Année politique Suisse 1992 : Allgemeine Chronik / Landesverteidigung / Défense nationale et société
Le Conseil national s'est attaché à réaliser quelques
substantielles économies lors de l'examen du budget militaire 1993. Il a ainsi décidé d'amputer ce dernier d'une somme de 150 millions de francs (dont 97 concernent l'armement). De la sorte, le budget total a atteint 5,9 milliards de francs, c'est-à-dire 330 millions de moins qu'en 1992 et 10% de moins en valeur nominale que celui de 1991. La gauche avait demandé une réduction de 250 millions, faisant remarquer que, depuis 1987, le DMF avait pu adapter son budget au renchérissement sans avoir de nouvelles tâches à assumer, et en conservant intacts ses effectifs en personnel. Les écologistes, pour leur part, désiraient une diminution de 480 millions. La Chambre a cependant largement rejeté ces propositions, tout comme celles de l'UDC qui demandait qu'aucune coupe ne soit pratiquée, et de W. Frey (udc, ZH) proposant que l'on se limite à 100 millions de francs. De son côté, la protection civile n'a pas échappé aux réductions budgétaires puisque le Conseil national a supprimé 30 millions de francs sur un total de 147, alors que les socialistes en demandaient 50
[6].
Dans le cadre du programme d'assainissement des finances fédérales, O. Stich a annoncé que le DMF devra
supprimer, d'ici à 1995,
800 emplois dans les secteurs de la maintenance et de l'administration (Armée 95 demandant un encadrement réduit, étant donné la baisse future des effectifs)
[7]. Cette mesure ira de concert avec un blocage des dépenses (diminution de 15% en termes réels) et une baisse des investissements. Selon le DMF, cette réduction du nombre de postes, vu son ampleur, sera difficile à mettre en oeuvre sans licenciements. Notons qu'à cela s'ajoute environ un millier de suppressions d'emplois dans les usines d'armement (notamment dues à un usage accru des simulateurs). En outre, il est prévu que, après 1995, 1200 postes soient encore éliminés en raison de la situation financière de la Confédération et de la réforme Armée 95
[8].
Face à cette situation, les syndicats FTMH et SSP ont demandé un arrêté fédéral urgent afin que la Confédération consacre plus de 200 millions de francs pour garantir la reconversion de tous les emplois, privés ou publics, menacés de disparition
[9].
[6] BO CN, 1992, p. 2339 ss.; presse du 3.12.92.
[7] Ces postes profiteront aux autres départements.
[8] Presse du 25.1., 23.5. et 7.11.92 ainsi que L'Hebdo, 48, 26.1 1.92. Voir aussi APS 1991, p. 101. Les cantons les plus touchés seront ceux de Berne et d'Uri. Par ailleurs, le CF a donné son feu vert pour une privatisation partielle de la fabrique fédérale de munitions d'Altdorf (UR). De plus, une reconversion de cette usine a été entamée; dès 1993, elle devra s'occuper du recyclage des anciens wagons de chemins de fer: presse du 2.7. et 14.7.92.
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