Initiative "Pour un district de Knonau sans autoroute". Votation du ler avril 1990
Participation: 41,1%
Non: 1 197 678 (68,6%) / tous les cantons
Oui: 547 353 (31,4%)
Mots d'ordre:
Non: PRD, PDC (1*), UDC, PL, PA; Vorort, USAM, TCS, ACS, ASTAG, FRS.
Oui: PS (3s), PE, AdI, PEP, DS, PdT, Alliance verte; USS, CSCS, VKMB, AST et les organisations de protection de l'environnement.
* Recommandations différentes des partis cantonaux
Initiative "Contre la construction d'une autoroute entre Bienne et Soleure/Zuchwil". Votation du ler avril 1990
Participation: 41,1%
Non: 1 147 434 (66,0%) / tous les cantons
Oui: 592 231 (34,0%)
Mots d'ordre:
– Non: PRD, PDC (1*), UDC, PL, PA; Vorort, USAM, USS, TCS, ACS, ASTAG, FRS.
– Oui: PS (3), PE, AdI, PEP, DS, PdT, Alliance verte; CSCS, VKMB, AST et les organisations de protection de l'environnement.
*Recommandations différentes des partis cantonaux
Les
partisans des initiatives ont soutenu, quant à eux, que le réseau autoroutier helvétique, bien qu'inachevé, était suffisant, toutes les parties du pays étant déjà reliées entre elles. Dans ces conditions, ils ont considéré que la construction de ces trois tronçons allait à l'encontre d'une politique visant à favoriser l'usage des transports publics, assainir l'air et protéger le sol ainsi que les biotopes. D'autre part, ils ont prétendu que, loin de désengorger les localités de leur trop-plein de circulation, ces autoroutes, par l'offre supplémentaire de transport qu'elles représentent, ne feront qu'accroître le trafic routier, même dans les villes et villages riverains. Ils ont souligné l'effet néfaste de ces grands axes, qui feraient disparaître des surfaces importantes de terres cultivables de qualité tout en provoquant un renchérissement du prix du sol à leur proximité. Ils ont également affirmé que l'infrastructure routière ne constituait pas le seul élément du développement économique d'une région ; les échanges qui lui sont nécessaires devraient être orientés vers le rail plutôt que la route. Pour la N1, ils ont mis en évidence son inutilité, la N12 tenant déjà le rôle de lien entre la Suisse romande et la Suisse alémanique. La N5, pour sa part, menacerait gravement les paysages de l'Aar ainsi que la faune et la flore de la plaine de Granges. Quant à la N4, il fut argué que ce tronçon augmenterait la circulation, déjà saturée, en direction du Tessin par le Gothard ainsi que le trafic pendulaire vers Zurich
[43].
La
campagne précédant le scrutin fut très vive. Si les partisans des initiatives trèfle ont été très actifs, leurs opposants ne furent pas en reste et utilisèrent des moyens financiers importants. Les défenseurs des trois tronçons contestés, en premier lieu ceux de la N1, publièrent de nombreux encarts dans les journeaux des cantons non-concernés afin de faire appel à la "solidarité confédérale“ en faveur des autoroutes
[44]. Cela trahit notamment la crainte, souvent exprimée, que la Suisse alémanique, de par sa plus grande sensibilité écologique, ne rejette les tronçons désirés par les Romands. Par ailleurs, certaines communes, de la Broye plus spécialement, allèrent jusqu'à soutenir financièrement les comités contre ces initiatives. Cette attitude attira de nombreuses critiques et fut considérée comme étant à la limite de la légalité
[45].
L'analyse Vox relève l'extrême similitude du profil et des motivations des votants entre ces initiatives et "halte au béton". Les partisans de ces textes ont considéré que le réseau routier était suffisant et que de nouvelles atteintes à l'environnement n'étaient pas nécessaires. Les opposants, quant à eux, ont surtout été sensibles à l'argument selon lequel le réseau des routes nationales se devait d'être terminé, afin de jouir d'une certaine cohérence
[46].
[34] FF, 1990, I, p. 574 ss. Voir APS 1988, p. 148 et 1989, p. 146. Généralités sur l'initiative: presse du mois de mars.
[35] FF, 1990, II, p. 976 ss. ; presse du 2.4. et 3.4.90; VO, 15, 12.4.90.
[36] Arguments contre l'initiative: NZZ, 23.2. et 27.2.90; 24 Heures, 27.2.90 et presse du mois de mars. Voir aussi RFS, 13, 27.3.90.
[37] Arguments en faveur de l'initiative: NZZ, 31.1.90; 24 Heures, 21.2.90; presse du 28.2.90 et du mois de mars. Voir aussi DP, 987, 15.3.90 et VO, 13, 29.3.90.
[38] 24 Heures, 21.2. et 28.3.90; NZZ, 27.2. et 19.3.90; JdG, 21.3.90; Suisse, 25.3.90.
[39] Vox, Analyse des votations fédérales du ler avril 1990, Genève 1990.
[40] FF, 1990,1, p. 574 ss. Voir aussi APS 1988, p. 148 et 1989, p. 146. Généralités sur les initiatives: presse du mois de mars et L'Hebdo, 29.3.90.
[41] FF, 1990, II, p. 976 ss.; presse des 2.4. et 3.4.90; VO, 15, 12.4.90.
[42] Arguments contre les initiatives: NZZ, 8.2. et 23.2.90; Suisse, 24.2.90; presse du mois de mars; RFS, 13, 27.3.90. NI: 24 Heures, 2.2. et 27.2.90; Lib., 28.2.90 et presse du mois de mars. N5: Bund, 2.2.90; SZ, 27.2.90 et presse du mois de mars. N4: LNN, 25.1.90; NZZ, 13.2. et 24.2.90; TA, 24.2.90 et presse du mois de mars.
[43] Arguments en faveur des initiatives: NZZ, 31.1.90; TW, 22.2.90; Suisse, 24.2.90 et presse du mois de mars. Voir aussi DP, 987, 15.3.90. NI: Lib., 19.2.90; 24 Heures, 24.2.90 et presse du mois de mars. N5: SZ, 6.2.90; BZ, 28.2.90; USS, 6, 14.2.90 et presse du mois de mars. N4: presse du 26.1.90 et du mois de mars. En ce qui concerne la N5 et la N4, cette votation a vu, en la circonstance, l'alliance des écologistes et des paysans, inquiets de l'importance de la surface de terres agricoles que la construction des autoroutes ferait disparaître: TA, 1.3.90; SZ, 3.3. et 21.3.90; Bund, 24.3.90.
[44] Cette argumentation se retrouva dans la bouche d'A. Ogi aussi bien que dans une lettre écrite en suisse allemand et envoyée aux Alémaniques par six députés de Boudry (NE): Express, 21.3.90.
[45] Appels à la solidarité confédérale: NZZ, 10.3. et 3.4.90; Lib. 6.3. et 19.3.90 et presse du mois de mars en général ainsi que L'Hebdo, 29.3.90. Financement des communes: Lib., 24.3. et 30.3.90; 24 Heures, 3.4.90.
[46] Vox, Analyse des votations fédérales du ler avril 1990, Genève 1990.
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