Année politique Suisse 1989 : Bildung, Kultur und Medien / Bildung und Forschung / Ecoles obligatoires
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Durée scolaire
Dans la plupart des cantons, les horaires scolaires n'ont pas été notablement modifiés depuis de nombreuses années. On leur reproche d'être totalement déphasés par rapport à l'évolution sociétale. Quel que soit le nombre de jours envisagés (5, 4 I/z ou 4), le problème central reste le bien-être de l'enfant et son corollaire, le plan horaire des élèves. La réduction de la durée hebdomadaire de l'enseignement impliquerait une redéfinition des matières enseignées. Mais une telle démarche – tendant à une diminution des disciplines – n'est, aujourd'hui, pas ou peu envisagée.
Dès lors, la modification de l'horaire conduit automatiquement à une nouvelle répartition des leçons, envisageable selon trois axes: le report sur les autres jours scolaires, la suppression de l'après-midi de libre ou le raccourcissement des vacances. Actuellement, la plupart des projets visant à l'introduction de la semaine de cinq, quatre ou quatre jours et demi s'oriente vers la première ou la troisième solution. Cependant, la décision d'une telle restructuration est délicate, tant les arguments des partisans et des opposants, que ce soit du point de vue familial, scolaire ou pédagogique, sont pertinents. Une vie où les temps de liberté des uns et des autres sont harmonisés, où les pères peuvent également profiter de leurs enfants qui, eux, peuvent vraiment et pleinement «décompresser» ainsi que l'adaptation de l'école au rythme professionnel parlent en faveur d'une redéfinition des horaires. Mais un stress scolaire accru – notamment dans les degrés supérieurs – pénalisant particulièrement les élèves les plus faibles, la marginalisation croissante des disciplines artistiques, environnementales et religieuses ainsi que des activités extra-scolaires, la suppression des possibilités de rencontre parents-enseignants et l'abandon à eux-mêmes des enfants ne disposant pas d'une cellule familiale «traditionnelle» parlent en sa défaveur [8].
Néanmoins, plusieurs cantons se sont lancés dans de tels projets. Dans le canton de Schaffhouse, les autorités se sont prononcées contre la semaine de cinq jours. Le gouvernement du canton de Zurich a conseillé de rejeter l'initiative populaire «Pour une semaine de cinq jours dans les écoles primaires et secondaires», déposée en septembre 1987. S'il ne refuse pas le principe en tant que tel, il s'oppose par contre à son introduction générale rapide. Le gouvernement cantonal argovien a également rejeté l'initiative populaire en faveur du samedi sans école, lancée en 1988 par une association de parents [9].
Le Conseil d'Etat valaisan, sous réserve de l'approbation du législatif, a décidé d'introduire la semaine de quatre jours et demi dans les écoles du canton. Les milieux enseignants se sont montrés favorables à ce projet, sous réserve de ses conditions d'application qui ne devront pas porter préjudice à la qualité de l'instruction. Il en va de même pour les associations de parents et la plupart des milieux politiques. Afin de compenser cette mesure, l'année scolaire sera rallongée de deux semaines [10]. Dans le canton de Genève, le projet visant à supprimer les cours un samedi sur deux, introduisant ainsi une semaine de quatre jours, a rencontré l'assentiment des milieux enseignants, néanmoins lié à un réel allégement des programmes. Par contre, les parents d'élèves lui sont hostiles et lui préféreraient des congés le mercredi après-midi et le samedi [11].
 
[8] Pour une énumération de quelques-uns des arguments en la matière, cf. APS 1988, p. 226 s.
[9] SH : NZZ, 1.12.89. ZH : NZZ, 9.3.89 ; TA, 19.8.89; cf. aussi APS 1988, p. 226. AG: AT, 5.9.89.
[10] NF, 9.9.89; Lib., 22.9.89.
[11] Suisse, 7.12., 12.12. et 14.12.89.