Année politique Suisse 1988 : Sozialpolitik / Soziale Gruppen / Politique familiale
Le Conseil national ayant rejeté en 1987 le principe de la solution fédéraliste, le dossier de l'interruption de grossesse se trouve à nouveau plongé dans l'impasse politique. Le
lancement de l'initiative populaire en faveur de la solution des délais, annoncée par l'Union suisse pour la décriminalisation de l'avortement pour le début de l'année 1988,
a finalement été ajourné. Faute d'appuis politiques et financiers, les initiants ont jugé opportun d'attendre un moment plus propice pour la récolte des signatures. Le texte de l'initiative insiste en particulier sur le libre choix de la femme et sur son droit à être informée de manière approfondie
[40]. Comme la libéralisation de la législation sur l'interruption volontaire de grossesse est bloquée au niveau fédéral, les organisations féminines ont décidé d'entreprendre une campagne de sensibilisation du public afin de relancer le débat et de miser sur une libéralisation au niveau des cantons. En effet, la législation en vigueur, qui date de 1942 et n'autorise en principe l'interruption de grossesse que si la vie ou la santé de la mère sont en danger, n'est plus appliquée dans de nombreux cantons dits libéraux, comme Vaud, Genève, Berne ou encore Zurich
[41].
[40] BZ, 26.1.88; Bund, 2.4.88; NZZ et JdG, 5.7.88. Cf. aussi APS 1987, p. 214.