Année politique Suisse 1989 : Allgemeine Chronik / Landesverteidigung / Défense nationale et société
Dans le cadre des débats sur le budget de la Confédération 1990, les Chambres ont accepté celui du DMF, qui s'élève à 5512 millions de francs (+11,4% par rapport à 1989). Dans l'enceinte de la chambre basse, les socialistes, les écologistes et certains indépendants ont vainement tenté de modifier le cours des débats, en arguant du respect des quelques 36% de la population suisse ayant accepté, le 26 novembre, la suppression de l'armée. Les
propositions de renvoi des députés Hubacher (ps, BS) — exigeant des réductions massives du budget du DMF — et Jaeger (adi, SG) — demandant que le taux de croissance du budget militaire n'excède pas 6% (taux de croissance du PIB) — ont toutes deux été rejetées
[19]. Les propositions de minorité développées par le député Carobbio (psa, TI), qui visaient notamment la restriction de certaines dépenses du groupement de l'armement ainsi que celles des programmes de recherche, ont également été refusées
[20]. Pour la majorité bourgeoise, les changements nécessités par le système de défense ne peuvent se faire à court terme et par le biais du financement; il faut, dans un premier temps, les envisager dans le cadre du concept «Armée 95». La suppression du crédit publicitaire dévolu au Service féminin de l'armée, souhaitée par la députée Fankhauser (ps, BL), a également été refusée
[21]. Le budget militaire 1990 a donc été accepté dans la version élaborée par les deux commissions des finances des Chambres, c'est-à-dire réduit de quelque 1,3% retranchés dans le domaine des constructions militaires et du matériel d'armement
[22].
[19] BO CN, 1989, p. 1964 ss. Rejetées à l'appel nominal par 126 voix contre 66 pour la proposition Hubacher et par 118 voix contre 66 pour celle de Franz Jaeger.
[21] BO CN, 1989, p. 1977 ss.; BO CE, 1989, p. 639 ss.