Année politique Suisse 1987 : Bildung, Kultur und Medien / Bildung und Forschung / Ecoles primaires et secondaires
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Enseignement d'une seconde langue nationale
Si l'inculcation de tels sentiments est importante dans notre pays, le multilinguisme fait lui aussi partie de nos valeurs fondamentales. En Suisse, la connaissance de plusieurs langues prend une signification particulière puisqu'elle permet d'établir un lien entre plusieurs cultures constitutives d'un même Etat. C'est pourquoi en 1975 déjà la CDIP avait établi des principes concernant l'enseignement d'une deuxième langue nationale au niveau primaire. Celui-ci se ferait dès la cinquième année, sans note ni devoirs à domicile.
En Suisse romande, les recommandations de la CDIP ont été réalisées ou sont en voie de l'être. Au Tessin, le français est enseigné dès la troisième année, l'allemand dès la septième. En Suisse alémanique, ces postulats sont plus contestés. Seul Berne a concrétisé ces recommandations à l'heure actuelle. Elles sont en cours de matérialisation dans les cantons de Glaris, Soleure, Bâle-Ville, Saint-Gall et Zurich. Dans les deux derniers cités, des initiatives populaires (notons que l'initiative populaire zurichoise a abouti) s'opposent à l'introduction du français au niveau primaire. Les arguments des opposants résident dans la surcharge des professeurs et du plan d'étude des élèves ainsi que dans les risques d'interférence avec la langue maternelle. Ils craignent également que cet enseignement ne se fasse au détriment des autres matières. Des essais et des classes pilotes existent dans les cantons de Lucerne, Thurgovie, Appenzell Rhodes-Intérieures, Argovie et Bâle-Campagne. Mais dans ce dernier canton ainsi que dans ceux de Schaffouse et des Grisons, les autorités se sont prononcées contre l'introduction du français à l'école primaire. En Suisse centrale, une décision de principe sur l'introduction d'une seconde langue en primaire pour l'année scolaire 1991/92 a été prise mais chaque canton restant libre de son application, aucune concrétisation n'est encore apparue [2].
 
[2] TA, 11.9.87; BaZ, 12.9.87; NZZ, 4.11.87; Civitas, 6, juin 1987, p. 185 ss.