Année politique Suisse 1989 : Bildung, Kultur und Medien / Bildung und Forschung
 
Recherche
Pour la seconde fois, la Suisse a soumis sa politique scientifique à un examen de l'OCDE. Trois experts venus d'Australie, des Pays-Bas et des Etats-Unis s'y sont donc consacrés. Si, fondamentalement, leur rapport a constaté que la Confédération helvétique demeure dans le peloton de tête des pays dépensant le plus pour la recherche et le développement (R-D), quelques points critiquables sont néanmoins apparus. Ainsi, le partage des tâches entre l’Etat et le secteur privé n'est plus, selon ce compte rendu, compétitif face à la concurrence étrangère. De surcroît, le fédéralisme porte atteinte à l'unité de l'enseignement et de la recherche et suscite des problèmes de coordination entre l'administration centrale et les universités cantonales. Pour affronter plus sereinement les défis futurs, ce document recommande un accroissement de la participation de l'Etat dans les domaines financier, de la fixation des priorités ainsi que dans la coordination de la recherche. De plus, la Confédération devrait davantage encourager la relève et créer un poste de secrétaire d'Etat spécifiquement lié à la science et à la technologie [42].
Les réactions parlementaires à ce rapport ont été nombreuses. Ainsi, les deux Conseils ont transmis la motion de la députée Morf (ps, ZH) demandant l'ouverture d'un crédit spécial destiné à encourager la collaboration internationale, notamment dans la recherche. Il en a été de même à la grande chambre des postulats Longet (ps, GE) – priant le gouvernement de fixer des priorités dans la recherche et sollicitant des mesures visant à améliorer la coordination des dix hautes écoles du pays – et Büttiker (prd, SO), désirant restructurer la politique scientifique. Le Conseil des Etats s'est, quant à lui, préoccupé de la recherche effectuée par le secteur public puisqu'un postulat de sa commission de gestion, s'interrogeant sur l'utilisation de ses résultats par les organes administratifs, a été accepté [43].
Un accord avec la Communauté européenne concernant la pleine association de la Suisse au programme SCIENCE a été approuvé. Ce dernier a pour but la promotion de la coopération transfrontalière entre chercheurs; le financement apporté par la Suisse sera d'environ 8,5 millions de francs sur quatre ans [44]. Il semblerait par ailleurs que la Communauté soit prête à ouvrir son programme COMETT II aux pays de I'AELE. Celui-ci encourage la collaboration internationale entre hautes écoles et économie privée dans le domaine technologique [45]. La Suisse prend désormais part à 35 projets du programme EUREKA ainsi qu'à de nouveaux développements d'ESPRIT (technologies de l'information) et de RACE (télécommunications) [46].
Dans le cadre de la détermination des crédits en faveur de la recherche entre 1992 et 1995, le DFI a décidé de procéder à un contrôle d'efficience des institutions oeuvrant dans ce domaine. Cet examen devra montrer notamment dans quelle mesure ces organes atteignent les buts fixés [47].
Le plus grand accélérateur de particules du monde – le LEP (Large Electron Positron Collider), situé au CERN dans le canton de Genève – a été officiellement inauguré. Construit en six ans, son coût est estimé à 1,3 milliards de francs. A cette occasion, la Confédération et le canton de Genève ont remis à cette organisation deux contributions exceptionnelles de six millions de francs chacune [48].
 
[42] NZZ, 25.2. et 4.3.89; 24 Heures, 4.3.89. Cf. supra, Hautes écoles.
[43] BO CE, 1989, p. 839 et BO CN, 1989, p. 585 (motion Morf); BO CE, 1989, p. 176 et 187 (postulat commission de gestion); BO CN, 1989, p. 1150 s. (postulat Longet) et 2243 (postulat Büttiker).
[44] Rapp.gest. 1989, p. 144 ss.; NZZ, 27.5. et 20.6.89. Accord ratifié par le gouvernement.
[45] NZZ, 24.5.89.
[46] Rapp.gest. 1989, p. 144 ss.
[47] NZZ, 20.9.89.
[48] Suisse, 14.11. et 4.12.89; L'Hebdo, 9.11.89.