Année politique Suisse 1988 : Bildung, Kultur und Medien / Bildung und Forschung
 
Enseignement secondaire supérieur
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Examens de maturité
L'harmonisation du début de l'année scolaire pose le problème de la date des examens de maturité et par conséquent, celui de la durée totale des études y conduisant. Quatre solutions sont actuellement ouvertes. La première réside dans le maintien des 12 ans et demi d'études où les examens auraient lieu en décembre–janvier. La difficulté se situe dans le hiatus ainsi créé entre la fin des études secondaires (janvier) et le début des hautes écoles (automne). Selon certains, cette solution est favorable aux enfants de parents aisés pouvant offrir à leurs adolescents des séjours linguistiques ou des voyages; l'enfant plus défavorisé désirant mener de hautes études doit, quant à lui, subvenir à ses besoins lors de cette pause. La seconde issue consiste à ramener la durée scolaire à 12 ans mais elle implique presque obligatoirement un accroissement de la surcharge des élèves si le volume de la matière n'est pas diminué. La troisième option demande d'allonger la durée scolaire à 13 ans mais elle nécessiterait un remodelage du secondaire gymnasial et pourrait décourager les élèves. La dernière alternative maintiendrait 12 années scolaires et demi mais intégrerait à celles-ci un stage de six mois consistant en une expérience hors scolarité (séjour linguistique, stage professionnel, travail, voyage) [32].
Le parlement bernois a opté pour une prolongation des études bien que Leni Robert, directrice de l'Instruction publique, se soit exprimée en faveur du statu quo en raison de l'ambivalence actuelle régnant sur l'organisation de l'école obligatoire [33]. A Saint-Gall, le gouvernement s'est prononcé en faveur du maintien des 12 ans et demi, les examens de maturité ayant ainsi lieu en janvier. Mais un groupe d'élèves s'est opposé à cette solution et a demandé leur maintien en automne. Ils ont invoqué plusieurs raisons dont la lacune temporelle ainsi introduite avant l'entrée aux hautes écoles, les problèmes financiers en résultants, la date tardive d'obtention de la maturité comparativement aux autres pays européens et l'absence de temps de préparation de ces examens [34]. Dans un premier temps, Zurich s'était aussi orienté vers le statu quo (12 ans et demi), les examens de maturité ayant lieu en janvier. Mais le Tribunal fédéral a jugé comme étant anticonstitutionnel cette décision du conseil de l'éducation, la loi scolaire zurichoise précisant qu'il ne doit y avoir aucun temps mort "significatif" entre les examens de maturité et le début des études dans les hautes écoles [35].
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Maturités
L'Office fédéral de la statistique a publié les chiffres concernant les maturants et les types de maturité choisis entre 1975 et 1987. L'on constate que le nombre de certificats est en stagnation ou en légère croissance depuis 1984, la Suisse ayant un pourcentage moyen de maturants de 12,5%, la moyenne européenne se situant à 25%. Les types A (latin–grec) et B (latin–langues vivantes) de maturité sont en relative régression depuis 1975 alors que les types D (langues modernes) et E (économique) sont en progression [36].
 
[32] TA, 16.3.88
[33] Systèmes "6+3" ou "5+4" ou "4+5".
[34] SGT, 9.4.88.
[35] NZZ, 20.2. et 30.8.88.
[36] Lib., 29.12.88.