Année politique Suisse 1991 : Bildung, Kultur und Medien / Bildung und Forschung / Formation professionnelle
Après l'adoption par les Chambres, en 1990, des différentes mesures concernant l'encouragement de la formation continue et de la promotion des techniques de fabrication intégrée par ordinateur (CIM: computer integrated manufacturing), le Conseil fédéral a débloqué 35,8 millions de francs pour la construction de
sept centres régionaux CIM. En comptant les contributions des cantons (45 millions de francs) et de l'industrie privée (9 millions), la mise en place des infrastructures de ces centres bénéficiera d'une somme de près de 90 millions de francs jusqu'à la fin de l'année 1992
[44].
Dans le cadre des mesures
d'encouragement à la formation continue, prises l'année dernière, plusieurs universités ont déjà sollicité la Confédération pour subventionner l'organisation de différents cours de formation; selon les critères définis par les autorités fédérales, ces cours doivent contribuer au rapprochement entre l'université et l'économie, être ouverts à des personnes extérieures, durer un minimum de 40 heures; en outre, les universités doivent se charger d'assurer entre elles une coordination
[45].
Depuis 1990, le programme
COMETT II (programme de coopération universités-entreprises en matière de formation continue dans les technologies de pointe) de la Communauté européenne est ouvert aux pays de l'AELE. L'objectif d'un tel programme est d'améliorer la compétitivité des industries européennes en se basant sur une collaboration accrue entre les entreprises et les hautes écoles. Selon les modalités prévues par la CE, ce partenariat doit se concrétiser par l'intermédiaire d'associations régionales ou sectorielles — subventionnées par la CE — qui se chargent de favoriser les échanges de personnel entre universités et entreprises, d'organiser des stages en entreprises pour étudiants ou encore de mettre sur pied des cours de formation continue
[46].
Un rapport du Centre suisse d'information sur Comett indique que l'engagement de la Suisse est jusqu'à maintenant resté timide. En 1991, moins de 10% de la contribution financière helvétique au programme est revenue au pays sous forme de subventions aux projets. Selon cette étude, ce maigre résultat est dû à plusieurs raisons: extrême décentralisation des pouvoirs, absence d'une politique nationale de formation continue, relative inexpérience dans le domaine des relations entre entreprises et hautes écoles et manque de mobilité des Suisses. Toutefois, à la fin de l'année, plusieurs Associations universités-entreprises pour la formation (AUEF) suisses étaient en voie de constitution
[47].
La chambre haute a transmis le postulat Lauber (pdc, VS) demandant au Conseil fédéral de poursuivre activement les mesures de réforme des ETS (Ecoles techniques supérieures) et ESCEA (Ecole supérieure de cadres pour l'économie et l'administration), en créant une maturité donnant accès aux écoles de hautes études techniques, en revalorisant les ETS et ESCEA et en assurant la reconnaissance, sur le plan international, des nouvelles maturités
[48].
Pour sa part, le Conseil national a transmis comme postulat la motion Haering Binder (ps, ZH) demandant au Conseil fédéral de promouvoir, avec des moyens comparables à ceux consacrés à la formation continue et aux techniques de fabrication intégrée, une formation écologique au niveau national
[49].
La Confédération des syndicats chrétiens de Suisse (CSCS) a annoncé son intention de lancer prochainement une initiative populaire en faveur de l'introduction d'un droit à une formation complémentaire de cinq jours par année pour chaque travailleur; ces quelques jours ne devraient pas se restreindre à l'acquisition de connaissances professionnelles supplémentaires, mais permettre d'élargir sa formation générale
[50].
[44] Bund, 27.6.91; cf. APS 1990, p. 258.
[45] Suisse et NQ, 18.10.91; cf. APS 1990, p. 258.
[46] Express, 9.10:91; Lib., 16.10.91; JdG, 9.11.91.
[48] BO CE, 1991, p. 624 s. Au sujet de l'introduction d'une maturité professionnelle, voir supra, Enseignement secondaire supérieur.
[49] BO CN, 1991, p. 2475 s.
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