Année politique Suisse 1987 : Bildung, Kultur und Medien / Bildung und Forschung / Hautes écoles
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Ecoles polytechniques fédérales
Certains milieux helvétiques se sont inquiétés du retard pris par notre pays dans la formation et la recherche, particulièrement au niveau des écoles polytechniques fédérales. Ce retard serait essentiellement dû au plafonnement du personnel fédéral. Les EPF ne seraient donc plus en mesure de remplir leurs fonctions d'enseignement et de recherche, compte tenu de l'augmentation des effectifs et des nouveaux domaines d'instruction. Cette problématique s'est traduite par le dépôt de deux motions des sénateurs Lauber (pdc, VS) et Schaffter (pdc, JU) demandant l'une l'assouplissement, l'autre la suppression, du blocage du personnel dans les EPF. Les deux textes ont été classés suite à l'octroi — notamment sous la pression du rapport Hayek — de postes (50 en 1985, 150 en 1986) aux deux écoles précitées. Ceci était d'autant plus nécessaire que de nouveaux enseignements sont prévus: à Zurich, une formation dans les sciences de l'environnement, à Lausanne, en informatique par le biais de la création d'un département en la matière [13].
Les écoles polytechniques fédérales sont, aujourd'hui encore, régies par l'ancienne loi datant de 1854 après le rejet par le souverain d'une législation en la matière en 1969. Sous la pression des changements intervenus depuis le siècle dernier — et notamment la reprise par la Confédération de l'EPUL — ainsi que des conclusions des susmentionnés rapport Hayek et thèses du Vorort, le gouvernement a adopté un message proposant une nouvelle loi sur les EPF. Dans cet état d'esprit, le Conseil national a accepté le postulat Ruffy (ps, VD) demandant le respect des principes de décentralisation, de coordination des efforts dans la recherche et de coopération entre EPF et universités dans le projet de loi [14]. Ses quarante articles visent à créer un droit durable, à donner une plus grande autonomie aux deux écoles et à proposer une nouvelle structure d'organisation. Procurer aux étudiants une bonne formation, encourager et soutenir la relève scientifique, exploiter et développer la recherche, créer des prestations techniques, telles sont les tâches attribuées aux EPF par la loi. Néanmoins, elle est contestée et jugée inapte par l'Union nationale des étudiants de Suisse (UNES) ainsi que par l'association des étudiants et assistants de l'EPFZ, notamment au niveau de la représentation dans les organes de gestion [15].
Par ailleurs, le parlement a approuvé un crédit s'élevant à plus de 424 millions de francs pour les projets de construction des EPF ainsi que de l'Institut suisse de recherche nucléaire. Parmi ces projets figurent la troisième étape du déplacement de l'EPFL de Lausanne à Ecublens (VD) ainsi qu'une contribution de 45 millions de francs à la construction d'un métro reliant le centre du chef-lieu vaudois à la gare CFF de Renens (VD). La procédure a quelque peu traîné suite à une divergence, entre les deux Chambres, portant sur un montant de trois millions. Le Conseil fédéral acceptant la suppression de cette somme, le crédit fut finalement adopté par les chambres [16].
 
[13] BO CE, 1987, p. 249 ss.; NZZ, 7.5. et 13.8.87.
[14] BO CN, 1987, p. 1462 s.
[15] NZZ, 31.12.87; Zürcher Student/in, 29.10. et 6.11.87. Cf. aussi APS, 1986, p. 184 ss.
[16] BO CN, 1987, p. 122 ss.; BO CE, 1987, p. 139; FF, 1987, I, p. 1010. Cf. aussi APS, 1986, p. 139.