminué, elles ont par contre nettement augmenté à destination du Japon (+18,5%), traduisant la volonté de ce pays de s'ouvrir au commerce mondial. Nos exportations ont globalement progressé vers la CEE (+2,3°/o), fortement à destination de la Belgique-Luxembourg (+12,3%) et du Portugal (+11,9%), mais décru face au Danemark (-9,6%) et à la Grande-Bretagne (-2,8%). Elles se sont également accrues dans les pays à économie planifiée (+2,2%), notamment en Union soviétique (+32,7%). Par contre, elles ont régressé vis-à-vis de l'AELE (-2,0%) – avec une baisse record en Norvège (-15,8%) – et des pays de l'OPEP (-7,8%).
Si les importations suisses se sont bien comportées en 1987, soulignons leur forte progression en provenance d'Afrique du Sud (+156,2%). Elles ont également crû avec la Chine (+28,8%), les pays en développement non producteurs de pétrole (+22,2%), l'AELE (+5,6%) et la CEE (+1,0%). Elles ont stagné avec les Etats-Unis (+0,6%) et se sont réduites avec les pays à économie planifiée (-19,9%) ainsi qu'avec ceux de l'OPEP (-3,4%).
La CEE est restée notre cliente la plus importante puisqu'elle a absorbé 55,7% de nos ventes, l'Allemagne fédérale en totalisant à elle seule 21,3%, devant la France (9,1%) et l'Italie (8,3%). Les pays en développement ont consommé 16,5% de nos exportations, les pays de l'OCDE non européens 14,6%, les Etats-Unis obtenant une part de 8,8%. Mais la CEE a aussi été notre plus gros fournisseur puisqu'elle a constitué 72,1 % de nos importations, la RFA en détenant 34,3% [64].
 
[55] FF, 1988, I, p. 976 ss. L'Hebdo, 24.9.87.
[56] RFS, 10, 8.3.88; SNB, Geschäftsbericht, 1987, p. 5 ss.
[57] L'Hebdo, 29.4.87; RFS, 8.3.88; La Vie économique, 1988, no 2, p. 13 ss.
[58] RFS, 8.3.88; FF, 1988, I, p. 976 ss.
[59] FF, 1988, I, p. 976 ss. Cf. aussi infra, part. I, 4b (Börse).
[60] "Rapport sur la politique économique extérieure 87/1+2", in FF, 1988, I, p. 1065.
[61] FF, 1988, I, p. 976 ss.; La Suisse, 20.1.88; NZZ, 2.2.88. Cf. aussi APS, 1986, p. 79.
[62] FF, 1988, I, p. 1063.
[63] FF, 1988, I, p. 1063.
[64] "Rapport sur la politique économique extérieure 87/1+2", in FF, 1988, I, p. 1065; La Vie économique, 1988, no 2, p. 9 ss.