Année politique Suisse 1992 : Allgemeine Chronik / Schweizerische Aussenpolitik
Pays en développement
Les versements consentis pour l'aide publique au développement (APD) par les collectivités publiques ont fortement progressé en 1991; leur montant total a atteint 1 156 millions de francs. La part de l'APD dans le PNB est ainsi passée de 0,31% en 1990 à 0,34% en 1991, rejoignant ainsi la moyenne des pays de l'OCDE. Grâce au
crédit-cadre de 700 millions de francs octroyé à l'occasion du 700e anniversaire de la Confédération, le niveau de l'APD s'est même approché des 0,4% du PNB en 1992. Cependant, le contexte de récession économique et les déficits publics risquent de remettre en cause ces résultats et d'empêcher la réalisation de l'objectif du Conseil fédéral d'atteindre 0,4% du PNB pour l'an 2000
[87].
La communauté de travail des oeuvres d'entraide suisses a reproché au Conseil fédéral et au parlement les propositions contenues dans le programme d'assainissement des finances fédérales qui prévoient 500 millions de francs d'économie dans le domaine de la coopération au développement pour les années 1993-95
[88].
Pour faire face à l'effondrement des prix mondiaux du café, les principales organisations d'entraide suisses ont créé la fondation
Max Havelaar, dont l'objectif est de faire vendre le café des petits planteurs du Tiers-monde à des prix équitables. Pour y parvenir, la fondation, qui ne se charge pas directement de l'écoulement du café, se contente de vendre le label Max Havelaar aux importateurs et distributeurs de café qui satisfont aux conditions posées par les organisations. Ainsi, pour chaque sachet de café vendu sous ce label, un supplément de prix est destiné à une fondation suisse qui se charge de redistribuer les bénéfices aux planteurs du Tiers-monde. Cette opération, soutenue par plusietírs grandes entreprises ainsi que par la Confédération, a connu un énorme succès; 6 mois après sa mise sur le marché, le café Max Havelaar représentait une part de 4,5% du café vendu dans les commerces de détail
[89].
Le continent africain a représenté le principal bénéficiaire des mesures de coopération technique et d'aides financières bilatérales de Ia'Suisse (39,6%, ce qui correspond à 180 millions de francs). L'Asie en a absorbé 29% tandis que l'Amérique latine en a reçu 12%, le reste n'étant pas distribué selon des critères géographiques
[90].
Durant l'année 1992, la Confédération a conclu un seul accord de financement mixte avec une banque régionale de développement d'Amérique latine.
Plusieurs actions bilatérales de désendettement ont été menées durant l'année; celles-ci ont atteint un montant total d'environ 86 millions de francs.
Des accords de rééchelonnement de dettes ont pu être conclus avec dix pays du Tiers-monde; deux ont bénéficié d'aides à la balance des paiements
[91].
Au total, 252,2 millions de francs ont été utilisés en 1992 par la section de l'aide humanitaire et alimentaire (228,2 millions) et le corps suisse d'aide en cas de catastrophe (24 millions). Ce montant englobe les contributions aux organisations internationales (95,4), aux organisations de la Croix-Rouge (90), aux oeuvres d'entraide suisse (34,3). Sur le plan géographique, l'aide humanitaire est répartie de la manière suivante: Afrique (78,2 millions), Asie/Océanie (23,3), Europe (essentiellement l'ex-Yougoslavie, 36), Amérique latine (16,3), Moyen Orient (18,5) et le reste (79,9) sans affectation géographique. La part de l'aide alimentaire a représenté 33% du montant total
[92].
[87] Lit. Greminger; DP, 10.12.92.
[88] Presse des 30.6. et 26.9.92.
[89] FF, 1993, I, p. 373 ss.; presse du 31.3.92; DP, 5.11.92.
[90] Rapp. gest. 1992, p. 41 ss.
[91] Pour les détails, cf. FF. 1993, I, p. 373 ss.; Rapp. gast. 1992, p. 251.
[92] Rapp. gest. 1992, p. 45 ss.
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