Année politique Suisse 1989 : Allgemeine Chronik / Schweizerische Aussenpolitik / Principes directeurs
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Actions en faveur de la paix
Doté d'un statut civil mais structuré militairement, le Corps sanitaire suisse en Namibie a concrétisé cette intention gouvernementale. Composé de 155 personnes – dont 40 à 50 femmes – et engagé pour une année, il a pour but d'apporter une aide médicale au Groupe d'assistance des Nations Unies pour la période de transition en Namibie. Conjointement mis sur pied par le DFAE et le département militaire fédéral (DMF), sa logistique sanitaire comprend l'installation de quatre cliniques médicales ainsi que la création d'un réseau de transports. Pour ce faire, le gouvernement a débloqué un crédit de 50 millions de francs. Un montant de 32 millions de francs a également été prévu en cas de prolongation éventuelle de l'engagement de ce corps ainsi que pour la surveillance des élections dans ce territoire: En se lançant dans une telle opération, le Conseil fédéral a pris un double risque: politique d'une part, puisque le peuple suisse, dont on connaît la méfiance à l'égard de l'ONU, devait être convaincu de la pertinence d'un tel soutien et physique, d'autre part, pour les volontaires appartenant à cette «Swiss medical unit». La collaboration entre deux départements, les conflits potentiels entre statut civil, engagement humanitaire et structure militaire ainsi que les conditions très dures de la Namibie (situation de guerre, mauvais moyens de communication et de transport, problèmes de matériel) n'ont de surcroît pas facilité, selon le responsable de l'opération au DMF André Huber, le déploiement de l'équipe [8].
Par ailleurs, dans le cadre de la politique helvétique des bons offices, le Conseil fédéral a mis à disposition de l'ONU 31 observateurs civils pour la surveillance des premières élections libres en novembre 1989 en Namibie; ils devaient en garantir la régularité [9].
Dans un contexte plus général, le gouvernement a adopté une ordonnance réglant le statut des observateurs militaires non armés que la Suisse mettra à disposition de l'ONU au plus tard au début de l'année 1990. Cette décision, prise en juin 1988 après bien des hésitations, concerne cinq officiers volontaires qui devront suivre un cours de trois semaines en Finlande. Le moment et le lieu de leurs engagements dépendront des besoins de l'organisation internationale. Ils auront pour tâche de surveiller l'application d'accords de cessez-le-feu ou le retrait de troupes [10]. Dans ce cadre, le Conseil national a transmis le postulat Ott (ps, BL) demandant la formation de contingents de casques bleus helvétiques [11].
Le gouvernement a également décidé de prolonger jusqu'à fin 1989 son appui au groupe d'observateurs militaires des Nations Unies en Iran et en Irak, qui se traduit par la mise à disposition d'un avion et de son équipage [12]. Enfin, le Conseil fédéral a adopté un second train de mesures de soutien à des actions de maintien de la paix, concernant notamment les forces des Nations Unies à Chypre et au Liban. Ces mesures entreront en vigueur en 1990 [13].
 
[8] Presse des 4.3. et 2.5.89 (conditions de travail en Namibie); 24 Heures et NZZ, 18.5.89; TA, 24.5. et 26.5.89. Cf. APS 1988, p. 66.
[9] 24 Heures, 18.8.89; JdG, 30.9. et 28.10.89; NZZ, 28.10.89.
[10] 24 Heures et Suisse, 23.3.89.
[11] BO CN, 1989, p. 600.
[12] JdG, 26.1.89.
[13] Rapp.gest. 1989, p. 29 ss.